Un trait précis et plein d'humour pour des personnages touchants, de leur expulsion d’Égypte à leur intégration en France, un thème redevenu terriblement actuel.
Isabelle de Botton est née à Alexandrie, dans une famille juive, aussi cosmopolite que l'était sa ville natale dans les années 50. Une ville alors tiraillée entre l'Orient et l'Occident, entre son passé et son futur. Et dans ce futur, il n'y a pas de place pour "ces étrangers" qui, depuis de générations vivent là.
Du haut de ses 4 ans, la petite fille ne saisit pas bien pourquoi, un matin, son papa a disparu de la maison. En 1956, l’Égypte vient de se libérer du protectorat des Anglais, le président Nasser a nationalisé le Canal de Suez, à la grande colère des Britanniques et des Français. C'est dans tous les livres d'histoire. Ce que l'on ignore, c'est que Nasser a fait arrêter et enfermer des hommes Anglais, Français et Juifs. L'enfant s'interroge, questionne, cherche à comprendre ce qui se passe. Et à 4 ans, on a des visions naïves et jolies de la vie.
Son père reviendra après 4 mois de détention et elle ne reconnaîtra pas, dans cet homme brisé, le géant qui la soulevait pour lui faire toucher les étoiles. Il y a le départ, où il faut abandonner un univers familier, des amis, des personnes qui lui sont chères. Il y a l'arrivée en France, où il faut s'adapter à un autre mode de vie. L'idée est de raconter tout cela à travers cette petite fille espiègle et malicieuse.
" Isabelle de Botton, dont on connaît plutôt le divertissant culot en scène, parcourt là les zones de la sincérité, de l’émotion, des blessures intimes, sans rien perdre de cette malice qui fait exploser l’esprit de sérieux."
Isabelle de Botton bouleversante de sincérité et de talent
Isabelle de Botton bouleversante de sincérité et de talent, nous transporte dans son Égypte natale, si cosmopolite, en pleine période où Nasser provoque la crise du canal de Suez. La petite fille alors âgée de quatre ans, voit son propre père partir en captivité. Il en reviendra...
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Isabelle de Botton bouleversante de sincérité et de talent, nous transporte dans son Égypte natale, si cosmopolite, en pleine période où Nasser provoque la crise du canal de Suez. La petite fille alors âgée de quatre ans, voit son propre père partir en captivité. Il en reviendra transformé quelques mois plus tard, au point qu'elle ne reconnaît pas en cet homme amoindri, ce colosse qui là soulevait jusqu'aux étoiles. Sur fond de rires, de tendresse et de sentiments partagés offerts avec générosité à l'humanité, Isabelle de Botton nous invite à la sarabande.
La nostalgie se transforme en rires et la comédienne auteure de ce texte déroutant, nous laisse sur un pas de danse orientale, parfumée aux effluves de ces merveilles de petits gâteaux alexandrins au nom imprononçable. Et on en redemande !!! Bravo à Michèle Bernier pour sa mise en scène toute en lumière et en transparence, merci à Françoise Castro pour ce choix si judicieux, merci et bravo à Isabelle pour cette performance très réussie.
Tous les mardis à 19h La Comédie Bastille 5 rue Nicolas Appert, Paris 11e