Paris

SEUL EN SCÈNE ÉLIGIBLE AUX MOLIÈRES 2020

Quand des stagiaires en reconversion lâchent prise et passent en mode projet, tout peut arriver… et même pire.

Alfred Carmut avait tendance à rêvasser au bureau. Tombé de sa chaise, il s’est réveillé dans une réunion de motivation chez Paul Empoil. Quand l’animateur a demandé aux cinq stagiaires de passer en mode projet, ils ont lâché prise. Et là, c’est parti en live…

ILS CHERCHENT TOUS À S’EN SORTIR.
DE QUOI ? ON NE SAIT PAS. COMMENT ? EN OSANT…

Dans ce nouveau seul en scène, Philippe Fertray nous propose de faire connaissance avec les rêves farfelus d’un désemployé de bureau, d’une coiffeuse visagiste avant-gardiste, d’un chanteur apprenti-star internationale, d’un voyagiste du 9-3 et d’un startuper transhumaniste.

À travers un portrait drôlement féroce du monde du travail, il réveille nos aspirations, nos rêves et nous donne envie d’oser.

Distribution : Philippe FERTRAY

Mise en scène : Philippe FERTRAY

Collaboration artistique : Marc PISTOLESI

Décor : Sophy ADAM

Costumes : Chouchane ABELLO TCHERPACHIAN

Chorégraphie : Evariste DESJOUBARDS

Plan d’accès Théâtre de la Contrescarpe

Comment se rendre au Théâtre de la Contrescarpe

  • Place Monge (Ligne 7), Cardinal Lemoine (Ligne 10)
  • Luxembourg (RER B)
  • Monge (47), Cardinal Lemoine (47, 89) et Panthéon (84)
  • Soufflot-Panthéon
  • 5110, 5012, 5016
  • Paris/Lacépède et Paris/Monge

La presse en parle - Philippe Fertray dans EN MODE PROJET

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C’est toujours passionnant un comédien qui a vraiment quelque chose à dire !

Philippe Fertray ne fait pas vraiment du one-man-show comme les autres. Pour notre plus grand plaisir. C’est toujours passionnant un comédien qui a vraiment quelque chose à dire sur la société et dont on a la quasi-certitude qu'il est sincère dans ses engagements. Avec Philippe Fertray, le monde du... Lire plus

Philippe Fertray ne fait pas vraiment du one-man-show comme les autres. Pour notre plus grand plaisir.

C’est toujours passionnant un comédien qui a vraiment quelque chose à dire sur la société et dont on a la quasi-certitude qu'il est sincère dans ses engagements. Avec Philippe Fertray, le monde du travail en prend un coup, et un sérieux. Il tape sur tout ce qui bouge avec un talent certain et un humour décapant. Les personnages qu'il incarne tour à tour avec tendresse et cruauté sont les victimes expiatoires de notre société de consommation. Ça commence par un fonctionnaire paresseusement assis à sa table qui perd son emploi, non à force de ne rien faire (ça ferait trop de chômeurs !), mais parce qu'il se met à créer du rêve. Il se retrouve à Pôle emploi entouré de petits camarades tous aussi paumés que lui, subissant les avis d'un conseiller qui fait de l'empathie obsessionnelle le plus sûr moyen de conforter chacun des candidats à reconquérir du travail dans sa médiocrité. Et, partant, d'endormir encore nos pauvres chômeurs qui ont totalement dépassé le seuil de la désespérance.

Le talent de Fertray faisant son œuvre, on croit à sa démonstration, tellement l'art de brasser du vent de l'animateur qu'il incarne semble une seconde nature. Fertray prend ensuite l'allure et la voix des pauvres malheureux qui sont candidats au vide sidéral de ce que Pôle emploi peut leur proposer. On est certes dans l'outrance, mais cette outrance est très drôle et même ravigotante. Il y a du Devos chez Philippe Fertray, pas un Devos qui se perd dans l'absurde, non, mais un Devos qui se noierait dans le réel. La force du spectacle est là. Pour dénoncer l'absurdité de notre société du travail, il suffit à Philippe Fertray de grossir les traits sans être donneur de leçons. C'est l'humanité humiliée des personnages qui donne envie de souscrire à ses dénonciations. Comme chez Jacques Tati, l'individu enfermé dans sa poésie semble être la seule réponse à la violence du monde du travail. Un spectacle qui pourra faire frémir tous les syndicalistes de France qui croient encore au Grand Soir.

Jean-Luc Jeener

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BAZ'ART
J'ai apprécié retrouver ce phénomène qu'est Philippe Fertray ! J'admire sa fantaisie !

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C'est génial ! Que du bonheur !

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Un militant artiviste dans sa splendeur.

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Décapant, espiègle et intelligent.

Après le pétillant « Pas d’souci » Philippe Fertray nous revient au Théâtre de la Contrescarpe avec En mode projet, one-man-show aussi subtil que désopilant sur le monde du chômage et des stages de motivation. Depuis quelques années l’humoriste Philippe Fertray... Lire plus

Après le pétillant « Pas d’souci » Philippe Fertray nous revient au Théâtre de la Contrescarpe avec En mode projet, one-man-show aussi subtil que désopilant sur le monde du chômage et des stages de motivation.


Depuis quelques années l’humoriste Philippe Fertray scrute avec amusement les petits travers de notre monde contemporain. Pour ce nouveau spectacle en solo et toujours sur le même mode décalé et jubilatoire Philippe Fertray décortique l’univers des ressources humaines et des agences d’emploi (l’impayable Paul Empoil !) mais aussi la réactivité ambiguë des salariés, pris entre molle résignation et bouffées délirantes d’autocongratulations.

Sorte de grand manitou généraliste un zeste sociologue, Fertray interprète donc une pittoresque galerie de personnages cherchant à vendre leur savoir-faire lors de leur confrontation avec Paul Empoil, coach philosophe jaugeant avec le plus grand sérieux chaque mode projet de ces sacrés gugusses et clients plutôt indésirables. Savoureux et surréalistes (ou plutôt hyperréalistes !) les personnages de cette farce sociale défilent irrésistibles, du mégalo chanteur de télé-crochet aux prétentions « artistiques » à l’impayable jeune du 9-3 titulaire d’un CAP « herboriste à tendance lymphatique ».

Aussi habile que marrant, le texte ciselé de Fertray fait mouche, toujours à l’affût des mécanismes psychologiques et sociologiques régissant l’univers du travail et de ses salariés.

L’emphase jargonnesque, l’humoriste en fait intelligemment sa spécialité,la proposant même comme principal ingrédient et objet d’étude. L'orientation linguistique est en tout cas très drôle, et Fertray en profite pour se moquer gentiment autant du pédantisme des novlangues - celles du management et du marketing de l’entreprise - que de celui tout aussi alambiqué des cités et de ses tribus multiples.
Nous en suggérant toute sa tartufferie intrinsèque Fertray nous fait sentir toute l’expressivité jouissive du mot à travers maints calembours futés, termes allusifs ou expressions ésotériques. L’on signalera les amusantes créations vidéos qui accompagnent le spectacle. Sans avoir besoin de la vulgarité ou de recourir à la démagogie - ce qui constitue quand même le lot de 70 % des spectacles des professionnels dits « humoristes » - Philippe Fertray nous propose un rare one-man-show à la fois décapant, espiègle et intelligent.

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La presse en parle
Parfaitement bien écrit et aussi fou que subtil. Tendre que joyeux...

Je viens tout juste de voir le très joli spectacle de Philippe Fertray. Je dis spectacle car, même s'il est seul en scène, il ne l'est pas tant que ça. Ce spectacle, parfaitement bien écrit et aussi fou que subtil. Tendre que joyeux. Poétique que politique. Philippe Fertray avec une... Lire plus

Je viens tout juste de voir le très joli spectacle de Philippe Fertray. Je dis spectacle car, même s'il est seul en scène, il ne l'est pas tant que ça.

Ce spectacle, parfaitement bien écrit et aussi fou que subtil. Tendre que joyeux. Poétique que politique.

Philippe Fertray avec une véritable maestria jongle avec les mots comme avec les personnages qu'il interprète.

Il est tellement habité qu'on en deviendrait presque schizophrène. Vous n'avez plus que 6 semaines pour découvrir ce comédien hors norme (si vous ne le connaissez pas).

La sortie idéale pour un retour de vacances en douceur et éclat de rire.

Ce soir je margotte, pisote, zinzinule. Première pièce pour mon retour Parisien et belle rencontre #enmodeprojet #theatre #seulsenscene #contrescarpe #philippefertray #foudetheatre

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R42 Culture gourmande
Ce spectacle est particulièrement bien écrit, truffés de bons mots !

Le spectacle ‘En mode projet’ m’a interpellé car le titre me rappelle mon intitulé de poste et c’est donc le nouveau spectacle de Philippe Fertray qui s’est fait connaitre avec son spectacle précédent : ’ Pas d’souci.’ Je n’aime pas vraiment les one man show... Lire plus

Le spectacle ‘En mode projet’ m’a interpellé car le titre me rappelle mon intitulé de poste et c’est donc le nouveau spectacle de Philippe Fertray qui s’est fait connaitre avec son spectacle précédent : ’ Pas d’souci.’

Je n’aime pas vraiment les one man show mais celui-ci a pour thème l’absurdité de notre monde du travail et Pôle Emploi se fait sévèrement étrillé au travers des aventures d’une série de personnages au parcours un peu déjanté mais pas si éloigné de la réalité. Ce spectacle est particulièrement bien écrit, truffés de bons mots (presque trop, j’ai eu la sensation d’en rater quelques-uns ou de sourire à retardement) et de concepts abscons en novlangue. L’humour est grinçant mais jamais gratuit, il y a toujours un sens. Voilà un one man show corrosif totalement sous contrôle !

L’histoire : Alfred, est tombé de sa chaise de bureau pour atterrir chez Pol Empoil assez rudement mais le coach le prend en main et faire participer à un stage où il faut se mettre en mode projet afin de retrouver un emploi.

Le regard de Philippe Fertray se pose avec une acuité mordante sur l’urgence de la situation du monde du travail ! Quand il incarne le coach de Pol Empoil qui baragouine en novlangue, il est fantastique ! La taille de la salle donne l’impression de faire partie du stage de motivation, j’ai bien cru que Philippe Fertray allait nous interpeller pour que nous présentions notre projet.

On retrouve à la mise en scène Marc Pistolesi (c’était lui aussi pour le chouette spectacle ‘Ivo Livi ou le destin d’Yves Montand’).

Je n’ai pas hurlé de rire tout du long du spectacle mais j’ai vraiment apprécié ce texte intelligent et ciselé qui mériterait d’être lu à tête reposée pour profiter de toutes les perles dont il regorge.

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Un spectacle décapant, drôle et intelligent.

C’est un spectacle hilarant comme le sont les farces sociales, crues et cruelles, où l’on ne peut faire l’impasse de reconnaître des gens connus, voisins, membres actuels ou oubliés de la vie professionnelle et où il n’est pas impossible de s’y croiser soi-même à... Lire plus

C’est un spectacle hilarant comme le sont les farces sociales, crues et cruelles, où l’on ne peut faire l’impasse de reconnaître des gens connus, voisins, membres actuels ou oubliés de la vie professionnelle et où il n’est pas impossible de s’y croiser soi-même à trop regarder dans les miroirs posés ici ou là. Si près de l’imaginaire que le rire n’efface pas.

Philippe Fertray a très bien pensé son affaire. Seul en scène, il dépeint avec un cynisme ébouriffant le monde du travail qu’il passe au crible du ridicule qui tue. Le texte est ficelé façon mitraillage, déclenchant des rires en cascades. Le temps que chacun comprenne à son rythme ou accepte ce qu’il vient de comprendre, un instant décalé. Auteur adroit à n’en pas douter et interprète remarquable, d’une efficacité redoutable. C’est bien écrit et bien joué.
 
Ils sont plusieurs dans sa tête, ce n’est pas possible autrement. Son jeu foisonne de diversité. Il ne nous laisse pas une minute de répit le bougre, surtout dans la première partie qui relève de l’abattage pur et simple de spectateurs asservis et secoués de fous-rires.
 
Une sorte de méta-langage sort de sa bouche, emprisonnant les langages codés de mondes professionnels multiples, les codes typiques de catégories socio-culturelles différentes et les restituant avec une force incroyable et une singularité au comique ravageur.
 
À la manière d’un aède du temps jadis qui viendrait au village raconter comment ne va pas le monde. À celle d’un poète ahuri par les ravages de cette course vaine au bonheur dans un rapport au travail sublimé, qui est et devient de plus en plus destructeur et dépersonnalisant.

Philippe Fertray pousse son texte aux extrêmes de l’outrance, sans vulgarité, avec l’insidieuse volonté de toucher les consciences tout en humour, élégance et puissance de feu. Les phrases fusent, les stéréotypes explosent, les situations voltigent, dans cette galerie de portraits qui traverse les thèmes de la productivité des ressources humaines et du burn-out.
 
Le travail est un joug de joncs qui cassent plus souvent qu’ils ne plient. De la quête d’une rémunération et d’une reconnaissance sociale à celle toujours vive de vivre libre dénué le plus possible de ses carcans d’obligations, ce spectacle illustre astucieusement le rapport de l’individu au travail. Jusqu’à récurer rageusement pour faire apparaître l’absurde et nous permettre d’en rire afin de se distancer un peu de l’effroi tout en le regardant se vautrer dans la lie de l’ignominie. C’est bon et c’est drôle.
 
Un spectacle décapant, drôle et intelligent. Sa thématique militante nous invite à la réflexion et ne nous prive surtout pas d’en rire. Très agréable moment à ne pas manquer. À l’affiche tout l’été.

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Un seul en scène complet où le comique de l’absurde prend tout son sens.

« En mode projet » un seul en scène complet de Philippe Fertray au théâtre de la Contrescarpe où le comique de l’absurde prend tout son sens.Philippe Fertray propose dans son spectacle un savant dosage de poésie, de jeux de mots relevant d’une folie créatrice sans limites,... Lire plus

« En mode projet » un seul en scène complet de Philippe Fertray au théâtre de la Contrescarpe où le comique de l’absurde prend tout son sens.Philippe Fertray propose dans son spectacle un savant dosage de poésie, de jeux de mots relevant d’une folie créatrice sans limites, cadencé par une ponctuation « hein » des plus utiles. Nous nageons dans l’irrationnel avec comme bouée de sauvetage, l’espoir de vivre sa vie dans la joie.

Pour avoir connu dans ma carrière professionnelle le fléau du chômage, je dois dire que Philippe Fertray a touché du doigt plus d’une fois dans ses extravagances, les absurdités du système. Un système qui n’est pas en adéquation avec le monde soi-disant du travail.
Singeant les travers de Pôle Emploi qu’il a rebaptisé « Paul Empoil » vous aurez tout de suite compris où il veut en venir.
Rien ne lui échappe dans cette traversée du désert que ces personnages parcourent pour s’en sortir, d’où le titre : « En mode projet ».Car il faut en passer par là pour sortir du marasme dans lequel les chômeurs s’enlisent chaque jour, dans un monde du travail pas très réceptif aux excentricités. La norme, rien que la norme, ne pas sortir du cadre.
Et c’est bien là que le bas blesse. Laissons agir notre imagination, nos rêves pour affronter cette plaie : Osons ! Osons !

La chaise du bureau qui bascule en arrière a encore sévi : Albert Carmut, un artiste d’un autre temps, employé modèle, sans doute au bord du burn out pour avoir un peu trop appuyé sur la touche « return » de son ordinateur, et observé les oiseaux depuis sa fenêtre du bureau (un salutaire retour à la réalité), se retrouve, comme dans un rêve, au milieu d’autres personnes pour un stage de motivation à Paul Empoil. Un stage ayant pour but la réinsertion professionnelle, le tout encadré par un animateur au langage très sucré, trop bavard : insupportable à souhait.Notre Albert va rencontrer des personnages farfelus, aux vies, aux expériences, qui d’un côté sortent de l’ordinaire, que l’on ne rencontre pas à tous les coins de rue, mais qui a bien y réfléchir, a bien les observer, ne sont pas si loin de la réalité dans leurs expressions. Le maître du langage est passé par là et avec appétit, avec gourmandise, leur a servi des répliques savoureuses.

Se croisent dans ce laboratoire de la création des personnages à la langue bien pendue, exprimant chacun dans son langage, son vocabulaire, son expérience, ses désirs et ses projets dans un mode très particulier.
Dans un décor en forme de forêt, aux arbres secs où les accessoires caractéristiques des individus seront accrochés aux branches, va éclore ici une coiffeuse paysagiste aux allures d’une bimbo très délurée à l’imagination débordante, là un startuper familier du mode projet puisqu’il en est issu, ou encore ce jeune du 9-3 titulaire d’un CAP « herboriste à tendance lymphatique » qui plane abondamment, et pour finir ce petit groupe très attachant nous avons ce jeune qui est passé par le monde télévisuel du télé crochet, la Star Ac de nos jours, laissant derrière elle beaucoup de malheureux. Ils se voyaient déjà en haut de l’affiche en star internationale et ont vite déchanté !
Un beau couplet, bien campé, sur le monde du marketing qui nous fait acheter n’importe quoi avec cette diatribe sur les différentes baguettes que nous proposent de nos jours les artisans boulangers. Egalement ce délectable couplet sur le monde du réseau sans qui la reprise d’un travail n’est pas possible. Eh bien Osons ! Osons !

Certes je n’ai pas ri aux éclats, mais les petits rires s’échappaient tel un chapelet que l’on égrène et plus le stage avançait plus on se demandait jusqu’où sa folie créatrice oserait aller. De ce point de vue, il ne déçoit pas. Un humour décapant, corrosif, qui ne pourrait pas plaire à tout le monde mais qui a le mérite d’exister et de permettre d’aborder par d’autres portes un fait de société très actuel : le monde du travail et son chômage.

Philippe Fertray est un extraterrestre qui a une présence sur scène indéniable. Dans une sensibilité révélatrice d’un homme rempli d’humanité, il est un agitateur de nos consciences.

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Jubilatoire. On se laisse entraîner... avec un rare délice.

En mode absurde ! Après Pas d’souci, Philippe Fertray revient avec un spectacle dont lui seul à le secret et les ingrédients, En mode projet. Un seul en scène encore plus poussé sur les jeux de mots et les personnages totalement déjantés, tout en gardant la poésie qui est la... Lire plus

En mode absurde !

Après Pas d’souci, Philippe Fertray revient avec un spectacle dont lui seul à le secret et les ingrédients, En mode projet. Un seul en scène encore plus poussé sur les jeux de mots et les personnages totalement déjantés, tout en gardant la poésie qui est la sienne. Jubilatoire.

On avait laissé Philippe Fertray sur la scène du théâtre de la Contrescarpe en train d’abuser textuellement des mots. Il y avait fait éclore des personnages plus vrais que nature, comme Tristine Angoisse ou un maître conférencier d’art contemporain totalement hors de contrôle. Ce n’était qu’un tour d’échauffement avant le plat de résistance, celui qu’il nous a concocté pour En mode projet, un seul en scène qu’il crée, bien évidemment, sur la scène du théâtre de la Contrescarpe, écrin dans lequel il peut librement faire éclater sa folie créatrice.

Un décor composé de branches d’arbre mortes sur lesquelles reposent des accessoires. Un bureau et une chaise. Un écran, également. Tel est le décor que Philippe Fertray s’est préparé pour ses nouvelles saillies stylistiques. En guise de préambule, le personnage d’Alfred Carmut (variation 2010 de Camus ?) qui tombe dans un burn out total à trop rêvasser. Le voici arrêté, au chômage, dans une de ces réunions de Pôle Emploi, pardon, Paul Empoil, où il va croiser d’autres individus tous plus étonnants les uns que les autres. Tous fort bavards également. Car un spectacle de Philippe Fertray, Raymond Devos réincarné, est versé dans le haut débit de paroles. Une fois qu’on l’accepte, on se laisse entraîner par les flows avec un rare délice.

On y retrouve donc une coiffeuse paysagiste (dont le passage sur les coiffures surréalistes qu’elle propose vaut son pesant de bigoudis), un chanteur de télé-crochet qui a raccroché, un jeune du 9-3 ou encore un start-uper, tous en train de passer en mode projet. Un projet pour changer de vie et celle des autres. Des doux rêves proches de celui des phalanstères. Des projets qui portent plus à rire qu’à une quelconque concrétisation.

De temps à autre, on entend le cri d’un oiseau qui nous rappelle à la réalité, au concret, aux vraies valeurs. Mais c’est l’envie profonde de réussir sa vie ou quelque chose dans sa vie qui l’emporte. Philippe Fertray délivre un message tantôt poétique, tantôt pessimiste sur notre monde d’aujourd’hui, en pleine uberisation. Il est grand temps de passer en mode vie, plutôt que survie. Et d’aller au théâtre l’applaudir.

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picto De la cour au jardin
Intelligent, drôle, et par bien des aspects militant, engagé.

Le travail c'est la santé ? Le non-travail, c'est le projet ! 
C'est ce que ne va pas tarder à découvrir Alfred Carmut, ex-employé passant plus de temps à rêvasser devant son ordinateur sur lequel il appuie fort sur la touche « Enter » pour faire pro, qu'à... Lire plus

Le travail c'est la santé ?
Le non-travail, c'est le projet !

C'est ce que ne va pas tarder à découvrir Alfred Carmut, ex-employé passant plus de temps à rêvasser devant son ordinateur sur lequel il appuie fort sur la touche « Enter » pour faire pro, qu'à « targeter » les nouveaux clients potentiels.
Et forcément, ce qui devait arriver arrive. Direction Paul Empoil !

Chez Paul Empoil, lui et nous allons tout d'abord faire la connaissance d'un animateur de stage, sourire carnassier, jambes écartées, dont l'objectif sera de démontrer à quatre stagiaires très hauts en couleur la nécessité de passer rapidement en mode projet pour retrouver du taf.

Il y aura Nadéja, coiffeuse-visagiste-bimbo-avant-gardiste, Jean-Karim titulaire dans le 9-3 d'un CAP « herboristerie à tendance lymphatique ».
Nous apprendrons également à connaître Kévin, chanteur apprenti-star internationale, sans oublier Kim-Jean-Luc, startuper « transhumaniste » d'origine coréenne. ("C'est sans douleur, c'est numérique !")

Dans ce tout nouveau spectacle, Philippe Fertray va certes nous faire beaucoup rire.
Ses personnages à la recherche d'un nouvel emploi, sont très drôles, souvent hilarants.
Impossible de rester de marbre devant ses interprétations de la bimbo à la banane dorée en bandoulière, ou encore celle du rebeu au bonnet noir « K-Tar » enfoncé sur la tête, décrivant son projet de voyage organisé en Seine-St-Denis.

C'est tout d'abord par la très grande qualité de son texte que le comédien-auteur nous attrape et ne nous lâche plus.
Fertray, c'est un mélange de Raymond Devos et Stéphane De Groodt, à savoir un travail précis, rigoureux, drôlissime sur la langue.

Le spectacle fourmille de trouvailles langagières, de formules-chocs, de jeux de mots de bon aloi, de calembours jubilatoires, d'à-peu-près épatants.
« Rien Nasser de courir, il faut partir au rond-point », nous serine par exemple Jean-Karim, du fond de sa cité...

Le passage sur les multiples et ronflants noms de baguettes de pains trouvés par des publicitaires voulant vendre de la farine, ce passage est formidable. Celui consacré au projet du rasoir à huit lames est magnifique !

Chaque personnage possède son propre registre de langue, à commencer par l'animateur à l'insupportable sabir, fait d'une novlangue technocratique et bureaucratique très actuelle et très tendance.
 
Ce spectacle est de ceux dont les mots se dégustent, se savourent.

Mais nous n'allons pas faire que rire.
Philippe Fertray, ne ménageant vraiment pas sa peine et son énergie, nous tend un impitoyable miroir sociétal.
Il nous décrit de façon très corrosive, voire subversive, en exagérant à peine, une société contemporaine en général et un monde du travail en particulier on ne peut plus aliénants.

Oui nous rions, mais ce rire sain et salvateur ne nous fait jamais oublier que les situations que l'artiste décrit ne sont jamais très éloignées de la réalité.
C'est nous que finalement, sans concession, il décrit et met en scène, c'est notre monde, c'est le rapport de l'individu face à la perte du travail et à l'espoir de rebondir.
Il est souvent impossible de ne pas avoir un frisson dans le dos en pensant que non, tout ceci n'est presque pas exagéré...

Un joli message sera délivré à la fin du spectacle. Et non, je n'en dirai pas plus.

Vous l'aurez compris, votre projet immédiat, quant à vous, c'est d'aller applaudir toutes affaires cessantes ce seul-en-scène intelligent, drôle, et par bien des aspects militant, engagé.

C'est acquis, ça, pour tout le monde ?

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Un intelligent et subtil brûlot subversif et militant...

Seul en scène conçu et interprété par Philippe Fertray. Avis aux amateurs : avec le comédien-humoriste Philippe Fertray point de "Bonjour Paris ! Ca va paris !" ni de formatage façon "école du one man show" avec avalanche de vannes et de punchlines pour gros rire à gorge... Lire plus

Seul en scène conçu et interprété par Philippe Fertray.

Avis aux amateurs : avec le comédien-humoriste Philippe Fertray point de "Bonjour Paris ! Ca va paris !" ni de formatage façon "école du one man show" avec avalanche de vannes et de punchlines pour gros rire à gorge déployée.

Comme son précédent opus "Pas d'souci ?", sous titré "Halte aux abus textuels" qui épinglait les dérives langagières, celui titré "En mode projet" résulte de sa passion pour les mots, les jeux de mots à la manière devossienne, et les dérives langagières qui, poussées, avec esprit, dans leurs extrêmes retranchements, se révèlent non seulement drôlissimes mais révélatrices d'un état civilisationnel déliquescent.

Avec pour fil rouge et "maître de cérémonie" un formateur de Pôle Empoil grand manitou d'un atelier collectif de motivation pour chômeurs, pardon, pour personnes en recherche d'emploi, Philippe Fertray présente certes une hilarante galerie de portraits de pseudo-postulants archétypaux mais également, et surtout, avec un conséquent travail du texte basé sur une divagation sémantique pataphysicienne, une satire incandescente de la société contemporaine.

Et il la déploie sous l'angle de la déstructuration de la langue française résultant de la terminologie jargonnesque des novlangues, telle celle du monde de l'entreprise, du management au marketing, et de la langue verniculaire des subcultures, notamment celle dites "des cités" qui installe une fracture linguistique en lien direct avec la fonction identitaire du langage.

La capacité fregolienne de quasi métamorphose physique de Philippe Fertray lui permet d'incarner crédiblement cinq protagonistes plus vrais que nature, dont la primeur est laissée au spectateur.

Avec la collaboration artistique de Marc Pistolesi, et dans un décor malin et malicieux de Sophy Adam, il dispense, sans aucune baisse de régime tant dans l'acuité du propos que dans l'interprétation, avec, en sus, un roboratif épisode musical sur une illustration graphique originale, un intelligent et subtil brûlot subversif et militant pour le droit à la liberté, à la diversité... et au rêve.

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Ne manquez pas l’occasion, il y a du Devos dans cet homme là.

Philippe Fertray pose son regard affuté et tendre sur le monde du (non)travail, il en dresse un portrait corrosif, les mots fusent pour un vrai moment de plaisir et d’espoir. Sur scène, un bureau, un ordinateur, des classeurs. Un téléphone, une agrafeuse, des Post It, tout est là. C’est le... Lire plus

Philippe Fertray pose son regard affuté et tendre sur le monde du (non)travail, il en dresse un portrait corrosif, les mots fusent pour un vrai moment de plaisir et d’espoir.

Sur scène, un bureau, un ordinateur, des classeurs. Un téléphone, une agrafeuse, des Post It, tout est là. C’est le bureau d’Alfred Carmut, qui aime répondre au téléphone, cocher des cases, transmettre des dossiers. Jusqu’au moment où un oiseau attire son attention, il met les pieds sur son bureau, s’endort… et se réveille chez Paul Empoil pour un stage de motivation en mode projet.

Après ce prologue dont je me demande pourquoi il est joué sur une voix off, le spectacle commence à pétiller, et j’ai savouré.

Philippe Fertray, c’est un regard, le regard qu’il pose sur la société. Un regard juste, affuté, tendre. A l’exact milieu entre caustique et affectueux. Il ne se moque pas des gens, il montre leurs travers, et en rit avec eux. On imagine son personnage dans la salle, on l’entend s’exclamer en riant « Eh, c’est moi, ça ! ».

Philippe Fertray ce sont les mots, et c’est un sacré jongleur de mots, il les prend, les décortique avec logique, les réassemble avec rigueur, et le voilà parti à parler de décruting, du nom des pains, à prendre une de ces phrases qu’on a tous entendue et fait semblant d’approuver d’un air grave, à mettre les mêmes mots dans un autre ordre, on peut toujours approuver du même air grave, mais là on sait que quelque soit l’ordre des mots, la phrase n’a pas de sens.

Avec ces mots, avec ce regard, voilà Nadeja, coiffeuse, Jean Nabil, cultivateur breton qui prone la diversité, Kim Daniel, technophile venu de Corrèze du sud…

Le résultat est corrosif. Avec ces personnages auxquels on a pu s’attacher, avec ces mots qui ont virevolté, Philippe Fertray a dressé un portrait sans concession du monde du travail, ou plutôt du monde de la formation – accompagnement. Je ne connais pas l’homme, je l’imagine fondamentalement bon, parce que si le portrait est sans concession, le message est plein d’espoir : osez, rêvez, vivez vos rêves.

Philippe Fertray a posé ses valises pour tout l’été au Théâtre de la Contrescarpe, ne manquez pas l’occasion, il y a du Devos dans cet homme là.

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Les avis des spectateurs sur Philippe Fertray dans EN MODE PROJET

Anonyme
Sylvie 5
Philippe Fertray nous a régalés. Ses personnages sont touchants et hilarants. C'est la dernière à la Contrescarpe ce soir. N'hésitez pas à y aller s'il reste des places. Souhaitons lui une très belle continuation !
Inès
Inès - membre depuis 1  mois 5
Philippe Fertray, auteur et également comédien de ce seul-en-scène, semble avoir mis le doigt sur un sujet sensible de notre France actuelle. Ce n’est pourtant pas sans humour et folie qu’il décortique avec perspicacité les espoirs et désillusions de ses personnages farfelus. Le texte est réfléchis, abouti et ne manque pas de piquant. Fort de forme et de fond, un spectacle unique à ne pas manquer !
Anonyme
Lionel 5
Être emporté par les mots et par la folie d'un spectacle incroyablement réussi... Cette homme est un artiste
Anonyme
Hugo Gandelin 5
Une pièce décapante, rire assuré! les personnages joués par Philippe Fertray ont tous des caractères et des répliques à mourir de rire. Avec un texte subtile et percutant, vous serez des les premières minutes embarqués dans cette aventure chômageresque qui ne vous laissera que peu de répit pour décontracter vos zygomatiques ! N'hésitez pas, foncez voir "en mode projet"!

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