Adapter « La Promesse de l’aube » de Romain GARY relève autant de l’audace que de la nécessité. Comment faire entendre, aujourd’hui, ce texte vertigineux où l’amour maternel devient à la fois refuge, moteur et fardeau ?
Au Théâtre Le Contrescarpe, Tigran MEKHITARIAN relève le défi avec une adaptation sensible, incarnée et profondément humaine, qui fait du lien mère-fils le véritable cœur battant du spectacle.
Une relation mère-fils au centre du récit
Ici, tout converge vers elle : la mère. Cette figure immense, excessive, aimante jusqu’à l’aveuglement, portée avec une intensité saisissante par Delphine HUSTÉ. Elle traverse les âges, les pays, les espoirs et les désillusions avec une énergie indomptable. 
Face à elle, le fils (incarné par Tigran MEKHITARIAN) avance, se construit, se débat, porté et écrasé tout à la fois par cet amour sans condition. La pièce ne juge jamais : elle observe, elle écoute, elle laisse surgir la complexité de ce lien fondateur.
Un trio de jeu d’une grande précision
Sur scène, ils sont trois, mais ils font exister tout un monde. Tigran MEKHITARIAN mène le récit avec une retenue juste, laissant affleurer la mélancolie et l’ironie propres à l’écriture de GARY.
Delphine HUSTÉ bouleverse par sa capacité à passer de la tendresse à la dureté, de l’espoir à l’épuisement. Quant à Léonard STEFANICA, il endosse une multitude de rôles, donnant chair aux figures qui jalonnent le parcours de Gary.
Un arrangement musical audacieux
La musique n’est jamais décorative. Violon et création sonore en direct s’entrelacent au texte pour en souligner les battements intimes. Cet arrangement musical audacieux apporte une respiration contemporaine au récit, accentuant les émotions sans jamais les surligner.
Une mise en scène sobre au service du texte
La scénographie épurée laisse toute la place à la parole et au jeu. Quelques objets, des lumières délicates, des silences assumés : tout concourt à faire entendre la beauté du texte de GARY. Cette sobriété renforce la puissance du propos et permet au spectateur de se projeter pleinement dans cette traversée intime.
Une émotion durable
« La Promesse de l’aube » ne se contente pas de raconter une vie extraordinaire. Elle interroge ce que signifie aimer, transmettre, croire envers et contre tout. On en sort ému, parfois remué, avec le sentiment d’avoir assisté à une confession autant qu’à une célébration.
Avec cette adaptation vibrante, Tigran MEKHITARIAN signe un spectacle profondément touchant, où l’amour maternel devient une force aussi lumineuse que dévorante. À découvrir absolument au Théâtre Le Contrescarpe.


