Long voyage à la vie rêvée des anges, Au Revoir parapluie, le nouveau chapitre du parcours de James Thierrée, invite le spectateur à ranimer l’enfant qui sommeille en lui.
C’est la condition nécessaire à qui veut le suivre et pénétrer, à son tour, dans l’intrigante petite maison blottie sous l’arbre immense du rideau de scène.
La tragédie d’Orphée, poète et musicien doté du pouvoir de charmer les bêtes féroces et les objets inanimés dans la mythologie grecque, constitue le point de départ de ce nouveau spectacle de l’artiste.
Au public revient l’agréable tâche de reconstituer la trame narrative ténue de ce conte, composée comme un puzzle de souvenirs. Les personnages s’empêtrent tour à tour dans un manège gigantesque de cordes volantes, sont emportés par des machines incontrôlables, avalés par des poissons géants ou entravés par des corps capricieux. S’il finit par pleuvoir des étoiles sous un chapiteau géant, l’imaginaire d’Au revoir, parapluie prend surtout sa source dans des tranches de vie quotidienne : enfiler une veste qui tente de s’échapper, écouter son cœur réfugié dans le genou ou s’asseoir sur une chaise déglinguée…
Et c’est sans doute là l’immense talent de James Thiérrée. Faire de l’imaginaire le salut de notre condition humaine.