DALI : « Puisque c’est à travers mes rêves que je vois Gala, peut-être que je peux aussi communiquer avec elle par ce biais… »
Au cœur du Quartier Latin, non loin de la charmante place de la Contrescarpe, le Théâtre de la Contrescarpe recèle de véritables trésors. En témoigne en ce moment la pièce « Galatée ou la rencontre surréaliste de Dalí et Gala », consacrée à la très belle relation amoureuse et artistique qui unit l’immense Salvador Dalí à sa muse Gala.
Par le biais du rêve et du processus de création artistique, cette pièce revisite la rencontre et l’histoire d’amour folle entre les deux artistes. Elle les fait se rencontrer au travers de leurs songes, prenant des libertés sur la réelle rencontre entre ces deux êtres passionnés qui se fit par l’entremise d’amis communs.
Gala est ici internée dans un hôpital psychiatrique tandis que Dalí vit également enfermé dans son atelier, poussé par sa sœur à produire une série de tableaux de commande.
Ainsi, prisonniers physiquement, ils ne vont pas tarder toutefois à se rencontrer par l’esprit, le rêve et l’amour.
Deux espaces sont représentés avec beaucoup d’ingéniosité et de poésie sur la petite scène du Théâtre de la Contrescarpe : la chambre de Gala, prisonnière de son fauteuil roulant et l’atelier de Dali, représenté par une toile et un fauteuil où Dalí s’endort régulièrement aidé par ses cachets pour mieux rester connecté à ses rêves.
En effet, selon un processus qui lui est personnel le peintre s’endort dans son fauteuil une cuillère à la main, puis se réveille en sursaut lorsqu’il entre en sommeil profond et que celle-ci tombe immanquablement dans la casserole placée au pied du fauteuil, provoquant un grand bruit. C’est sa façon de tenter de capturer ses rêves.
La pièce évoque aussi l’étrange trio artistique et amoureux formé par Gala, Paul Eluard et Salvador Dalí. Le poète Paul Eluard est le mari de Gala. C’est lui qui la laisse enfermée à dessein dans cet hôpital psychiatrique où il l’a rencontrée, il y a quelques années.
Avec la complicité de la sœur de Dalí, il met en relation physique les deux amoureux qui jusque-là ne se connaissent que par le rêve, pour les forcer à collaborer artistiquement. Gala est en effet une jeune femme russe, artiste et écrivaine talentueuse mais dont la dépression lui a fait perdre le sens de la réalité.
Il faut ici souligner la jeunesse et la fougue de l’écriture ainsi que son interprétation. La jeune dramaturge, Mathilde Aurier, originaire de Montréal, signe également la mise en scène. Son quatuor de comédiens incarne avec un charisme et une justesse surprenante l’esprit tourmenté et pourtant facétieux de leurs personnages.
L’humour se mêle à la poésie et au drame, tandis que le spectateur se trouve peu à peu pris dans un tourbillon de sentiments et d’émotions qui va crescendo.
Ainsi L’Humanité écrit à propos du spectacle : “Un regard inhabituel, presque ensorcelé, sur une passion entre celle qui veilla sur un artiste peu commun, et ce spécialiste autant de la démesure que des montres molles.”
La revue en ligne Froggy’s Delight souligne : « Bel état d’esprit où l’hommage au grand homme et à sa compagne est propice à de jolis moments théâtraux. »
Pour les amoureux du théâtre et de l’art, « la pièce « Galatée ou la rencontre surréaliste de Dalí et Gala » est un superbe hommage théâtral au mouvement surréaliste du XXème siècle.
A voir en jusqu’au 28 juin au Théâtre de la Contrescarpe.
