Direction le 17ème arrondissement de Paris aujourd’hui, à la découverte du Théâtre Hébertot ! Sous la houlette de Francis Lombrail, directeur du lieu et comédien lui-même, ce théâtre propose une programmation résolument moderne. La beauté de cette salle à l'italienne de 630 places en fait l'un des plus beaux théâtres de la capitale, qui a toujours défendu une certaine idée du théâtre : celle d'un art majeur.
Quelques mots sur l’histoire du Théâtre
L'histoire du Théâtre Hébertot remonte dans les années 1830, où il n'était alors qu'un petit théâtre de banlieue niché dans le hameau des Batignolles.
Bientôt absorbé par l'extension de Paris, il deviendra l'un des hauts-lieux culturels de la ville : rebaptisé « Théâtre des Arts » en 1907, il connaîtra sa période la plus faste, à partir de 1940, sous la direction de celui dont il porte désormais le nom : Jacques Hébertot (journaliste, éditeur de musique, critique d’art dramatique, puis directeur de théâtres, à commencer par le prestigieux Théâtres des Champs Elysées en 1920).
Le théâtre fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 1er août 1974.
Qui dirige le Théâtre ?
Francis Lombrail, est le directeur du Théâtre Hébertot depuis 2013. Il nous parle de son parcours en ces mots :
« Ma passion de comédien est née pendant mon année de Terminale et mes études de droit. J’ai fait mes premiers pas en compagnie de Bruno Pradal pendant cette période et pendant notre service militaire.
Mais cette passion se heurte aux exigences de mes parents. Ils étaient très inquiets car ils ne prenaient pas au sérieux cette profession, en tout cas ils n’en voulaient pas pour leur fils. Ainsi ces raisons ont fait que je suis devenu commissaire-priseur, et que je le suis resté pendant 27 ans.
Au décès de mon associé que j’aimais comme un frère, j’ai décidé de créer un théâtre chez moi dans le sud-ouest et ensuite, comme pour rattraper le temps perdu, j’ai acheté un théâtre à Paris pour continuer à réaliser mon rêve ».
© Laurencine Lot. Jean-Philippe Beche, Francis Lombrail, Bruno Wolkowitch dans « 7 morts sur ordonnance » au Théâtre Hébertot.
Combien de personnes travaillent au Théâtre Hébertot ?
Actuellement, quatre salariés travaillent au Théâtre Hébertot en plus des collaborations indépendantes, administratives et artistiques de Stéphane Prouvé et Jeoffrey Bourdenet.
La programmation du Théâtre Hébertot
« La ligne du Théâtre Hébertot consiste à visiter des faits de société de nos époques contemporaines, ou d’un passé proche, à explorer les chocs de nos vies où la cohabitation du doute et de la certitude interfère sur les destinées.
J’aimerais aussi reprendre des grands auteurs classiques mais les moyens d’un théâtre privé ne le permettent pas. »
Initialement, avant la crise sanitaire, Francis Lombrail et Jeoffrey Bourdenet prévoyaient de jouer la pièce « Le repas des fauves », de Vahé Katcha, en février 2020 en plus de « 12 hommes en colère », succès du théâtre Hébertot depuis déjà 3 saisons.
« 12 hommes en colère » au Théâtre Hébertot
Ces deux spectacles seront, théoriquement, reprogrammés la saison prochaine, s’il est toujours possible de jouer deux représentations par jour.
Néanmoins, le théâtre Hébertot aura le grand plaisir de proposer, en septembre 2021, « L’importance d’être Constant » d’Oscar Wilde, avec l’exceptionnelle Evelyne Buyle, dans une mise en scène d’Arnaud Denis.
Et, en Janvier 2022, après plus de vingt ans d’absence, Carmen Maura fera son retour sur une scène Parisienne dans « L’hirondelle », de Guillem Clua en coproduction avec Pascal Héritier.
Quels sont les derniers succès en date du Théâtre Hébertot ?
Depuis 1925, le Théâtre Hébertot a été l’écrin de grands noms de la création et de l’interprétation, comme : Georges Pitoeff, Jean Anouilh, André Malraux, Sacha Guitry, Paul Claudel, Albert Camus, Yasmina Reza, Florian Zeller, Ladislas Chollat, Gérard Philippe, Jean Desailly et Simone Valère, Claude Régy, Michel Bouquet, Robert Hirsch, Jean Rochefort, Delphine Seyrig, Maria Casares, Paul Meurisse, Claude Rich, Pierre Arditi, Michel Galabru, Jean-Louis et Marie Trintignant et tant d’autres…
Depuis la Direction de Francis Lombrail, en 2012, les derniers succès furent :
- « Le Père », de Florian Zeller, récompensé de plusieurs Molières dont celui de la meilleure pièce en 2014
- « A tort et à raison », de Ronald Harwood
- « Le roi se meurt », d’Eugène Ionesco
- « Les cartes du pouvoir », de Beau Willimon
- « Des fleurs pour Algernon », de Daniel Keynes, récompensé Meilleur Spectacle du Théâtre Privé 2013, avec Grégory Gadebois, Molière du Meilleur Comédien
- « 12 hommes en colère », de Reginald Rose
- « 7 morts sur ordonnance », d’après Georges Conchon et Jacques Rouffio
Le mot de la fin de Francis Lombrail, directeur du Théâtre Hébertot :
« Comme ce fût toujours le cas, ne jamais succomber à la facilité, même malgré cette période dramatique. Et nous serons encore là pour recevoir, à nouveau, le public qui nous manque cruellement et auquel nous souhaitons une très belle année 2021.
Nous préférons les claques qui portent que les portes qui claquent ! »
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Ambiance toujours chaleureuse
Vivement le retour a la frequentation normale