Le temps d’un « épisode »
La pièce démarre comme elle se termine, sur la même vision pour le public, la même image. Image que l’on comprend au fur et à mesure.
On suit les fulgurances, les pérégrinations, du cerveau « dérangé...
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Le temps d’un « épisode »
La pièce démarre comme elle se termine, sur la même vision pour le public, la même image. Image que l’on comprend au fur et à mesure.
On suit les fulgurances, les pérégrinations, du cerveau « dérangé » , obnubilé par Joseph Alexis Mazerolle, et en plein épisode psychotique, en phase maniaque, d’Antoine, comédien « en pause » et gardien de musée.
Il fait le trafic entre une salle menant à Picasso et une autre à son idole: Mazerolle. Se désespérant de voir le public s’intéresser à autre chose qu’au grand Picasso, Rémi Mazuel à la fois auteur et acteur nous entraîne dans un voyage à la découverte d’un peintre tombé dans l’oubli malgré son succès retentissant de son vivant.
Antoine (Rémi Mazuel) redonne vie à Joseph Alexis Mazerolle, à son histoire. Il le porte de nouveau sur le devant de la scène, devenant tour à tour son professeur ou son assistant.
On le retrouve ainsi un jour de 1863 dans les ateliers de Charles Gleyne professeur aux beaux-arts. Une scène magique où Monet, Renoir, Basile, Sisley, décideront de quitter son atelier après une remarque de trop d’un Gleyne dépassé, en désaccord profond avec la vision nouvelle de ces artistes alors méconnus et qui compteront pourtant parmi les têtes de file du mouvement impressionniste. C’est d’ailleurs Monet qui mènera cette désertion.
On y est.
Antoine devient technicien en couleur et nous explique comment les mélanger pour obtenir les teintes désirées.
Pion improvisé – coincé malgré lui dans une salle qui doit rester silencieuse où il oriente des groupes de brésiliens colorés – il trouve le temps de nous raconter l’histoire du veau (poulet) Marengo et du chef napoléonien qui en est à l’origine.
On suit le cheminement interne d’Antoine admirablement joué par Rémi Mazuel qui, auteur de son propre texte, sait toujours avec justesse user de son corps, de sa gestuelle, de ses expressions pour accompagner et inciter au rire ou à l’écoute, au sérieux.
On vit la pièce, on l’accompagne partout où il se rend. C’est d’ailleurs parfois frustrant de voir un portail se fermer. Heureusement, un autre s’ouvre aussitôt sur une scène tout aussi captivante !
C’est une heure qui passe vite, très vite, trop vite. Bougeant sans cesse, dynamique jusque dans le tressautement de ses doigts quand il est le vieux professeur de Mazerolle, Rémi Mazuel habite complètement le décor simple, épuré qui correspond idéalement aux besoins de la pièce et à l’évolution de ses tableaux successifs. Le jeu des lumières et du son permet au spectateur de véritablement s’immerger. J’ai passé un excellent moment et je remercie ceux qui en sont à l’origine.
C’est la seconde pièce que je vois dans ce théâtre. De nouveau s’y mêle rêve et réalité avec cette fois-ci, en plus, la composante psychiatrique bien mise en avant et qui apporte une interrogation supplémentaire à tout ce que la pièce porte déjà en elle.
Vérifiez le niveau de votre lithium avant de venir vous régaler !
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uelle belle découverte ! Je dois vous confier, à ma grande honte, que jusqu'à ce jour, j'ignorais l'existence de ce peintre, honoré et reconnu de son vivant. Nous suivons par le biais d'un jeune comédien, promu gardien de musée pour subsister, l'évocation d'un grand artiste, tombé dans l'oubli. Cette déchéance est d'autant plus cruelle que la malignité des aléas de la vie a installé la salle de cet illustre anonyme tout à côté de la salle dédié à Picasso - pas moins ! - Cet agréable moment de verve est campé avec maestria par Rémi Mazuel, qui a su y apporter une touche d'émotion.
Merci pour ce spectacle !
Un seul en scène drôle, juste et touchant. On y apprend beaucoup !
Merci à Rémi Mazuel !! Sans oublier Marie-Caroline Morel à la mise en scène !
Bravo