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« DU CHARBON DANS LES VEINES » : une fresque théâtrale au cœur des luttes et de la mémoire ouvrière

Spectacle

« Du charbon dans les veines », la nouvelle création de Jean-Philippe DAGUERRE (« Adieu monsieur Haffmann », « Le petit coiffeur », « Le voyage de Molière ») au Théâtre Saint-Georges transporte les spectateurs au cœur de la France minière des années 1950 à Nœux-les-Mines, une petite ville du Nord. Au sein de cette communauté marquée par le travail harassant dans les mines, de liens profonds se tissent pourtant.

Avec une plume sensible et un talent indéniable pour capter l’âme humaine, DAGUERRE offre une œuvre émouvante et réaliste qui allie tendresse, humour et émotions brutes. Une véritable plongée dans une époque révolue, mais toujours riche d’enseignements.

 

La vie au rythme de la mine

En 1958, à Nœux-les-Mines, nous suivons le parcours croisé de Pierre et Vlad, deux jeunes mineurs inséparables, qui partagent leurs journées entre la mine, l'élevage de pigeons voyageurs et la musique dans l’orchestre local dirigé par Sosthène, boute-en-train et philosophe de comptoir.

 

La femme de Sosthène, Simone (Raphaëlle CAMBRAY), tient le troquet local où se retrouve souvent le père de Vlad, Bartek (Aladin REIBEL), polonais et syndicaliste au cœur brisé par la disparition de sa femme et qui depuis ne sait plus communiquer avec son fils.

 

Et puis il y a Leila, une jeune accordéoniste marocaine dont la grâce musicale et la présence envoûtante perturbent l’amitié des deux jeunes hommes.

 

Ce microcosme se retrouve autour du poste de télévision nouvellement acquis par Sosthène, en compensation de sa silicose, pour suivre la coupe du monde de football en Suède et les exploits de l’enfant du pays, Raymond Kopaszewski, dit Kopa.

 

Entre tensions sociales, dilemmes amoureux et rigueurs de la vie minière, cette fresque humaine explore la complexité des relations et la résilience face aux adversités.

 

« Un grand moment entre rires et larmes. » – ARTISTIK REZO

 

L’amitié, l’amour, l’entraide et le sacrifice.

La pièce met à nu les tensions sociales de l’époque, notamment les difficultés d’intégration des immigrés polonais puis marocains dans une communauté soudée, mais rétive au changement.

Les dialogues, riches et percutants, résonnent avec la dure réalité de la vie minière : la silicose, les éboulements, mais aussi la solidarité indéfectible qui unit les travailleurs et leurs familles.

 

Jean-Philippe DAGUERRE parvient à capturer ces éléments avec une justesse bouleversante, tout en évitant le pathos.

 

« C’est sobre, beau, exemplaire de vérité, et c’est comme à chaque fois avec l’auteur un grand moment de théâtre où le rire se mêle aux larmes. » – LA PROVENCE

 

Une interprétation vibrante d’authenticité

Les comédiens de « Du charbon dans les veines » livrent des performances éblouissantes.

Théo DUSOULIÉ (Pierre) et Julien RATEL (Vlad) incarnent avec intensité et subtilité l’évolution de leur amitié, de la camaraderie insouciante à la tension dramatique.

 

Juliette BEHAR, dans le rôle de Leila, rayonne par sa grâce et sa profondeur émotionnelle.

 

Jean-Jacques VANIER, en Sosthène, apporte une légèreté bienvenue avec son humour et sa philosophie.

 

Tandis que DAGUERRE lui-même campe un médecin bienveillant, grand fan de jazz, qui ancre l’histoire dans une réalité humaine et tangible.

 

« Jean-Philippe Daguerre a imaginé des caractères bien construits, et des dialogues ciselés, portés par une distribution choisie. » – VIVANTMAG

 

Entre réalisme et symbolisme

La scénographie, tout en nuances de gris décliné dans chaque élément du décor et des costumes, recrée fidèlement l’atmosphère poussiéreuse et oppressante des mines de charbon, tout en contrastant avec la chaleur du bistrot où les mineurs se retrouvent pour partager des moments de convivialité.

Les décors, riches en détails, transportent les spectateurs dans les années 1950 avec une authenticité saisissante : le troquet à jardin avec son bar, table et chaises, les cages des pigeons de Vlad à cour, la mine en fond de scène... L'espace est très bien compartimenté, une prouesse technique rendue possible grâce au travail d'Antoine MILIAN qui permet de biens situer l'action des scènes dans un espace aussi restreint.

 

La mise en scène de Jean-Philippe DAGUERRE est à la fois fluide et dynamique. La musique, à travers l’accordéon omniprésent, devient un personnage à part entière, soulignant les émotions et les thèmes de la pièce.

 

« La mise en scène de la pièce est superbement orchestrée, utilisant des éléments de décor évocateurs pour recréer l'atmosphère poussiéreuse et intense de la mine, du café, du pigeonnier. Les transitions entre les scènes sont fluides, soulignant la dualité de la vie des mineurs : une existence de labeur et de camaraderie, de danger et de joie. » – PASSION THEATRE

 

Avec « Du charbon dans les veines », Jean-Philippe DAGUERRE signe une œuvre majeure qui mêle magistralement émotions, vérité historique et humanité. Cette fresque théâtrale poignante et lumineuse est un hommage vibrant à une époque et à des hommes et des femmes qui, malgré les épreuves, ont su trouver dans l’amitié, l’amour et la musique un refuge face à l’adversité.

 

Une pièce à ne pas manquer, qui rappelle avec force que même dans les entrailles de la terre, l’humanité peut s’élever.

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