Paris
Actualités

Auteurs de Théâtre : Sébastien Blanc et Nicolas Poiret

Interview

Révélés au public par le succès des pièces Même pas vrai, Deux mensonges et une vérité et Le Muguet de Noël les auteurs Sébastien Blanc et Nicolas Poiret nous ont accordés une interview pour parler d’eux, de leurs pièces et de leurs futurs projets.

 

Sebastien Blanc et Nicolas Poiret

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

 

Nicolas Poiret (N.P) Avec Sébastien Blanc, je suis co-auteur de quatre pièces jouées au théâtre depuis 2014 « Même pas vrai » au Théâtre Saint-Georges, « Deux mensonges et une vérité » au Théâtre Rive Gauche puis repris au Théâtre Montparnasse, et plus récemment « Le Muguet de Noël » au Théâtre Montparnasse qui a presque atteint les 40 dates avant la fermeture des théâtres l’année dernière. Nous avons également collaboré avec Anne Bouvier et Pascal Zelcer pour des mises en capsule au Ciné 13 avec notamment la première mise en capsule « Les Égouts de mon âme » [NDLR : Devenu depuis le Théâtre Lepic].

J’ai depuis tout petit baigné dans l’univers du spectacle puisque mes deux parents étaient dedans ! [NDLR : Caroline Cellier et Jean Poiret]. J’ai longtemps lutté contre le fait de suivre leurs traces, ayant d’abord voulu être avocat, puis psychanalyste. Eux-aussi me recommandaient de ne pas me lancer dans le cinéma, mais les voyant revenir de leurs tournages avec un sourire jusqu’aux oreilles, je n’ai pas pu résister.
J’ai commencé à écrire 4 ou 5 ans après le décès de mon père.

Sébastien Blanc (S.B) : Petit je voulais être clown parce que mes parents m’emmenaient chez Fratellini. Un ami de mes parents qui était clown m’a expliqué tout ce qu’il fallait maîtriser, les acrobaties etc., et comme j’étais déjà très feignant j’ai plutôt opté pour le métier de comédien qui me paraissait moins dangereux.
Puis j’ai rencontré Nicolas, nous avons commencé à travailler ensemble et l’écriture a pris le dessus.

 

Deux mensonges et une vérité au Théâtre Rive Gauche

Comment avez-vous commencé à écrire ensemble ?

S.B :  Nous nous sommes rencontrés par l’intermédiaire d’une amie commune comédienne, Marie-Aline Thomassin. Elle nous connaissait bien et, ayant des lu des choses que nous avions faites chacun de notre côté elle nous a suggéré de travailler ensemble.

N.P : En fait le but de Marie-Aline était de diviser par deux le nombre de textes que nous lui donnerions à lire et s’éviter ainsi des migraines inutiles !

 

Que vous apporte l’écriture en duo ?

S.B : Seul nous avons plus de mal à tenir l’objectif d’aller jusqu’au bout d’un projet. On se laisse plus facilement happer par les distractions. Et on ne s’ennuie moins car nous sommes chacun accompagné dans notre travail.

N.P : L’écriture à deux c’est toujours une discussion, des échanges d’idées. Cela évite le monologue qui nous fait parfois tourner en rond. Quand on écrit seul, l’autocritique peut aussi être un frein réel à l’avancement des projets.

 Même pas vrai

 Même pas vrai au Théâtre Saint-Georges

Qu’est-ce qui vous anime dans l’écriture de pièces de Théâtre ?

N.P : Nous aimons nous situer sur la frontière entre le rire et les larmes. Les situations les plus drôles deviennent souvent de moments dramatiques. Comme par exemple dans la pièce « Deux mensonges et une vérité » ou une trahison dans le couple engendre des situations tellement improbables qu’elles peuvent en devenir drôles.

S.B : Nous aimons également beaucoup créer des personnages, les faire naitre, leur donner une vraie personnalité. Même au bout d’une quinzaine de représentations il nous arrive régulièrement de modifier un petit bout de texte pour susciter de meilleures réactions de la part du public.

 

Quel a été votre ressenti quand une de vos pièces a été jouée sur scène pour la première fois ?

S.B : Au démarrage j’avais une sensation proche de celle que l’on peut imaginer pour un infarctus… Un très violent mélange de crainte et d’émerveillement.
Je fais parfois le parallèle avec une naissance, c’est-à-dire un moment douloureux mais qui mène à un résultat absolument merveilleux. Et quand ça se termine on se dit « je ne pourrai jamais le refaire » !

N.P : J’étais très angoissé ! A la première de « Même pas vrai », j’ai plusieurs fois voulu sortir de la salle. Cette sensation me fait penser au trac que l’on partage avec une patineuse artistique à chaque saut qu’elle doit faire durant sa prestation. Je vivais chaque réplique comme un saut ! Et c’est pareil à chaque nouvelle pièce et même à chaque représentation les premiers temps. D’autant plus qu’en tournée, les réactions de la salle peuvent être radicalement différentes d’une ville à l’autre.

 

Le muguet de Noël

 Le Muguet de Noël au Théâtre Montparnasse

Dans quelles conditions écrivez-vous ?

S.B : J'ai beaucoup de mal à travailler depuis chez moi. Nicolas lui préfère au contraire être dans son propre environnement. Nous travaillons donc chez lui !

N.P : C’est vrai, je trouve que pouvoir travailler chez soi a beaucoup d’avantages, mais les avis et les goûts divergent sur le sujet. Avec Sébastien nous nous sommes fixé comme objectif de travailler sur nos projets tous les jours de la semaine, quelle que soit notre actualité du moment.

Pour ce faire, il me rejoint généralement en début d’après-midi dans mon appartement parisien. Nous commençons par une discussion autour d’un café pour ensuite enchainer sur le travail d’écriture plusieurs heures durant.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

N.P : J’aime l’absurde, le rire surprise, celui que l’on n’attend pas. Ma référence sur le sujet ce sont les Monty Python, les rois de l’absurde ! J’ai également été influencé bien-sûr par l’écriture de mon père et des auteurs de cette époque. C’est aussi une forme d’absurde qui bizarrement disparait au théâtre de nos jours.

Mon père me répétait souvent que la base d’une comédie c’est d’avoir des personnages qui se retrouvent dans une situation dans laquelle ils n’auraient jamais dû être. Chacune de nos pièces se base pour l’instant sur ce principe. Par exemple, dans « Le Muguet de Noël » un père va se rendre compte que sa fille est en couple avec son patron. Dans « Deux mensonges et une vérité » un mari prononce une phrase qu’il n’aurait jamais dû dire et qui le mène à une situation improbable avec sa femme.

Pour faire jaillir des idées de comédies, nous nous posons donc régulièrement la question : « Dans quelle situation inconfortable pourrions-nous nous retrouver ? »

 

S.B : Le second degré en général a tendance à disparaitre. C’est bien d’essayer de le faire vivre.
Certains travers aussi sont réjouissants, la mauvaise foi en particulier, et aussi les petites mesquineries. Il nous arrive de nous inspirer de conversations surprises dans les cafés ou d’une anecdote que quelqu’un nous raconte. La trame de « Deux mensonge et une vérité » nous a été inspirée par un concept de jeu américain que nous avons transposé au couple.

 

Quelles réactions souhaitez-vous susciter chez les spectateurs ?

 

S.B : Je ne sais pas si j’ai envie de susciter une réaction en particulier chez le spectateur à part évidemment qu’il ne veuille pas m’agresser à la sortie du spectacle ! Je sais en revanche ce qui me plaît en tant que spectateur : être surpris, être transporté dans une histoire, dans un univers qui me sorte de ma journée. J’aime ressentir des émotions fortes.

 

N.P : Nous recherchons cet instant qui vous fera dire à la fin du spectacle : « J’ai vraiment bien fait de venir ! »

 

Un grand merci à Sébastien Blanc et Nicolas Poiret qui se sont prêtés au jeu de l’interview. Nous avons également hâte de revivre des moments d’émotions, de rire et de surprise dans les théâtres !

Avis des spectateurs

Affiché à côté de votre commentaire.

Jamais affiché, jamais partagé !

Cet espace est réservé aux commentaires concernant l’aspect artistique de ce spectacle. Si votre demande concerne la billetterie ou la disponibilité des places, merci de contacter directement le guichet du théâtre.

Protégé par reCAPTCHA sous conditions et règlement de la vie privée Google.

Anonyme
tina
Concerne "Deux mensonges et une vérité "
J'aimerais connaître mieux et dates des tournées prévues en province en 2022.
Je n'ai trouvé que Bordeaux. Par avance merci.

Dernières actualités