12 hommes en colère
Etats-Unis. 12 hommes, au cours de la délibération d'un procès, ont la responsabilité de juger un jeune homme accusé de parricide. Si, pour 11 d'entre eux, sa culpabilité est évidente, un juré va émettre des doutes. Or, il faut l'unanimité pour prononcer un verdict. Une vie est entre leurs mains. C'est l'acquittement ou la chaise électrique.
Adaptée du chef-d’œuvre de Reginald Rose, la Meilleure pièce de théâtre des Globes de Cristal 2018 revient avec Thierry Frémont. Un huis clos sous haute tension qui a déjà séduit plus de 100 000 spectateurs.
Distribution : Joeffrey BOURDENNET en alternance avec Antoine COURTRAY en alternance avec Philippe CRUBEZY en alternance avec Olivier CRUVEILLER en alternance avec Adel DJEMAI en alternance avec Christian DRILLAUD en alternance avec Xavier DE GUILLEBON en alternance avec YVES LAMBRECHT en alternance avec Roch LEIBOVICI en alternance avec Francis LOMBRAIL en alternance avec Charlie NELSON en alternance avec François RAÜCH DE ROBERTY en alternance avec Alain RIMOUX
Mise en scène : Charles TORDJMAN
Adaptation : Francis LOMBRAIL
Lumière : Christian PINAUD
Musiques : VICNET
Costumes : Cidalia DA COSTA
Assistante à la mise en scène : Pauline MASSON
Plan d’accès Théâtre Hébertot
Comment se rendre au Théâtre Hébertot
- Rome, Villiers
- 30, 53, 66, 80, 94
- Rome - Villiers
- De plus, j’ai assisté à la pièce un soir de semaine et bien que la salle n’était qu’à peine à moitié pleine, seules les places d’orchestre étant occupées, l’engagement des acteurs était totale et ils n’ont pas bradé la représentation, ils n’ont pas ménagé leur peine, bien au contraire ils ont fait honneur à la pièce et ont mouillé le maillot.
- La mise en scène est de qualité d’autant plus que la scène est relativement exigüe sans vraiment de profondeur et qu’il y a en permanence 12 acteurs sur scène.
J’ai aimé : - la sobriété comme l’exige cette pièce de théâtre
- la présentation des couteaux planté à même le sol bien évidence pour le public
J’ai regretté l’absence de l’exposition du plan de l’appartement du vieil homme « témoin auditif » de la scène de crime à l’étage inférieur : alors que le juré n°4 raisonne avec brio sur la distance que le vieil homme a dû parcourir pour se rendre à la porte d’entrée, il énoncé des valeurs numériques de distance et fait référence au plan mais ce plan n’est pas montré au public donc ce qui aurait dû être une scène passionnante de raisonnement et de logique reste très floue pour le public qui se voit asséner des valeurs de distance en mètres sans pouvoir faire le lien avec le plan et perd donc le fil du raisonnement : rien n’est plus déroutant et frustrant que des chiffres assénés sans illustration.
- La pièce est rodée depuis 2017 et cela se sent : les acteurs se connaissent par cœur et interagissent entre eux (ils sont constamment 12 sur scène) les yeux fermés de manière fluide. Chacun des acteurs offre une prestation de qualité et certains déploient même un jeu d’acteur ébouriffant et une performance de haut vol, avec pour ma part des mentions particulières par ordre décroissant de préférence :
- Charlie Nelson le rôle du juré n°12 : le publicitaire : en termes de nombres de répliques, ce rôle n’est pas un des rôles principaux de la pièce loin s’en faut mais Charlie Nelson est exceptionnel, parfait dans ce rôle de publicitaire en costume clinquant lui donnant tout d’abord un air cabotin hilarant au début de la pièce puis joue avec beaucoup de justesse le côté penaud et dubitatif quant à la culpabilité du gamin accusé au fiur et à mesure de la pièce.
- Francis Lombrail dans le rôle du juré n°3 : le rôle du père aigri virulent voulant à tout prix envoyé le gamin accusé à la chaise électrique : Francis Lombrail incarne l’aigreur et la mauvaise foi de cette homme à la perfection, intimidant les autres jurés par la dérision et la virulence de ces propos. Il donne à ce rôle une autre dimension le magnifiant à tel point que, bien que ce rôle est censé être le second rôle de la pièce, il le magnifie en rôle principal tant son jeu et la justesse de ses répliques font mouche à chaque fois. L’interprétation atteint certes la quasi perfection, à ceci près qu’à mon goût à la toute fin de la pièce, lorsque ce juré n’est plus que le seul à voter coupable, est acculé à changer son vote et craque jusqu’à déchirer par rage et par mégarde la photo de son fils, je pense que cet effondrement en pleurs aurait pu être encore plus déchirante et qu’il ne faudrait pas hésiter à aller davantage dans le pathos.
- Roch Leibovici excellent dans le rôle du juré n°10 , cet homme perclus de préjugés envers la « racaille » : interprétation magistrale, convaincante et incarnée : dommage que la mise en scène le desserve un peu lorsqu’il se lance dans un plaidoyer incendiaire sur les classes populaires et que les jurés gardent le silence pour lui faire comprendre qu’il ferait mieux de se taire : certes le silence est le plus grand des mépris mais la scène du film où les jurés non seulement se taisent mais se détournent de lui et lui tournent le dos un à un confère encore davantage d’intensité à la scène et aurait dû être réactée.
- Olivier Cruveiller dans le rôle du juré 11 (l’horloger) : très juste interprétation de cet homme honnête et bon qui ne cherche avant tout que la vérité et s’efforce de s’écarter de tout préjugé envers l’accusé. Je pense toutefois que le texte original qui fait de ce juré un américain non natif parlant avec un accent aurait dû être reprise car cela rajoute de l’antagonisme avec le juré n°10 quelque peu xénophobe.
- Xavier de Guillebon dans le rôle principal le juré n°4 : le rôle principal celui du juré qui est le seul à voter non coupable au début : Xavier de Guillebon offre une interprétation de qualité, tour à tour sobre, convaincant et traquant la vérité à tout prix.
- Bref je ne suis pas ennuyé un seul instant et je recommande à toutes et à tous d’aller voir la pièce au théâtre Hébertot et n’hésitez pas à emmener vos enfants : de mon point de vue à partir de 9 / 10 ans, un enfant est en mesure d’apprécier la pièce même s’il ne saisit pas encore toutes les nuances.