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Un grand cri d’amour au Théâtre des Bouffes Parisiens

Spectacle

HUGO : Qu’est-ce que tu as fait de beau pendant tout ce temps ?

GIGI : J’ai réappris à vivre, et toi ?

HUGO : Oh, pour moi, ça va très bien, merci. Tu sais quand on bosse beaucoup, on ne voit pas le temps passer.

GIGI : Hugo, si tu arrêtais ton cirque cinq minutes.

Hugo (Pierre Cassignard) et Gigi (Michèle Bernier), anciennes têtes d’affiche du théâtre, se sont aimés éperdument il y a… bien des années déjà ! Ils se sont séparés dix ans auparavant et se haïssent cordialement à présent.

Manque de chance pour Hugo, sa partenaire qui devait l’accompagner lors de son prochain grand retour au théâtre lui fait faux bond, à quelques semaines de la première.

 

Son agent Sylvestre (Grégoire Oestermann) rêvant d’un coup médiatique met tout en œuvre pour réunir Gigi et Hugo à nouveau sur les planches.

 

Un grand cri d’amour a été écrit et interprété par Josiane Balasko en 1996 au Théâtre de la Michodière. Elle donnait alors la réplique à Richard Berry qu’elle retrouva par la suite au cinéma pour l’adaptation de la pièce.

 

Pour quelques représentations seulement (la dernière se jouera le 11 juin et sera retransmise à 21h en direct sur France 2), Michèle Bernier et Pierre Cassignard reprennent les rôles de Gigi et d’Hugo, deux comédiens têtes à claques mais que l’on (re)découvre avec délice.

 

C’est en effet une véritable satire des coulisses du monde du théâtre qui nous est ici donnée, avec un regard aiguisé mais jamais appuyé sur la conception sans concession de ce milieu professionnel envers la comédienne, objet de désir avant tout.

 

Or le personnage de Gigi, la cinquantaine bien entamée, dépressive, ex-alcoolique n’entre pas vraiment dans ce cadre…

 

Tout comme Hugo, ce comédien brillant que le grand public a fini par bouder et qui n’ose également assumer ce triste statut, s’enfermant dans une tour d’égoïsme et de sarcasme.

 

Un grand cri d’amour raconte donc beaucoup de choses vraies et finement observées par l’auteure, tandis qu’officiellement, la pièce joue ici franc jeu et avec succès (les nombreux rappels du public peuvent en témoigner) la carte de la comédie décapante à travers la mise en scène enlevée de Marie Pascale Osterrieth.

 

Les décors, complètement inexistants au début, se construisent petit à petit sous nos yeux, un peu comme à l’image du couple de Gigi et d’Hugo, qui se reforme, non sans orages aussi.

 

Michèle Bernier est parfaite dans le rôle de la pétulante et rebelle Gigi, masquant ses blessures secrètes avec un vrai courage de maîtresse-femme.

 

Pierre Cassignard (vu dans C’est encore mieux l’après-midi), fidèle à son sens du comique cinglant, compose un Hugo saisissant de cynisme et de sensibilité dont l’armure finit pourtant par se fendre.

 

Accompagnant non sans difficultés ces deux ouragans, il y a le personnage jubilatoire de l’agent qui tente avec maladresse et aussi une bonne dose d’opportunisme de conserver ses têtes d’affiches jusqu’au soir de la première.

 

On rit aussi beaucoup avec le personnage du metteur en scène (Jean-François Cayrey, découvert dans le Jamel Comedy Club), complètement dépassé par cette situation et qui vit un véritable calvaire.

 

Vite, précipitez-vous pour savourer cette joute de comédiens déchaînés dans ce beau théâtre à l’italienne qu’est le Théâtre des Bouffes Parisiens, habitué qui plus est aux comédies à succès !

 

Mise en scène : Marie Pascale OSTERRIETH

Distribution : Michèle BERNIER, Pierre CASSIGNARD, Jean-François CAYREY, Grégoire OESTERMANN

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