Grâce à Macha Méril et Marguerite Duras, “les femmes vivent” !
Après La légende d’une vie de Stefan Zweig, Macha Méril, qui vient de fêter ses 80 ans cette année, remonte seule sur scène dans la pièce Sorcière au Théâtre de Poche-Montparnasse, une première pour cette grande dame.
Tout commence par l’ombre de Macha Méril. “C'était il y a mille ans, par ici, dans ces forêts au bord de l’Atlantique… Il y avait des femmes… la mer. Au-dessus, sauvage, la mer compacte de forêts plongées dans la nuit. La mer et la forêt. Encre noire d’une nuit millénaire. Leurs maris étaient loin, presque toujours à la guerre du Seigneur, et elles restaient parfois pendant des mois dans leurs cabanes, seules, au milieu de la forêt, à les attendre. Et c’est comme ça qu’elles ont commencé à parler aux arbres, à la mer, aux animaux de la forêt… On les a brûlées…” Extrait de “Baxter, Vera Baxter”, film réalisé par Marguerite Duras.
Macha Méril évolue sur la scène, pieds nus, dans une robe longue d’un rouge profond et interprète divers personnages féminins issus d’extraits d’œuvres de Marguerite Duras.
Les scènes sont entrecoupées de musiques de Michel Legrand, qui a épousé Macha Méril le 18 septembre 201. C’est une union originale et inédite de mots et de notes qui nous est proposée, les mots finissant par agir comme un chant.
Face à l’absurdité d’un monde sans Dieu, Marguerite Duras oppose ses propres armes de résistance : l’écriture, l’intelligence, la force secrète des femmes. “Sorcière ” nous emmène au cœur de la forêt inquiétante aux côtés de celles qui, au Moyen Âge, chantaient sous la lune, dans les forêts. Au travers de ses mots nous accédons à la pensée magique.
Nous touchons du doigt l’universel féminin. Nous passons de la réalité de l'accouchement, à la perte d’un enfant en passant par le dur quotidien d’une exilée seule avec deux enfants en Indochine. Nous passons un moment avec ces femmes qui, privées de leurs maris partis à la guerre, restent des mois seules dans des cabanes perdues aux fonds des bois, dans une solitude immense qui les pousse à parler aux arbres et aux animaux.
Le spectacle n’est pas un biopic de la vie de Marguerite Duras. La comédienne explore les textes de l’écrivaine pour fabriquer une nouvelle histoire.
“Le fil conducteur de “Sorcière” est cette appréhension directe du monde qu’ont et qu’ont toujours eue les femmes. A tous les âges et à toutes les époques.” Macha Méril
“La musique joue un rôle capital dans notre spectacle. Nous avons composé une bande son à partir de bruitages, de rumeurs d’ambiances, auxquels se mêle parfois la voix off de Marguerite Duras, extraite d’entretiens.” Stéphan Druet, Metteur en scène.
Macha Méril nous confie avec émotion à la fin du spectacle le plaisir qu’elle a eu à marier les textes de Marguerite Duras et la musique de Michel Legrand, ses deux amours réunis.
“Durant ces soixante minutes, il sera impossible de se détacher de la comédienne, ensorcelés que nous sommes par cette parole qu'elle s'est appropriée pour nous la restituer de façon si juste, si engagée, si concernée.” blog de la cour au jardin.
A tous les amoureux des textes de Marguerite Duras, cette pièce immersive, puissante et intime est au Théâtre de Poche Montparnasse pour 30 représentations exceptionnelles !
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