Le récit prend forme au moment où la mère de l’auteur, une vieille dame de 92 ans, ancienne sage-femme, annonce à ses enfants qu’elle va mettre fin à ses jours tel jour, telle heure. Mourir debout, mourir seule avant que la maladie ou la démence ne décide pour elle.
La dernière leçon raconte le cataclysme que cela provoque chez l’auteur, sous la forme d’une longue lettre, à la première personne, écrite à sa mère quelques mois après sa disparition. La narratrice s’insurge, se révolte, essaye d’arrêter cette horloge, mécanique, implacable... Elle lui dit aussi le bonheur de ces dernières semaines de leurs vies complices où sa mère n’eut de cesse de l’accompagner sur le chemin de sa mort, volontaire, apprivoisée, apaisée. Une dernière leçon. L’écriture est acérée, pudique. Les mots prennent corps, semblant naître d’une longue maturation.
Il faut entendre La dernière leçon comme un chant d’amour. Chant d’amour d’une fille à sa mère, à cette sage-femme qui a consacré son existence à donner la vie et qui prit la liberté de se donner la mort.