« Quand tu as un enfant, tu troques tes talons contre des semelles tout terrain. En fait, tu évolues. J’ai changé, je m’habille en sportswear afin de me sentir à l’aise pour marcher à quatre pattes avec la toutouille. Je ne peux plus m’attifer comme tu le fais, toi qui n’es pas encore mère, oui, je ne peux plus faire la pute ».
« Avec moi les hommes ont des pannes sexuelles. » « Derrière tes pannes je ne vois rien d’autre que l’aveu de ton sentiment. Tu m’aimes, et c’est pour cela que ton métabolisme se dérègle ».
Trois comédiens se relayent sur scène pour incarner les personnages déjantés des nouvelles de Claire Castillon : la mère abusive, la soeur jalouse, l’amoureuse castratrice, l’amant impuissant, le père ennuyeux, l’ex harcelante, la jeune accouchée ou encore le couple qui refuse d’en être un.
Les histoires d’amour et de sexe racontées de façon assez crues s’enchaînent, tour à tour drôles ou dramatiques et dans ces portraits grinçants et pleins de folie le spectateur a parfois l’impression de se retrouver devant un miroir déformant de sa propre réalité.
La mise en scène très créative de Marion Vernoux donne beaucoup de vie à cette pièce. La scène prend de la profondeur avec des acteurs situés devant ou derrière la fenêtre aux rideaux de bulles illustrant ainsi dans l’espace la profondeur que prennent les personnages au fil des histoires qui se succèdent.
Nous avons été particulièrement impressionnés par la performance des acteurs qui se transforment complètement lors de leurs changements de personnages, notamment Olivia Côte qui opère des modifications physiques impressionnantes et hilarantes entre ses différents rôles, imitant à la perfection aussi bien la femme fatale que la mère de famille coincée : nous avons presque eu du mal à croire qu’il s’agisse de la même actrice !
Représentations du mardi au samedi à 20h30
Auteur : Claire Castillon
Distribution : Emilie Caen, Olivia Côte, Jean-Baptiste Verquin
Mise en scène : Marion Vernoux