Avec Norma, Bellini, en plus de « révolutionner » la forme traditionnelle de l'Opéra, compose des rôles d’une exigeance folle. Ainsi du rôle-titre de Norma, réputé à juste titre pour être l’un des plus difficiles du répertoire de soprano, impose à la fois une parfaite maîtrise technique et de réelles qualités de tragédienne. Son mythique air « Casta diva » est à lui seul une leçon de haut niveau de l’art belcantiste convoquant longueur du souffle, précision, virtuosité des vocalises et pas moins de trois contre-ut !
Une équipe à la hauteur de ces exigences sert cet ouvrage « hors normes ». En tout premier lieu, la jeune italienne Maria Agresta fait figure de nouvelle diva du chant italien (elle a triomphé récemment dans Les Puritains à l’Opéra de Paris). Son assurance vocale sur toute l’étendue du registre et ses qualités scéniques lui ont permis de s’imposer sur de nombreuses scènes internationales ces dernières saisons. Sa compatriote Sonia Ganassi n’a elle plus rien à prouver dans un rôle qu’elle a fait sien depuis longtemps. Quant au metteur en scène Stéphane Braunschweig, gageons que sa pratique des grandes fresques wagnériennes et verdiennes lui donne toutes les clés pour explorer ce drame de l’intime « démesuré