« Très tendre et acide portrait de bacheliers férus d’ambition. Acrobatique de « parler de la jeunesse et parler à la jeunesse » comme l’ambitionne le metteur en scène Jérôme Wacquiez, comédien qui a longtemps frayé avec Gilles Chavassieux puis le...
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« Très tendre et acide portrait de bacheliers férus d’ambition. Acrobatique de « parler de la jeunesse et parler à la jeunesse » comme l’ambitionne le metteur en scène Jérôme Wacquiez, comédien qui a longtemps frayé avec Gilles Chavassieux puis le théâtre japonais. Pourtant, avec Capital risque, il fait l’alliance d’une proposition à la fois modeste et futée dans sa forme et intransigeante dans son fond. Pour ce texte – deuxième volet d’une trilogie sur la jeunesse européenne, Manuel Antonio Pereira s’est attaché à rester proche de la langue de cette dizaine de jeunes bacheliers. Sa justesse a été récompensée par le Prix Domaine français des Journées de Lyon des auteurs de théâtre de 2019. Monter à Paris faire des grandes écoles ou rester à Clermond-Ferrand pour aller à la fac ? Célia a décidé : ce sera HEC pour attendre un avion dans le salon de la classe affaire d’Air France et travailler en business class avec Antoine, son « partenaire ». Sans attribuer de prime à telle ou telle formation, Capital risque dresse le portrait d’individus qui s’évaluent, se jaugent dans l’intime comme dans la vie professionnelle et s’engluent parfois dans la prétention en s’éloignant du sens même de leurs actions à force d’ingurgiter en cours qu’il faut « apprendre à oser ». Et peu importe ce que l’on ose. Porté par des comédiens ultra-solides et très précisément dirigés, cette création est tendue vers son propos raide quoique toujours empli de tendresse vis-à-vis de ses protagonistes. Les projections vidéos, quelques accessoires et des panneaux de papiers, des fils, qui utilisent autant la verticalité que l’horizontalité de la scène permettent à cette troupe issue d’écoles nationales et du Studio de théâtre d’Asnières, d’être épaulée mais pas écrasée. Cette bonne distance est plus que salutaire de la part de Jérôme Wacquiez qui signe là sa onzième mise en scène acide et salvatrice. » - Nadja PIBEL
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