« J'ai été le compagnon de Karl Lagerfeld et l'amant d'Yves Saint-Laurent... Mais de moi que reste-t-il ? » - Jacques de Bascher revient le temps d’une soirée vivre avec nous l’histoire de sa chute. L’auteur et comédien Gabriel Marc s’empare de ce dandy incontournable des nuits parisiennes pour lui prêter ses mots et son corps, dans un seul en scène bouleversant.
L’amant de Karl Lagerfeld et Yves Saint-Laurent, ressuscité
La scène de l’intimiste Théâtre de La Contrescarpe est transformée en appartement parisien branché à la déco des années 70. Jacques de Bascher nous accueille dans sa baignoire.
Ce soir, à l’aube de sa mort, il invite le public à se plonger dans ses souvenirs. Le jeune dandy vient d’apprendre qu’il est atteint du sida. Seul chez lui, il repasse des enregistrements : vestiges de sa courte vie qu’il retrace et contemple. A l’aide de son magnétophone, il fait le point et l’adresse à Karl pour qu’il l’écoute après sa mort.
Il y a ses petites réussites mondaines, ses grandes défaites personnelles mais surtout ses deux grands amours : Karl Lagerfeld et Yves Saint-Laurent. Lui qui a côtoyé des légendes vivantes, que restera-t-il de Jacques de Bascher ? Qu’a-t-il fait de sa vie ?
“La décadence est un mouvement très lent, très beau. Il peut s’agir d’une forme de suicide dans la beauté, une beauté tragique.” - Jacques de Bascher
Un hommage touchant au dandy sulfureux
Ce texte délicat, écrit par Gabriel Marc, invite le public à revivre les décennies 70 et 80 dans tout ce qu’elles avaient de merveilleux et de décadent. Celles d’un Paris en plein bouleversement, du rock n’roll, de la révolution sexuelle mais aussi du sida…
C’est avec une véritable tendresse que l’auteur s’empare de ce personnage encore inconnu du grand public. Il nous délivre un témoignage d’une telle intimité qu’il est difficile d’imaginer que ces mots ne sont pas ceux de celui qu’il compare à “un oiseau majestueux battant des ailes dans le fracas de soirées parisiennes”.
Nous plongeons dans l’intimité de ce dandy trop souvent connu comme l’amant toxique, autodestructeur. On y découvre un être sensible, angoissé, profondément touchant.
Gabriel Marc confie à Vanity Fair : « J’ai eu le déclic en réalisant qu’il est mort très jeune [en 1989, à 38 ans, ndlr] et que tout ce que je lisais sur lui le faisait passer pour un démon. C’est facile de parler de quelqu’un qui est mort. Moi, j’avais envie de le faire parler, lui, par divagations. Et qu'on arrête d'en parler comme d'un gigolo, un profiteur. Sans en faire un Saint pour autant. »
Une mise en scène élégante servie par une interprétation généreuse
La mise en scène inventive de Giulia Braoudé, fait alterner enregistrements, soliloques ou projections dans une ambiance pop et élégante. On retient notamment la scène de Lip Sync jouissive sur “I am what I am” où Jacques de Bascher apparaît affublé d’un bustier et porte-jartelle digne des plus grandes divas.
« Le sens de la comédie qui m’est cher ne sera pas en reste car cet homme-là, celui qu’a écrit Gabriel, se caractérise par un cynisme jouissif. Malgré la fatalité ultime qui s’abat sur lui, il nous fait rire, son sens de l’autodérision nous est irrésistible. Il ne se ment pas, il est vrai. Il décrit une époque, le milieu de la mode, au vitriol. » Giulia Braoudé
Gabriel Marc se fond avec aisance dans la peau de son personnage. Il interprète avec générosité le vague à l’âme torturé de Jacques de Bascher, oscillant entre le cynisme du mondain et la tragédie intime. Celle d’un homme condamné qui tente de mettre un sens à sa vie déconstruite, vécue sous le joug de ses amants.
« La pièce mise en scène par Guila Braoudé, s’inscrit dans une beauté tragique construite autour d’une intimité sans ostentation. Construite comme une tragédie, elle souligne les peurs de cet homme toujours entouré et dont la vie risque de se terminer dans la banalité et le silence, loin de l’esprit de séduction qui l’a toujours animé. » - SOURISCÈNE
« Plus que la vie d’un homme (aussi romanesque soit-elle), cette pièce donne à voir une époque révolue, charmante de tumultes et d’outrance. Une ode, aussi, surtout, aux vies passionnément vécues. » – COOL MAG PARIS
« Gabriel Marc incarne parfaitement ce feu-follet frénétique qui s'est brûlé les ailes aux feux de la comédie mondaine. » - FROGGY’S DELIGHT
Pour réserver des places ou laisser un avis sur notre site, c’est par ici ➜