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« Un tramway nommé désir » au Théâtre des Bouffes Parisiens : la puissance tragique de Cristiana Reali

La pièce « Un tramway nommé désir », chef-d’œuvre dramatique américain de Tennessee WILLIAMS (prix Pulitzer 1948), est présentée actuellement au Théâtre des Bouffes Parisiens. Sous la direction de Pauline SUSINI, cette œuvre prend une tout autre dimension, mettant en lumière le destin tragique de Blanche Dubois, interprétée par Cristiana REALI, une femme qui lutte en vain contre sa chute inéluctable.

Un récit bouleversant

Créée à Broadway en 1947, puis immortalisée par l’adaptation cinématographique d’Elia KAZAN en 1951 avec Marlon BRANDO et Vivien LEIGH, cette histoire d’une femme traumatisée par son mariage avec un homme qui s'est révélé homosexuel, sombrant dans la folie résonne aujourd’hui sur les planches des Bouffes Parisiens avec une pertinence troublante.  Ce « tramway nommé désir » c’est celui que prend Blanche Dubois, une femme en quête de refuge, pour aller chez sa sœur Stella et son mari Stanley, un ouvrier d’origine polonaise au comportement grossier et machiste. Sa présence dérange ce dernier, ses mensonges et ses manières de princesse pathétique irritent le jeune homme, qui la soupçonne d’avoir dilapidé l’héritage de sa femme.

 

 

Des thèmes profonds et universels

La pièce explore des thèmes universels comme les tensions familiales, les désirs refoulés, les luttes de pouvoir, la violence domestique notamment  à travers la violence contenue (ou non) du personnage de Stanley toujours dans l'affrontement et la confrontation. 

La solitude, la folie et la quête désespérée d’amour et d’acceptation à travers le personnage de Blanche et son désir perpetuel de plaire, sont également des thèmes forts de la pièce, offrant une méditation sur la condition humaine et les illusions qui nous aident à naviguer dans un monde souvent impitoyable.

 

 

Le talent de la distribution, le choc des émotions

Cristiana REALI incarne parfaitement Blanche. Elle parvient à capturer avec précision les nuances de son personnage. À travers sa gestuelle et ses intonations, elle évoque une poupée de porcelaine pathétique toujours dans la représentation, sans cesse dans le désir de plaire. 

Le spectateur assiste à sa descente aux enfers à travers l’évolution du jeu de  Cristiana REALI, de plus en plus déconnecté de la réalité. Cette dernière exprime une âme marquée par une mélancolie persistante, révélant ainsi les stigmates d’une profonde dépression. Elle donne corps à un personnage féminin au bout du rouleau, d’une extrême vulnérabilité, hantée par les démons du passé, qui tente de réinventer son présent et son avenir.

 

Dans le rôle de Stanley, Nicolas AVINÉE livre une interprétation glaçante et ambigüe du personnage d’un homme souvent brutal et alcoolisé, toujours dans la confrontation. Le conflit naît de ses interactions avec Blanche, qu’il harcèle et pousse dans ses retranchements, la confrontant à ses fantasmes délirants.

Alysson PARADIS interprète avec talent le rôle de la solaire Stella, la jeune sœur tiraillée entre sa compassion envers sa sœur fantasque et son amour éperdu pour Stanley, au point de supporter tous ses accès de violence.

Les voisins qui gravitent autour du trio sont également interprétés par des acteurs convaincants ( Marie-Pierre NOUVEAU - la logeuse, et  Djibril PAVADE son compagnon et ami de Stanley) et notamment,  Lionel ABELANSKI, dans le rôle de Harold Mitchell, un jeune homme naïf qui tombe sous le charme de Blanche

 

Une mise en scène éclairée pour une pièce complexe

Dans une scénographie épurée, l’espace confiné de l’appartement de Stella et Stanley prend vie grâce à la sobriété : une table, un lit et un canapé... un espace scénique qui se resserre parfois jusqu’à l’étouffement.

Cette mise en scène met en évidence les tensions entre les personnages. Les éléments de la scénographie, tels que la transparence des rideaux qui redéfinissent les espaces pour créer un simulacre d’intimité. La fumée, les jeux de lumière et les effets visuels stroboscopiques, renforcent l’atmosphère oppressante de cet espace, accentuant à chaque instant la tension dramatique 

 

« Un tramway nommé désir » au Théâtre des Bouffes Parisiens, portée par la performance remarquable de Cristiana REALI, accompagnée par une distribution talentueuse, et une mise en scène de Pauline SUSINI largement encensée par la presse, est une pièce véritablement remarquable.

 

« Un tramway nommé désir » est à voir jusqu’au 28 avril 2024 au Théâtre des Bouffes Parisiens - 4, rue Monsigny 75002 Paris - Ne tardez pas à réserver vos places ICI ➔  

Avis des spectateurs

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Anonyme
Denyse
Magnifique interprétation’ sobre et émouvante. Courez voir ce spectacle????????

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