La semaine dernière nous avons eu le privilège d’assister au Théâtre de l’Atelier à une répétition de « Danser à la Lughnasa ». Nous avons aussi pu nous entretenir avec le metteur en scène Didier Long, qui est également le directeur de ce théâtre. Nous vous proposons donc de nous suivre dans les coulisses pour découvrir ensemble différentes étapes de la préparation d’une pièce !
Le choix d’une pièce
Didier Long fonctionne au coup de cœur quand il s’agit de sélectionner une pièce. Il lit en temps normal une à deux pièces par jour et parfois, comme ce fut le cas avec « Danser à la Lughnasa », une révélation a lieu. Son ressenti par rapport à une pièce dépend du texte certes, mais aussi de ses envies du moment, de l’actualité. Du coup, les pièces à venir ne sont pas connues à l’avance et celle qui suivra « Danser à la Lughnasa » est encore un mystère !
Ce qui a séduit Didier Long dans cette pièce
« Tout d’abord c’est une pièce extrêmement vivante, dans laquelle on passe du rire aux larmes emportés par le tourbillon dans lequel nous emmènent les cinq sœurs Mundy.
Un autre point très intéressant dans la pièce est qu’elle n’est pas manichéenne. Chaque personnage cherche sa place dans le monde et dans la sororité, agit en fonction de ce qu’il est sans jamais déclencher un jugement tranché de la part de l’auteur. Enfin les transformations qui s’opèrent chez les cinq sœurs répondent aux transformations de la société en pleine mutation de 1936. »
La plongée dans l’âme humaine que propose cette pièce est passionnante et ne laissera pas les spectateurs indifférents !
La mise en place
Une fois la distribution définie ont commencé six semaines de travail intense pour toute l’équipe. Une réflexion en profondeur au cœur du texte a eu lieu pendant ces quelques semaines.
Les répétitions ont commencé par un « travail sur table » c’est-à-dire un échange poussé entre le metteur en scène et les acteurs sur le texte. La recherche de l’émotion juste est un travail passionnant à faire avec les acteurs qui doivent aller puiser en eux ce qui les fait vibrer au même diapason que leur personnage.
Puis viennent les échanges avec la costumière, la mise en place de la scénographie et les échanges avec les autres membres de l’équipe technique (lumière, sons...).
Les répétitions
Crédit photo Philippe Muraro
Il est assez rare de pouvoir assister à une répétition car en général le secret qui entoure la pièce est jalousement gardé. De plus, les acteurs qui procèdent à de nombreux ajustements font un travail où ils se mettent à nu, où ils tâtonnent, où ils se trompent parfois dans le texte et être observé par un public extérieur dans ces moment-là est très difficile pour eux.
Les acteurs de « Danser à Lughnasa » nous ont fait le plaisir d’accepter notre présence, mais en nous demandant de ne pas prendre de photos car les costumes n’étaient pas encore terminés. A J-4 le jeu des acteurs était quasiment en place pour le spectacle et ils répétaient ce jour-là la gestuelle, en jouant la pièce un peu plus rapidement que pour la version finale, dans l’idée de se concentrer sur la mémorisation des déplacements de chaque personnage.
Finalement, nous avons été complètement happés par l’histoire qui se déroulait sur scène, et avons vite oublié qu’il s’agissait d’une répétition. La magie a opéré et nous avons découvert en avant-première une pièce magnifique dont nous avons pu imaginer le résultat en costume et avec les décors finaux.
Didier Long nous a confié que selon lui « Tout est vrai au théâtre, mais rien n’est réel » et cette vérité dans le jeu et dans l’histoire nous a saisie, dès la répétition et malgré l’atmosphère inhabituelle due à la salle vide et au décor absent. Une expérience intense !
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