Ancienne résistante et déportée, Charlotte Delbo confronte la Grande Histoire et une histoire d’amour ! Mémoire et pardon peuvent-ils coexister ?
L'APPEL À VIVRE - ENTRE INTIME ET IDÉAUX
Charlotte Delbo, c'était l'élégance et la gouaille. Le champagne. Les amis. La solidarité.
Sa pièce est l'histoire d'une femme qui perd tout dans la guerre mais sauvegarde sa tendresse.
La grande Histoire télescope cette histoire d'amour et de résistance.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, un jeune couple de résistants, emprisonnés séparément, est réuni juste avant que l'homme ne soit exécuté. La femme sera déportée et en reviendra.
Vingt ans après la guerre, elle rencontre un homme ; il est Allemand. Que vont-ils se dire ? Dans la mesure où l'oubli est impossible, mémoire et pardon peuvent-ils coexister ?
À PROPOS DE L'AUTEUR :
Charlotte Delbo est née en banlieue parisienne le 10 août 1913 dans une famille d'immigrés italiens naturalisés. En 1932, elle adhère aux Jeunesses Communistes. Elle y rencontre Georges Dudach en 1934. Ils se marient le 17 mars 1936 à Paris (mairie du IIIème).
À partir d'octobre 1937, elle travaille avec Louis Jouvet, lui devenant indispensable ; elle retranscrit ses cours, devient son assistante.
Elle l'accompagne dans la tournée qu'il effectue en Amérique du Sud au début de la guerre, mais finit par rentrer en France à l'automne 1941 - contre l'avis de Jouvet - pour rejoindre Georges, déjà bien engagé dans la Résistance. Elle-même se met à y participer activement ; ils se font arrêter à leur domicile le 2 mars 1942 et conduire à la prison de la Santé.
Le 23 mai, ce sont les adieux à Georges, dans sa cellule. Il est fusillé le jour même. Charlotte est transférée au fort de Romainville le 24 août, puis déportée vers Auschwitz le 24 janvier 1943, en compagnie d'un groupe de femmes auquel elle restera extrêmement liée.
Elle est libérée le 23 avril 1945 ; elle aura passée, en totalité, 27 mois en captivité (à Auschwitz-Birkenau, puis à Ravensbrück).
Une fois rentrée, elle se met à écrire, à témoigner, notamment dans sa trilogie Auschwitz et après.
Charlotte Delbo continuera sa vie durant de s'engager aux côtés des plus faibles et de combattre les injustices.
Elle s'éteint le 1er mars 1985.
NOTE D'INTENTION
Sur scène, l'éruptivité des acteurs, leur puissant engagement physique se veut l'écho de l'engagement à vivre des personnages, thème central de la pièce.
C'est une danse, un tango que j'ai voulu donner à voir, à ressentir ; la danse dont parle Charlotte Delbo dans sa Prière aux vivants pour leur pardonner d'être vivants.
Sur le plateau, notre geste défend, contre un corps-objet, un sujet-corps : "Personne ne remplace personne" (Charlotte Delbo)
Boris Herszbojn