COOKIE 

Eléonore Arnaud change de personnages comme de veste. Interprétant parfois des protagonistes secondaires, les personnes qu’elle rencontre, elle devient en une fraction de seconde un homme baraqué saoul, une spécialiste du gogo dancing ou encore une hippie défoncée. Son visage change d’expression à volonté, se tord, se déforme. Elle n’a peur de rien et tente tout. Elle sait aussi danser, chanter, raconter !

La pièce est ponctuée d’instants musicaux. Le musicien Valerian Béhar-Bonnet rythme les paroles, nous transportant dans l’atmosphère des années 70. Il crée des ambiances sonores grâce à divers instruments, et interprète des classiques tels que les Doors ou les Rolling Stones. A sa musique, il joint un jeu loufoque, donne des répliques, étale un large sourire sur son visage. Il est drôle et est un excellent musicien. 

Le spectacle est un petit bijou. Il traduit l’ambiance d’une certaine Amérique et saisi toutes les nuances de cette femme lumineuse et libre comme l’air. Mélangeant au texte la musique jouée en live par Valérian Behar-Bonnet, Justine Heynemann réalise une mise en scène très rock and roll ! Ça bouge ! Elle ne cesse de nous surprendre par ces choix d’occupation du plateau. Ce tourbillon reproduit bien celui dans lequel Cookie Mueller s’est laissée prendre. Telle une Susan Sarandon, sexy en diable, virevoltante, dévorant la scène, Eléonore Arnaud incarne à la perfection les failles, les engouements, les coups de cœur comme ceux de folie d’une femme libérée et fragile à la fois. C’est magnifique.

« Cookie », c'est une histoire dingue (co-écrite avec Justine Heynemann qui signe la mise en scène ) , une déferlante de mots, de danses, de chants, que Eleonore Arnaud fait tourbillonner avec une virtuosité scénique peu banale.
« Cookie », c'est une friandise qui s'émiette, comme la Diva, mais reste en bouche et en mémoire très longtemps. A savourer sans modération.