« Au voleur ! au voleur ! à l'assassin ! au meurtrier ! Justice, juste ciel ! Je suis perdu, je suis assassiné ! On m'a coupé la gorge, on m'a dérobé mon argent ! Qui peut-ce être ? Qu'est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ? Que ferai-je pour le trouver ? Où courir ? Où ne pas courir ? N'est-il point là ? n'est-il point ici ? Qui est-ce ? Arrête ! Rends-moi mon argent, coquin !... (Il se prend lui-même le bras.) Ah ! c'est moi. Mon esprit est troublé, et j'ignore où je suis, qui je suis, et ce que je fais. Hélas ! mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami, on m'a privé de toi ; et, puisque tu m'es enlevé, j'ai perdu mon support, ma consolation, ma joie ; tout est fini pour moi, et je n'ai plus que faire au monde : sans toi, il m'est impossible de vivre. » Harpagon
Jacques Osinski a choisi de travailler à nouveau sur une pièce de Molière, dont il a déjà mis en scène Dom Juan et George Dandin.
Avec l’Avare, il nous présente un Harpagon triste et morne, dans une famille vérolée par l’égoïsme, le mensonge et la manipulation. La pièce est présentée sous la forme d’un roman policier et l’intrigue principale dévoile la vérité des âmes.
Harpagon est-il cet avare sans cœur qui nous est représenté dans la pièce de Molière ? Ou serait-ce plutôt un vieillard qui s’accroche à son argent pour tenter de retenir le temps qui passe ?
Jacques Osinski parvient à trouver des circonstances atténuantes au personnage d’Harpagon, qui le rendent plus humain et sensible.
« La mise en scène nerveuse de Jacques Osinski qui finement élague du côté du happy-end, donne à cet « Avare » des saveurs de roman noir et suggère au passage que Molière, en cette affaire, pourrait bien être l’ancêtre de Pierre Desproges. » Web Théâtre
Le spectateur découvre un Avare moderne dans un décor sobre et élégant signé Christophe Ouvrard. Un lieu de vie luxueux, mais non pas chichement décoré qui évoque l’austérité des maisons bourgeoises.
Jean-Claude Frissung nous présente un veuf endeuillé, incapable de comprendre ses enfants qui n’a pas d’autre raison de vivre que son argent.
« Il y a du Molière en Frissung : il s'avance seul sur la scène, dépouillé de sa fameuse cassette pleine d'or. Désarmé, désarmant, mais tellement confiant dans la puissance du théâtre... » Télérama
« Les comédiens sont tous très justes. Ils ne versent pas dans les excès de la farce, et les personnages cyniques et vipérins qui entourent Harpagon font frémir autant qu'ils font rire. » Le journal La Terrasse
Redécouvrez ce classique de Molière, revu finement par Jacques Osinski. Une belle surprise à voir à l’Artistic Théâtre jusqu’au 15 Janvier.
Mise en scène : Jacques OSINSKI
Distribution : Christine BRUCHER, Clément CLAVEL, Jean-Claude FRISSUNG, Delphine HECQUET, Alice LE STRAT, Alain PAYEN, Thibault VINCON, Arnaud SIMON
Dramaturgie : Marie POTONET
Décor : Christophe OUVRARD
Lumière : Catherine VERHEYDE
Costumes : Hélène KRITIKOS-VOISIN