Hôtel des deux mondes est la troisième pièce que vous jouez au Théâtre Rive Gauche (NDLR : après « Georges et Georges » d’Eric-Emmanuel Schmitt et « l’Affrontement » de Bill C.Davis). Avez-vous eu un coup de cœur pour ce théâtre ?
Le Théâtre Rive Gauche est un peu ma seconde maison. Je l’ai vu se rénover au fur et à mesure des succès qu’il a connu. J’aime ce plateau et sa jauge de 400 places. C’est une bonne taille de salle, qui permet de conserver la proximité avec le public.
La scène que l’on peut découper en trois parties permet des mises en espaces intéressantes, qui doivent trouver de la grandeur.
Le Théâtre Rive Gauche est un théâtre intime et populaire, dans une rue qui porte bien son nom ! (NDLR : la rue de la Gaité !)
Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?
C’est Anne Bourgeois, metteur en scène de la pièce, qui est venue me proposer le rôle. Nous avions collaboré ensemble en 2015 et 2016 sur deux autres projets : « Les vœux du cœur » de Bill C.Davis et « Le plus beau jour » de David Foenkinos. J’aime poursuivre et creuser les collaborations qui se passent bien. C’est très satisfaisant sur le plan humain et artistique, et cela permet également de capitaliser sur le travail qui a été fait.
Anne Bourgeois nous a proposé de travailler en couple avec ma femme Noémie Elbaz, qui interprète elle aussi un personnage dans la pièce. Nous avons fait une lecture tous les trois à la maison. « Hôtel des deux mondes » est un voyage entre deux mondes et un bel hommage à la vie. Nous avons été touchés par ce texte et nous avons accepté le projet dans la foulée.
Comment s’est passée votre collaboration avec Eric-Emmanuel Schmitt ?
La pièce est la reprise d’un des plus grands succès d’Eric Emmanuel Schmitt, contrairement à « Georges et Georges » qui était une création. Le public connaît cette œuvre qui avait déjà été montée sur les planches lors de sa sortie il y a 17 ans. Les exigences étaient hautes sur ce projet.
Éric-Emmanuel Schmitt a été très impliqué dans le projet. C’est une chance de travailler sur le texte d’un auteur vivant, car il est là pour expliquer et détailler ce qu’il a voulu dire. Nous avons commencé le travail par trois jours de lecture sur table pour disséquer le texte en détail avant de l’apprendre.
A la fin des répétitions l’auteur est également venu afin de caler les derniers détails et il était là lors de la première.
Qu’est-ce que cela fait de tomber chaque soir amoureux de sa femme devant des centaines de spectateurs ?
Le fait que nous soyons un vrai couple nous a permis de gagner du temps dans notre travail d’acteur : nous n’avons pas à jouer le sentiment amoureux puisqu’il nous habite déjà !
Le côté romantique est une facette de ma personnalité que je n’ai pas beaucoup montrée lors de mes précédents rôles. J’ai une certaine pudeur en moi, qui m’a empêché d’aller vers ce type de rôle.
J’avais une certaine appréhension avant de me lancer et le fait de jouer avec Noémie m’a beaucoup aidé et rassuré.
Y a-t-il un personnage qui vous touche personnellement dans la pièce « Hôtel des deux mondes » ?
Nous sommes huit sur scène dans cette pièce. Chaque personnage pourrait être une caricature – le président directeur général, la femme de ménage, le mage – mais les portraits ont été faits avec subtilité.
Chaque personnage a sa place et il n’y a pas de rôle inintéressant. Même les deux anges, qui sont muets, ont une réelle importance dans le récit. Ils sont les garants du mystique, de la connexion avec l’au-delà.
Nous effectuons chaque soir un vrai spectacle de troupe où l’on s’amuse beaucoup, même si le thème est grave !
Un grand merci à Davy Sardou de s’être prêté pour nous au jeu de l’interview. La pièce « Hôtel des deux mondes » a été prolongée et se jouera jusqu’au 13 mai au Théâtre Rive Gauche.
Tous les personnages sont intéressants ,j'ai particulièrement aimé le mage ...
Bonne mise en scène pour un texte qui fait réfléchir ,tout en nous faisant sourire. A mon avis , une pièce à voir. E.R.