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Du sang neuf au Théâtre de la Huchette

Interview Reportage

Le Théâtre de la Huchette a été créé le 26 avril 1948. C’est un lieu mythique connu dans le monde entier, symbole du dynamisme culturel de l’après-guerre. Depuis le 16 février 1957 deux pièces d’Eugène Ionesco y sont jouées en continu : La Cantatrice Chauve et la Leçon. C’est le record mondial du spectacle joué sans interruption dans le même lieu ! Nous avons eu le plaisir de rencontrer Franck Desmedt, tout nouveau directeur des lieux, qui nous parle de ses projets pour ce théâtre et de sa nouvelle création : La Poupée Sanglante, une comédie musicale dont la première aura lieu le 17 juin.

Franck Desmedt, vous êtes le nouveau Directeur du Théâtre de La Huchette depuis quelques mois, quels sont vos projets pour ce lieu mythique ?

 

Les deux pièces de Ionesco resteront bien sûr à l’affiche et je souhaite affiner la programmation de la « troisième pièce », celle de 21h. Je vais travailler sur les écritures contemporaines afin de renouer avec la vocation du lieu : faire découvrir des auteurs. A côté de cette troisième pièce, nous poursuivront aussi les activités du comité de lecture, qui propose un texte en lecture un ou deux lundis par mois.

 

Nous allons également créer des temps forts pour associer l’image du Théâtre de la Huchette à la création. Le nom de « La Huchette » est mondialement connu, l’idée est maintenant de faire connaitre, d’incarner, la troupe de la Huchette. Cette troupe est composée des comédiens qui participent tout au long de l’année aux représentations de « La Cantatrice Chauve » et de « La Leçon ». En septembre et octobre 2016, les 48 comédiens de la troupe de la Huchette travailleront sur le thème des monologues. En 2017, à la même période, le thème sera les correspondances.

Nous allons également monter des projets au-delà des murs du théâtre, comme la pièce « La dispute » de Marivaux qui sera représentée au Théâtre Montansier à Versailles les 9, 10 et 11 juin 2017 avant, j’espère, d’être repris dans un théâtre parisien.

 

A l'horizon 2018, nous créerons la manifestation « Lire délivre » afin de permettre à un public en situation d’illettrisme de découvrir le théâtre. Pour ces personnes, il est courant de penser que le théâtre est réservé aux intellectuels alors que ces lieux ont pour vocation d’être ouverts à tous. Aller au théâtre est un droit que nous devons défendre.

 

Enfin, chaque été nous créerons une comédie musicale, la première sera La Poupée Sanglante.

 Justement, pouvez-vous nous en dire plus sur "La poupée Sanglante" ?

 

Cette comédie musicale s’appuie sur deux textes de Gaston Leroux : « La Poupée Sanglante » et « La Machine à Assassiner ». Ces livres font chacun plus de 350 pages et présentent une action totalement foisonnante : un vrai défi d’adaptation !

L’action de « La Poupée Sanglante » se passe dans le Paris des années 20, au cœur de l’Ile Saint-Louis. Un homme au physique repoussant tombe amoureux d’une très jolie fille, qui représente pour lui l’inaccessible. En parallèle à cette histoire d’amour impossible, des filles disparaissent et sont retrouvées dépecées. Est-il coupable ? Guillotiné bien que clamant son innocence, notre homme revient sous une autre forme : son cerveau a été sauvé et greffé dans la tête d’un automate, qui a cette fois un physique avantageux. Cette fois l’histoire d’amour pourra commencer mais à quel prix ?

 

Didier Bailly et Éric Chantelauze ont fait un magnifique travail de composition pour cette comédie musicale à la française placée sous le signe de l’hémoglobine, un spectacle à découvrir absolument à partir du 17 juin !

Pouvez-vous nous dire un mot des autres spectacles à venir ?

 

Le prochain spectacle sera une pièce écrite par Arnaud Denis : « Le personnage désincarné ». Il s’agit d’un personnage qui se révolte contre son auteur car il n’accepte pas la fin qui lui a été écrite.

Avec Gonzague Phélip, administrateur du Théâtre, nous avons récemment découvert un auteur grec que nous programmerons par la suite : Antoine Tsipianitis. 

 

Les 10 et 12 septembre prochains, je jouerais « La Promesse de l’aube » de Romain Gary, l’un de mes auteurs préférés.

Un vent de modernité souffle sur le Théâtre de la Huchette et se concrétise également par une nouvelle identité graphique. Comment a-t-elle été conçue ?

 

Nous avons décidé d’unifier notre communication à travers notamment une nouvelle charte graphique. Sur toutes les affiches à venir il y aura une circulation du regard sur trois ronds, qui représentent les trois spectacles joués à cette période.

 

C’est l’articulation de ces trois spectacles qui est indispensable à l’identité de La Huchette, théâtre de création qui est parfois défini comme « le plus public des théâtres privés ».

 

Un grand merci à Franck Desmedt pour cet entretien. Vous pourrez le retrouver cet été au festival d’Avignon où il fera la production de « Kiki , le Montparnasse des années folles » à 16h au Théâtre Rouge Gorge avant de jouer à 17h30 dans « Adieu Monsieur Haffman » aux côtés de Grégory Baquet, Alexandre Bonstein et Julie Cavana.

 

 

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