Bernard CROMBEY, seul en scène, reprend dans l’écrin du Petit Saint-Martin, son texte créé au Théâtre du Rond-Point en 2009, puis joué avec succès depuis 10 ans au Festival Off d’Avignon. Fort d’un impressionnant talent, le comédien donne corps au drame poignant de « Monsieur Motobécane », injustement emprisonné, il raconte de sa cellule son histoire à la fois triste et émouvante.
La tragédie de « Monsieur Motobécane » : quand la bonté devient crime
L’histoire se déroule dans la campagne picarde, Victor, surnommé « Monsieur Motobécane », y mène une vie simple et tranquille jusqu’à sa rencontre avec Amandine, une petite fille maltraitée par sa mère. Touché par sa détresse, Victor décide de l’accueillir chez lui, ignorant les conséquences.
Rapidement, il se retrouve accusé de son enlèvement et de lui avoir « volé du plaisir ». Malgré ses efforts pour prouver son innocence, Victor est condamné par une société qui refuse de voir au-delà des apparences.
La richesse de la langue picarde au service de l’humanité
Au-delà des clichés du terroir campagnard et de la syntaxe picarde qui pourraient prêter à sourire, la pièce met en lumière la fragilité des rapports humains et la complexité des interactions sociales, notamment à travers le personnage de Victor, surnommé « Monsieur Motobécane ».
Son histoire poignante révèle les failles d’une société qui, il y a plus de trente ans, ne donnait aucune crédibilité à la parole des enfants et fermait les yeux sur la maltraitance maternelle.
La magie du jeu d’acteur de Bernard CROMBEY
Bernard CROMBEY incarne avec une justesse remarquable le personnage de Victor, surnommé « Monsieur Motobécane », dans toute sa complexité et sa vulnérabilité. Son interprétation, empreinte de tendresse et de réalisme, captive le public dès les premières minutes de la pièce. Avec une profonde authenticité, il donne vie à cet homme blessé, exprimant sa « vérité à l’exacte » depuis sa « chambre à barreaux ».
La pièce prend vie sous les traits de Bernard CROMBEY qui avec chaque geste et chaque mot réussit à faire vivre ce personnage avec une dextérité saisissante, naviguant habilement entre les moments de rire et d’émotion.
« Le comédien fait corps avec le personnage d'une façon stupéfiante. » — LA CROIX
Il incarne « Monsieur Motobécane » avec une sincérité et une imagination éblouissantes, transportant le public dans les méandres de l’histoire avec une conviction remarquable.
La sobriété scénique
La mise en scène de Catherine MAIGNAN et Bernard CROMBEY est un modèle de simplicité et d’efficacité. La scénographie, d’une grande sobriété, se compose d’un plan de bois incliné, d’un tabouret, et de quelques éléments suspendus en fond de scène. Ce minimalisme évoque à la fois l’austérité de la cellule du personnage et l’étendue infinie de la campagne picarde.
Sur neuf mètres carrés de planches, le prévenu témoigne, s’évadant par les mots de sa cellule jusqu’à sa campagne, où une Motobécane arpente les routes. La mobylette bleue, suspendue en fond de scène, et les bouteilles vides évoquent l’univers de l’homme et ses activités quotidiennes.
« Monsieur Motobécane », c’est un voyage émotionnel profondément bouleversant, porté par un immense acteur qui nous livre une performance poétique et sincère.
« Monsieur Motobécane » est à voir jusqu’au 30 juin 2024 au Théâtre du Petit Saint-Martin - 17, rue René Boulanger 75010 Paris - Ne tardez pas à réserver vos places ICI ➔