« C’est la folie de Rudolf de vouloir fêter ce jour-là. Le moment venu nous fermons les rideaux. Personne ne sait ce que nous faisons, personne ne sait ce que nous pensons, personne ne sait ce que nous sommes. »
"Avant la retraite" - L’intrigue
Dans ce huis clos de l’écrivain autrichien Thomas Bernhard trois personnages se font face.
Rudolf Höller, ancien officier nazi devenu respectable président de tribunal, après s’être fait oublier en passant quelques années caché dans une cave.
Sa sœur bien-aimée Vera, qui arbore fièrement une couronne de tresses blondes à la mode de la grande époque.
Et enfin Clara, l’autre sœur, celle qui porte les stigmates de la guerre, clouée dans un fauteuil roulant suite aux blessures reçues lors d’un bombardement. En d’autres temps, on l’aurait « tout simplement gazée » déclare son frère à son propos.
Chaque 7 Octobre, Rudolf célèbre la mort du Reichsführer SS Heinrich Himmler, l’organisateur méthodique des camps d’extermination. Cette soirée macabre est l’occasion de revivre le passé dans une mécanique bien huilée, que la présence de Clara vient toutefois enrayer.
Entre humour noir et tableau grinçant, la pièce nous emmène dans les profondeurs de la noirceur de l’âme humaine.
"Avant la retraite" - Ce qui plaît aux spectateurs
C’est sinistre et drôle en même temps. Une critique acerbe d’une société toujours travaillée par ses vieux démons. "Une comédie de l'âme allemande " dit l’auteur Thomas Bernhard.
L’équilibre subtil qui fait osciller la pièce entre drame et comédie repose sur les épaules des trois acteurs Catherine Hiegel, André Marcon et Noémie Lvovsky. Malgré la tension qui règne sur scène et le dégout que nous inspire les personnages, les situations virent souvent dans des extrêmes qui, irrésistiblement, déclenchent un rire souvent coupable.
On ne sort pas indemne de cette pièce, qui dévoile au grand jour ce que la société peut créer de pire en termes de sentiments abjects.
« Texte de Thomas Bernhard remarquablement servi par les décors, la mise en scène et l'interprétation de trois acteurs fabuleux qui vivent littéralement sur scène. Soirée théâtrale inoubliable. » Avis de spectateur sur notre site www.theatresparisiensassocies.com.
Un mot sur les acteurs
Catherine Hiegel, incroyable de justesse, porte sur ses épaules la première partie de la pièce dont elle est la principale intervenante. Nous la suivons des yeux, captivés, fascinés par cette femme si méchante et si banale à la fois.
André Marcon et Noémie Lvovsky ont aussi l’occasion de briller et de séduire par leur jeu, encore une fois avec une grande subtilité : un mot, une expression qui changent tout et qui font basculer une situation de l’horreur au comique.
« Avant la retraite : Catherine Hiegel, monstre sublime, André Marcon doucereusement glaçant, Noémie Lvovsky, discrètement parfaite, réussissent à captiver dans l’horreur et l’abject. Du grand, très très grand Françon. » par theatrelle.com sur Twitter.
« La mise en scène de Alain Françon, précise et stricte, fait ressortir l’impressionnante performance des trois comédiens très inspirés, jouant avec force et subtilité à la fois. » extrait de l’article du blog Spectactif sur la pièce.
Avec qui voir cette pièce ?
A réserver tout de même à un public averti, cette pièce séduira les amateurs de théâtre.
Ce qu’en dit la Presse...
« Hiegel et Marcon, un duel au sommet, l’art de l’acteur porté au plus haut qui déjoue toutes les évidences » - L’Humanité
« Dirigés au cordeau par Alain Françon, André Marcon, Catherine Hiegel et Noémie Lvovsky portent à ébullition la tragi-comédie ultra-grinçante de l'Autrichien Thomas Bernhard. Un brûlot contre le nazisme et ses résurgences inquiétantes. Horrifique et drôle » - Les Echos
« Avant la retraite » est à voir avant le 15 Novembre au théâtre de la Porte Saint-Martin, le Vendredi à 18h, le Samedi à 17h et le Dimanche à 16h.
J'ai tenu 30 minutes en me forçant.