Elle est ‘‘LA’’ révélation du festival d’Avignon - Inspiré d’une histoire vraie, "Mon Ange" relate l’incroyable destin d’une jeune femme kurde devenue malgré elle le symbole de la résistance. Etudiante en droit à Alep en 2014, alors que sa ville, Kobané, est assiégée par Daech, ‘‘Mon ange’’, c'est ainsi que l'appelait son père, prend les armes et se défend, défend les siens, sa ville, la liberté de penser et de vivre.
Durée de la pièce. 1h10
« (...) Ce spectacle est aussi l'occasion d'interpeller le public sur les contradictions de tout combat pour la liberté. C’est toujours pareil, pour gagner la liberté, il faut malheureusement combattre. Tout homme a droit à la liberté et ce peuple-là en est loin à cause du poids de la guerre, de la religion, du poids de la culture et du passé. Le fait que ce soit une jeune fille, qui écoute du Beyonce, qui rêve de devenir avocate, qui a des envies, je me dis que ces mots sont la réalité, une réalité à seulement 3h d’avion de chez nous. A l’heure où le spectateur voit la représentation, des centaines de filles vivent ce que dénonce Rehana, elles sont dans le même combat, un combat vital. »
Jérémie Lippman, metteur en scène
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A propos de Kobané :
Kobané se trouve dans le district de Rojava, dans le nord de la Syrie. C’est une ville tranquille, entourée de champs de blé, d’orge, de pistaches et d’olives.
La population est majoritairement kurde et musulmane, mais d’autres religions cohabitent paisiblement. Les habitants de Kobané ne sont pas très pratiquants et ne se rendent à la mosquée qu’à l’occasion de cérémonies, notamment pour les mariages.
Avant le printemps arabe, cette ville ne s’était pas faite remarquer.
Elle fut fondée à la fin du 19ème siècle sur l’ancienne ligne de chemin de fer Berlin/Bagdad. Très proche de la frontière turque, à un kilomètre près, le siège n’aurait peut-être jamais eu lieu…
Durant le printemps arabe mi 2012, les forces armées kurdes (YPG) ont pris le contrôle de cette zone. Ils ont déclaré l’Ouest Kurdistan comme État Confédéral Démocratique et ont commencé à préparer son autonomie.
En juillet 2014, la ville de Kobané fut la cible d’une attaque massive et lourdement armée de Daech et le siège a commencé…
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A propos de l’Ange de Kobané :
On ne sait pas grand-chose sur Rehana, l’Ange de Kobané, malgré la légende qui s’est construite autour d’elle, légende renforcée par la création de la pièce d’Henry Naylor.
Ce que l’on sait, c’est qu’elle était étudiante en droit, qu’elle a abandonné ses études pour devenir sniper et aider à repousser l’ennemi hors de la ville.
C’est ainsi qu’elle s’est retrouvée au cœur du siège sanglant de Kobané. Selon la rumeur, elle aurait tué plus de 100 membres de Daech.
Ces derniers ont affirmé l’avoir capturée puis décapitée… deux fois. De son côté, la lutte armée kurde soutient qu’elle s’est évadée… deux fois.
Le mystère reste donc entier.
Les événements relatés dans « Mon Ange » sont arrivés à Rehana, ou pas, mais la pièce relate les vraies aventures de jeunes femmes à Kobané au moment du siège par Daech. Ainsi, la pièce s’inscrit comme l’histoire universelle d’un conflit et d’un peuple, au delà d’un destin personnel.