Spectacles à Paris
J'aimerais que ce soit le soir
A quinze ans, Charles de Gaulle, dans une rédaction, décrit son avenir de chef de l’armée et de sauveur de la France – destinée par lui fixée et qu’il accomplira quelques décennies plus tard.
A soixante-dix-huit ans, brusquement exclu du pouvoir par le non du référendum, de Gaulle se retire en Irlande. Les photographies célèbres de 1969 le montrent marchant en plein vent, droit avec son pardessus sombre, dans le décor tragique qui convient à son chagrin.
Mais après cette spectaculaire sortie dans la lande du roi Lear, pendant ces quelques mois d’avant sa mort où il jouait aux cartes contre le hasard en attendant que la postérité se réempare du mythe qu’il s’était lui-même construit, qu’est-il devenu du général de Gaulle ?
Dans la vie des hommes illustres, les moments désertés par le destin sont les plus troublants : ils sont ceux où les soldats mènent le dernier « combat intérieur » entre « exaltation » et « mélancolie », ceux des souvenirs qui se précipitent. Ils sont ceux où les héros de guerre et les rois tragiques recommencent à nous ressembler.
Dans un spectacle créé au Théâtre National de Strasbourg en 1987, nous avions imaginé la dernière heure du général de Gaulle en Irlande où il avait apporté avec lui les Mémoires d’Outre-Tombe de Chateaubriand. Aujourd’hui, Maurice Garrel qui avait créé le rôle, revient nous lire les paroles proférées pour que nous réentendions cette langue si singulière, et bien sûr nous expérimenterons ce que prophétisait André Malraux : « Avec l’appel du dix-huit juin commencent les monologues aux ténèbres. »
Distribution : Maurice GARREL
Adaptation : Dominique FERET
Plan d’accès Théâtre de la Madeleine
Comment se rendre au Théâtre de la Madeleine
- Madeleine, Concorde, Saint Augustin
- 24, 42, 52, 84, 94, noctambus B
- Madeleine