Avec 25 000 à 30 000 spectateurs par an et près de 700 abonnés, le Théâtre de Belleville est un théâtre de quartier qui a la cote !
« Lorsque j’ai racheté ce théâtre, mon ambition première était de faire de ce lieu un tremplin pour la jeune création » nous confie le directeur du Théâtre de Belleville Laurent Sroussi.
Suivez-nous pour découvrir ce lieu à l’identité forte !
Quelques mots sur l’histoire du Théâtre
Le Théâtre de Belleville est un lieu de création contemporaine situé au cœur du quartier de Belleville.
A l’origine, c’était un café-concert nommé « le concert du commerce », où Maurice Chevallier a fait ses débuts en 1902.
L’établissement ferme en 1932 et redevient une salle de spectacle en 1988, le Théâtre du Tambour Royal.
En 2011, après d’importants travaux, le lieu devient le Théâtre de Belleville, sous la direction de Laurent Sroussi avec qui nous nous sommes entretenus pour préparer cet article.
Qui dirige le Théâtre ?
Laurent Sroussi a repris le théâtre en 2011. L’ouverture a eu lieu en octobre 2011 après des travaux importants.
« J’ai un parcours assez atypique. Après avoir travaillé pendant 12 ans sur les marchés financiers, dont une bonne partie à l’étranger, j’ai changé d’activité. En 2004 j’ai sauté le pas et choisi de suivre des cours à l’école Claude Mathieu pour devenir comédien.
Puis j’ai commencé à travailler en tant que comédien, mais sans y trouver suffisamment de satisfaction. J’adore le travail d’acteur, toutefois il y a quelque chose de problématique pour moi : avoir le sentiment que mon destin est dans les mains des autres. Le comédien dépend pour beaucoup des metteurs en scène avec qui il travaille. Et pour être honnête, je pense aussi que mon talent n’était peut être pas à la hauteur de mes ambitions.
A un moment donné, devant les difficultés que rencontrait ma troupe, j’ai senti la nécessité de créer un lieu tourné vers la jeune création. J’ai cherché pendant 2 ans avant de trouver l’endroit idoine : le Théâtre de Belleville.
J’ai pu m’appuyer pour concrétiser mon projet sur mes 2 expériences, celles de comédien et de manager, afin d’essayer de réussir au mieux le développement d’un lieu culturel. »
Combien de personnes travaillent au Théâtre de Belleville ?
« Une dizaine de personnes travaillent au Théâtre de Belleville avec pour piliers une administratrice, Chloé Bouguignon, une régisseuse générale, Eugénie Marcland, une responsable billetterie, Marie Piedelièvre, et un responsable communication, Maxime Brossard. Une partie des postes relatifs à la technique et à la billetterie sont en intermittence et à temps partiel.
La billetterie et la technique sont des points de contact privilégié avec le public et les artistes, j’y accorde une très grande importance. Il est essentiel d’avoir une équipe solide et impliquée. J’ai la chance d’avoir une équipe formidable, c’est ce qui me permet de faire fonctionner ce lieu sur la durée !
C’est l’artiste Pierre Jeanneau qui créé tous les visuels du Théâtre de Belleville. Pour fêter les 10 ans nous avons un projet de livre sur le graphisme du Théâtre. »
La programmation du Théâtre de Belleville
« Nous avons une jauge de 96 places. Le plateau fait 7,5 m sur 7,5m, avec 5 m de hauteur sous plafond, ce qui est une très belle taille pour une petite salle et des dimensions idéales pour proposer des créations très esthétiques.
Nous avons une programmation plutôt engagée avec des spectacles qui vont interroger notre vision de monde et notre éthique personnelle.
Il ne s’agit pas de vouloir changer les gens mais tout du moins d’essayer de faire vaciller la façon dont ils perçoivent le monde. Nous essayons de semer des petites graines dans l’esprit des gens. Il ne suffit pas de s’adresser à l’intellect, il faut aussi toucher la sensibilité des spectateurs.
Un choc esthétique peut amener les gens à être saisis pas le fond d’un spectacle. C’est aussi pour cette raison que j’apporte beaucoup de soin à l’esthétique.
Avant tout nous sommes là pour les spectateurs, il ne faut pas uniquement penser uniquement à l’aspect créatif des spectacles. Et il est essentiel de garder une ligne artistique claire afin de gagner la confiance du public. Les gens ont une idée de ce qu’ils vont trouver quand ils viennent au Théâtre de Belleville.
« Il faut 10 ans pour faire un théâtre » me disait Jean-Marie Hordé, directeur du Théâtre de la Bastille. Justement cela fait maintenant 10 ans que nous avons ouvert et je sens que nous progressons dans notre capacité à toucher nos spectateurs et à gagner leur confiance.
Nous sommes également fiers d’avoir un public plutôt jeune, beaucoup de nos spectateurs ont moins de 40 ans. C’est important que le public se renouvelle ! »
Quels sont les derniers succès en date du Théâtre de Belleville ?
« An Irish Story » a été incontestablement le plus gros succès que l’on a connu au Théâtre de Belleville ; ce fameux mythe des spectacles qui ne désemplissent pas nous l’avons connu ! Les séances étaient complètes 2 mois à l’avance ! Kelly Rivière, l’interprète de la pièce, est une comédienne adorable sur le plan humain et très talentueuse, ce fut un grand plaisir de travailler ensemble.
Après le premier confinement, la reprise fin Juin s’est très bien passée. Avec la pièce « Hedda » nous avons fait salle pleine pendant les 2 premières semaines à la réouverture en juin et la reprise de septembre a été très encourageante également. »
Quel sera votre prochain spectacle ?
« Nous devrions pouvoir reprendre certains des spectacles qui étaient à l’affiche, notamment Point cardinal qui relate l’itinéraire d’une personne transgenre. Il s’agit d’un père de famille qui réalise qu’il ne peut plus poursuivre sa vie telle qu’elle est. Il doit changer de sexe pour continuer à exister. Ce spectacle met en lumière l’importance de savoir qui on est et d’être prêt à tout pour le devenir, sans compromission. Sébastien Desjours qui tient le premier rôle est un comédien phénoménal. Le texte est très beau, et l’esthétique de la pièce extrêmement soignée. Nous espérons reprendre ce spectacle en Janvier.
Nous avons aussi un spectacle atypique initialement programmé pour Novembre / Décembre avec de la magie nouvelle et du mentalisme : « Cérébro ». C’est un spectacle sur la manipulation des gens, avec une trame dramaturgique à laquelle les spectateurs sont amenés à participer.
Le mot de la fin de Laurent Sroussi, directeur du Théâtre de Belleville :
« Nous avons hâte de vous retrouver dès la réouverture, nous ne doutons pas de votre fidélité et votre présence à nos côtés. »
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