Depuis plus de vingt ans, Jean-Philippe DAGUERRE explore et réinvente le théâtre avec une énergie créatrice intarissable. Metteur en scène, auteur, directeur d’acteurs, il porte haut les couleurs du Grenier de Babouchka, compagnie qui fait vivre le théâtre populaire dans sa forme la plus vivante : celle du collectif.
Entre pièces saluées par le public et succès récompensés, ses spectacles voyagent dans Paris et les autres territoires de France avec la même exigence de qualité. Porté par la passion des grandes histoires et l’amour d’une troupe fidèle, Jean-Philippe DAGUERRE continue de faire du plateau un lieu de transmission et d’émotion. Une aventure artistique qui ne cesse de grandir.
On sent, dans tout ce que fait Le Grenier de Babouchka, une vraie âme de troupe, presque familiale. Qu’est-ce qui lie encore aujourd’hui vos comédiens ?
Cette année nous célébrons les 22 ans de la compagnie, fondée par Charlotte MATZNEFF que j’ai rejointe deux ans plus tard. Aujourd’hui, près de 80 comédiens y sont rassemblés, et 80 % d’entre eux sont fidèles depuis le début. En même temps, de nouvelles personnalités nous rejoignent régulièrement : elles apportent du sang frais, de la curiosité, de nouvelles énergies.
J’aime profondément le théâtre de tréteaux, le théâtre de troupe. Les classiques sont mon plaisir, ma passion : ils offrent une modernité incroyable dans les comportements et les relations humaines qu’ils racontent. Ils traversent les siècles et le théâtre devient alors un voyage à travers le temps.
Quand vous démarrez un nouveau projet, qu’est-ce qui vient en premier ?
Souvent, tout part d’un sujet qui me touche, d’une anecdote ou d’un récit. Pour « Du charbon dans les veines », par exemple, c’est un reportage déniché dans les archives de l’INA qui a été l’étincelle.
Une fois que l’axe est trouvé, ce sont les personnages qui écrivent l’histoire. À moi ensuite de les faire se rencontrer, vivre ensemble, évoluer au gré de mon imagination. Je me laisse guider : je les écoute parler, et j’invente avec eux.
Paris - Province : est-ce le même théâtre ?
Aujourd’hui, nous faisons 80 dates de tournée pour « Du charbon dans les veines » en plus de la prolongation au Théâtre du Palais-Royal jusqu’en mai 2026. C’est une vraie logistique : deux décors, deux distributions, doubles costumes, un calendrier réglé au cordeau.
Les théâtres en régions nous font confiance, alors on soigne nos tournées. Dans tous les lieux, nous donnons toujours le meilleur : qualité, professionnalisme, respect du public.
On adore les bords plateau, ces moments d’échange après la représentation, formels ou informels. Je suis toujours prêt à rencontrer le public, et parfois on le convie dans les bars des théâtres pour échanger après la représentation. Le spectateur est au cœur du théâtre : on transmet, on échange, et on encourage toujours les jeunes qui rêvent de débuter.
Après plusieurs Molières et un tel succès, est-ce qu’on en sort le même ?
Avec « Adieu Monsieur Haffmann », « Le petit coiffeur » puis « Du charbon dans les veines », il y a eu une reconnaissance très forte du public, et des professionnels. Alors, monter un spectacle est devenu plus facile.
Et puis, cela a aussi apaisé quelque chose en moi : j’ai longtemps douté de mon écriture, et je doute encore. Mais cette confiance reçue est un encouragement à continuer.
Je suis conscient que rien n’est jamais gagné : je me donne toujours à fond, comme un fou, pour raconter de belles histoires.
Vous êtes actuellement à l’affiche de la pièce « Du charbon dans les veines » : qu’est-ce qui continue de vous émouvoir au fil des représentations ?
L’histoire est toujours vivante. On ajuste, on affine, on cherche encore ; j’ai même écrit une nouvelle scène en février 2025 !
Ce qui me touche profondément, c’est la transmission entre les membres de la troupe d’origine et leurs alternants. Les comédiens jouent tous avec une humilité incroyable. Ils sont au service de l’histoire, avec une honnêteté, une foi, une générosité qui me bouleversent à chaque fois.
À travers toutes mes pièces, j’essaie de défendre la fraternité, le lien, la croyance dans l’humain et dans sa capacité à vivre ensemble.
Dans la voix de Jean-Philippe DAGUERRE résonne une conviction jamais altérée : le théâtre est un espace profondément humain. Celui où les histoires relient, où les acteurs transmettent, où le public devient compagnon de route. Avec sa troupe fidèle et un engagement artistique intact, il continue de bâtir un théâtre de partage, où chaque spectacle est une rencontre… et chaque rencontre, une promesse d’émotion.
Vous pouvez retrouver toutes les pièces créées ou mises en scène par Jean-Philippe DAGUERRE sur sa page.
Les spectacles de Jean-Philippe DAGUERRE aux Molières :
5 Molières en 2025 pour « Du charbon dans les veines »
- Spectacle du Théâtre Privé
- Metteur en scène : Jean-Philippe Daguerre
- Auteur francophone vivant : Jean-Philippe Daguerre
- Comédienne dans un second rôle : Raphaëlle Cambray
- Révélation féminine : Juliette Béhar
6 Molières en 2018 pour « Adieu Monsieur Haffmann »
- Spectacle du Théâtre Privé
- Auteur francophone vivant : Jean-Philippe DAGUERRE
- Metteur en scène : Jean-Philippe DAGUERRE
- Comédien du Théâtre Privé : Grégori BAQUET
- Comédien dans un second rôle : Franck DESMEDT
- Révélation féminine : Julie CAVANNA
1 nomination aux Molières 2022 pour « Le Petit Coiffeur »
- Auteur francophone vivant : Jean-Philippe DAGUERRE
