Extrait : « C'est que l'histoire commence mal Ou peut-être c'est moi qui commence mal l'histoire »
Voilà un spectacle qui m'a laissé dubitative.
Des idées. Une bonne interprétation. Une écriture vivante, simple, avec des mots de tous les jours et qui bascule parfois...
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Extrait :
« C'est que l'histoire commence mal
Ou peut-être c'est moi qui commence mal l'histoire »
Voilà un spectacle qui m'a laissé dubitative.
Des idées. Une bonne interprétation. Une écriture vivante, simple, avec des mots de tous les jours et qui bascule parfois dans l'absurde ou dans la poésie.
Pas vraiment d'histoire. Des souvenirs, Des impressions. Sur la scène et sur l'écran. Qui se côtoient puis s'entremêlent. La vidéo comme personnage. La rue. Car c'est elle qui est montrée, disséquée, décortiquée. La solitude urbaine. Des images brutes avec quelques séquences qui retiennent l'attention : le père Noël, plutôt drôle, le pigeon, plutôt triste. La neige qui tombe. Les habitants du quartier. Des lumières. De jolies chansons d'Aurore Juin.
Thibault Amorfini, l'auteur et interprète, est jeune. Il est de la génération du fugitif, de l'instantané, de l'éphémère, de ce monde qui va si rapidement. Son style c'est tout cela. Il passe d'une réflexion à une autre, on a l'impression de mots jetés sur le papier un peu comme ils viennent, avec maladresse.
Même si on comprend bien que c'est justement l'inhumanité de notre époque qu'il entend ainsi dénoncer, c'est ce côté « brouillon », ce manque de cohérence, de « colonne vertébrale » qui m'a gênée je pense, qui fait que j'ai eu du mal à adhérer.
Le public, jeune dans l'ensemble, avait l'air d'apprécier. Peut-être est-ce un problème de génération…
Mais la démarche est intéressante et Thibault Amorfini certainement un artiste à suivre.
Et puis il y avait Hélène Viviès. Extraordinaire comédienne. Bluffante dans une seule scène, mais quelle scène ! Qui m'a fait regretter qu'il n'y en ait pas eu d'autres. Vibrante, naturelle, élégante dans sa démesure, elle incarne avec une grâce innée dépouillée de toute vulgarité une fille perdue pathétique qui vit le sexe comme un braquage, elle fait littéralement éclater le texte. Un très beau moment, qui touche au cœur.
Qui fait enfin de ce spectacle du vrai théâtre.
Extrait :
« Je lève les bras parce que c'est l'espoir que je porte
C'est notre rêve que je porte
Le rêve d'une existence libre et unique
Tant que je lèverai les bras c'est qu'il restera de l'espoir. »
Nicole Bourbon
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