Avant-dernier ouvrage de Haendel et seul de ses oratorios fondé sur un sujet chrétien, Theodora est, au-delà d’une page testamentaire, un sublime plaidoyer pour la tolérance.
Avec une intensité dramatique digne des plus grandes tragédies, l’œuvre exalte le martyre au début de notre ère d’une chaste chrétienne persécutée par les romains. Même l’amour de Dydime, jeune centurion converti, ne pourra la sauver. Tout au long de l’ouvrage, Theodora aimera, souffrira et mourra avec une sincérité bouleversante.
Pour servir ce chef-d’œuvre crépusculaire, sont réunis le metteur en scène britannique Stephen Langridge et le chef William Christie, fin connaisseur du corpus haendélien. Ce drame est interprété par une distribution de haut vol et rompue à ce répertoire, notamment la jeune Katherine Watson dans le rôle-titre, Stéphanie d’Oustrac dans celui de la fidèle Irène et Philippe Jaroussky en romain converti qui fera tout pour sauver Theodora. En vain.
Un temps de représentation trop court. Il eût fallut aller à New-York pour replonger dans ce qui dès la fin laissait poindre le manque.