Paris

Dans son dernier grand récit, Albert Camus dresse l'état des lieux sans concession de « l'homme moderne ». Un texte éblouissant. 60 ans après sa disparition, son œuvre résonne toujours aujourd'hui !

 

« La Chute » est le roman-testament de Camus.
Un an après avoir achevé cette dernière œuvre, il reçut le prix Nobel de littérature.

Dans « La Chute », Jean-Baptiste Clamence se confie à un inconnu, dans un bar douteux d’Amsterdam. Il se présente comme « juge-pénitent », étrange profession consistant à s’accuser soi-même afin de pouvoir devenir juge.

 

Il se raconte : naguère avocat à Paris, il mena une brillante carrière. Respecté de tous et ayant une haute opinion de lui-même, il se considérait au-dessus du jugement du commun des mortels. En parfait accord avec lui-même, sa vie était une fête, et il était heureux.

Jusqu’au soir où il passa sur un pont duquel il entendit une jeune fille se jeter. Il poursuivit son chemin, sans lui porter secours. Cette chute entraîna celle, morale, de Clamence et marqua le début de sa quête existentielle.

 

Au travers de son personnage, Albert Camus dépeint l’homme occidental : égoïste, vivant dans le pur divertissement, coupé des notions fondamentales de justice et de responsabilité.

Distribution : Stanislas DE LA TOUSCHE

Mise en scène : Géraud BÉNECH

Adaptation : Géraud BÉNECHStanislas DE LA TOUSCHE

Création vidéo : Géraud BÉNECH

Création sonore : Géraud BÉNECH

Durée

1h10

Première et dernière

Du 02/10/20 au 30/04/24

Infos et réservations

Guichet : 5, rue Blainville 75005 Paris
Tél. location : 01 42 01 81 88

Salle ouverte

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Votre sécurité et celle de notre personnel restent notre priorité !

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• Nous désinfectons les rampes et les poignées avant et après chaque représentation, en plus d’une désinfection quotidienne de la salle par une entreprise de ménage spécialisée.
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Plan d’accès Théâtre de la Contrescarpe

Comment se rendre au Théâtre de la Contrescarpe

  • Place Monge (Ligne 7), Cardinal Lemoine (Ligne 10)
  • Luxembourg (RER B)
  • Monge (47), Cardinal Lemoine (47, 89) et Panthéon (84)
  • Soufflot-Panthéon
  • 5110, 5012, 5016
  • Paris/Lacépède et Paris/Monge

La presse en parle - La Chute

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Stanislas de la Tousche interprète son personnage à la perfection

« La mise en scène de Géraud Bénech bouleverse et questionne… Stanislas de la Tousche (…) interprète son personnage à la perfection »

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Magistralement interprété… Un petit bijou à (re)découvrir…

EXTRAITS Magistralement interprété par un Stanislas de la TOUSCHE, toujours aussi talentueux et inspiré, cette « Chute » nous bouleverse et nous assomme de vérités intemporelles sur la condition humaine. Un petit bijou à (re)découvrir qui enrichira votre conscience et ravira... Lire plus

EXTRAITS
Magistralement interprété par un Stanislas de la TOUSCHE, toujours aussi talentueux et inspiré, cette « Chute » nous bouleverse et nous assomme de vérités intemporelles sur la condition humaine.
Un petit bijou à (re)découvrir qui enrichira votre conscience et ravira votre âme de spectateur !
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Incarnation magistrale de Stanislas de la Tousche.

EXTRAITS «  Son succès doit beaucoup à la mise en scène efficace de Géraud Bénech mais surtout à l’incarnation magistrale de Stanislas de la Tousche. Il faut saluer la témérité du metteur en scène et surtout de son acteur pour investir et donner... Lire plus

EXTRAITS

«  Son succès doit beaucoup à la mise en scène efficace de Géraud Bénech mais surtout à l’incarnation magistrale de Stanislas de la Tousche.

Il faut saluer la témérité du metteur en scène et surtout de son acteur pour investir et donner chair à ce monologue ambigu et sans concession.

Au fil de sa confession-miroir, jouant de son corps élastique et de sa voix caméléon Stanislas de la Tousche tient son public – salle comble lundi soir au Théâtre de la Contrescarpe – en haleine, en triturant le rythme des phrases et leur musicalité.

Toute la force de la littérature se distille avec la puissance de la scène.

Qu’il est stimulant de se frotter à de grands textes, le public est reconnaissant à Stanislas de la Tousche de lui offrir le meilleur. Pour mieux réfléchir. Il est toujours temps. »

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Que de philosophie dans cette représentation.

EXTRAITS "Stanislas de la Tousche incarne le personnage à la perfection. Que de philosophie dans cette représentation. Nous sortons plus enrichi qu’en arrivant."

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Vibrant hommage à Albert Camus ! Formidable performance !

Une méditation vertigineuse sur l'homme moderne occidental, un vibrant hommage à Albert Camus. Dans La Chute se joue l'introspection aussi partiale que, néanmoins, impitoyable, d'un brillant avocat au soir de sa vie. Un homme aux succès multiples, parfaitement satisfait dans son égoïsme et son... Lire plus

Une méditation vertigineuse sur l'homme moderne occidental, un vibrant hommage à Albert Camus.
Dans La Chute se joue l'introspection aussi partiale que, néanmoins, impitoyable, d'un brillant avocat au soir de sa vie. Un homme aux succès multiples, parfaitement satisfait dans son égoïsme et son hubris, fascinant son entourage - à l'en croire du moins. Un jeu constant avec les sentiments d'autrui. Un tourbillon de divertissements, jusqu'à l'épuisement. Une forme d'enivrement, après les années noires de la guerre. Mais une homme qui sombre lorsqu'il se rend compte qu'il a eu la lâcheté de laisser sous ses yeux se noyer une jeune femme, sans un regard, sans une main tendue. Chute d'un corps dans la Seine, qui dès lors se représentera sans cesse à son imagination enfiévrée, chute morale d'une conscience brusquement rappelée à une responsabilité qu'elle avait oubliée. Chute d'un esprit qui ne peut supporter l'éblouissement de la lucidité.


C'est un défi que de représenter La Chute sur scène. Relevé haut la main. Formidable performance de Stanislas de la Tousche qui, seul sur scène, sait capter l'attention de son public. Il sait restituer ce malaise instauré par le point de vue unique, l'abîme insondable d'un être confronté à la fissuration de son être social et à l'irruption soudaine d'un miroir assassin.
Henriette Casaubieilh

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Un texte aux profondes réflexions, sans préjugés...

À chacun son esclave, mais qui le dira ? Certaines vérités, qui les reconnaîtra ? Qui s'afficherait tel qu'il est réellement ? Un homme se revisite intérieurement, Il retrace sa vie presqu'éternellement Comme un voyage se refait mentalement. Au «Théâtre de la... Lire plus

À chacun son esclave, mais qui le dira ?
Certaines vérités, qui les reconnaîtra ?
Qui s'afficherait tel qu'il est réellement ?
Un homme se revisite intérieurement,
Il retrace sa vie presqu'éternellement
Comme un voyage se refait mentalement.

Au «Théâtre de la Contrescarpe», défilent
Toutes les petites lâchetés qui s'enfilent
Sur le collier d'existence où s'attache un fil
Qui pourrait se transformer en un nœud coulant.

Chacun exige d'être innocent à vil prix ...
Un miroir renvoie une image déformée,
Livrant son âme pieds et poings liés et pris
Dans les filets du monde qui s'est transformé.

«Le sommeil était une chute»
«Et la veille un accroupissement»,
Dans une cellule où on lutte
Recroquevillé sur ses tourments.

«Je suis la fin et le commencement»
«J'annonce la loi» pour un jugement.
«Les juges intègres» ne sont finalement
Qu'une pâle copie voguant innocemment.

Discours qui libère philosophiquement ;
«Plus je m'accuse et plus j'ai le droit de vous juger».
Un texte aux profondes réflexions, sans préjugés,
Servi par un souffle qui a su exiger
De l'acteur qu'il l'expulse de lui intensément.

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C'est magistralement servi !

La Chute au Théâtre de La Contrescarpe : Stanislas de la Tousche, impressionnant, sert le texte d’Albert Camus dans une mise en scène de Géraud Bénech, une mise en abyme qui laisse le spectateur fixer la limite entre la représentation et sa réflexion Sur la scène, un bureau, une... Lire plus

La Chute au Théâtre de La Contrescarpe : Stanislas de la Tousche, impressionnant, sert le texte d’Albert Camus dans une mise en scène de Géraud Bénech, une mise en abyme qui laisse le spectateur fixer la limite entre la représentation et sa réflexion
Sur la scène, un bureau, une machine à écrire, un magnétophone à bandes, un miroir. Pendant que le public trouve sa place, un homme entre sur scène, en marcel et bretelles, écoute la bande au casque, tape à la machine… Cette nuit là, en novembre, je regagnais la rive gauche et mon domicile par le Pont Royal…

Cette nuit là, l’homme a vu une jeune femme tomber dans la Seine, il n’a pas réagi. Maintenant il est à Amsterdam, au Mexico City, un bar de marins. Il partage des genièvres avec un inconnu, il va lui raconter sa vie. La vie d’un avocat brillant à qui tout vient facilement, la réussite, l’argent, les femmes. Devant cet homme, il va prendre conscience de l’égoïsme, du vide de sa vie. Il a laissé un de ses camarades mourir sous ses yeux, il a manipulé les femmes, sans jamais s’intéresser à un autre que lui. Petit à petit, ce n’est plus de lui qu’il parle, mais de l’homme moderne, en tout cas dans sa version occidentale.

Le spectateur est là, il voit cet homme mettre à nu sa conscience devant un inconnu, s’observer à travers un miroir, laisser s’effondrer les valeurs sur lesquelles il s’est construit.


Le travail de Stanislas de la Tousche est impressionnant. Il sert le texte avec une profondeur qui force le respect, en se donnant le temps, dans les gestes, dans la voix, une voix sans urgence, qui sait allonger les syllabes, retrouver le ton du parisien bien éduqué des années 50. Avec lui, grâce à lui, je sentais petit à petit s’effondrer Jean-Baptiste Clamence, ses certitudes, ses barrières. Je voyais un homme qui ne s’est intéressé qu’à lui même franchir une borne, réaliser sa propre vacuité, cette vacuité à laquelle il ne peut plus échapper.

 

La mise en scène de Géraud Bénech apporte une mise en abyme complémentaire, il y a sur scène un acteur, deux hommes, celui qui se livre et celui qui écrit, Clamence et Camus. Clamence est-il Camus, je suis sorti sans trancher, faut-il d’ailleurs choisir entre le niveau de la réflexion et celui de la représentation, le spectateur observe-t-il Camus qui observe Clamence, ou le spectateur est-il, comme Camus, comme Clamence, un homme moderne face à sa vacuité… chacun trouvera sa frontière.

 

Une raison d’aller voir la pièce ? Parce que c’est Camus, et que c’est magistralement servi. Pour la beauté du texte. Parce que le propos est actuel, trop actuel. Parce que vous aimez le théâtre. Parce que Camus est à votre programme de Français ou de Philo. Parce qu’il vous arrive de réfléchir.

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À voir absolument !

Un bar à matelots à Amsterdam. Une atmosphère enfumée, glauque, pleine de la cacophonie des beuveries qui s'entrechoquent. Jean-Baptiste Clamence, un habitué des lieux, y détone par son élégance décontractée, son sourire et sa faconde courtoise. Il se porte au secours d'un... Lire plus

Un bar à matelots à Amsterdam. Une atmosphère enfumée, glauque, pleine de la cacophonie des beuveries qui s'entrechoquent. Jean-Baptiste Clamence, un habitué des lieux, y détone par son élégance décontractée, son sourire et sa faconde courtoise. Il se porte au secours d'un client en peine de boisson et noue une camaraderie de circonstance, qui va se muer en complicité touristique au long des quais, dans la senteur trouble des feuilles mortes.
S'inaugure alors, comme une sorte d'exorcisme inefficace, la longue confession de Clamence, ressassée, sans cesse peaufinée. Celle des souvenirs décrits avec précision qui l'ont amené à son statut actuel, loin du Paris de ses succès professionnels et mondains d'antan. Tel fut le choc vital d'une mauvaise conscience jamais amendée, du cynisme amoureux, de la vanité qui explosent au détour d'un quai nocturne, d'une chute inexorablement amorcée.
L'exil vers ces lieux sordides, quasi exotiques, autorise une résurrection morale, que désormais il partagera avec des inconnus de fortune, à qui il offre ainsi la possibilité de leur salut. Juge-pénitent, juge légitimé par sa propre pénitence, Clamence extrapole son expérience au dévoilement de la veulerie universellement partagée.

 

Ce texte flamboyant, d'une originalité et d'une puissance inouïes, n'a pas pris une ride depuis 1956. Stanislas de la Tousche renforce davantage sa vitalité signifiante, faisant de chaque spectateur l'inconnu de passage qu'il interpelle sans lui laisser le temps de reprendre souffle, avant de le laisser s'en retourner vers son propre questionnement. Ébranlé, pas indemne.
À voir absolument.

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Théâtre au vent
L’homme qui parle nous émeut.

Dans sa prière d’insérer de l’édition de la Chute (1956) Camus présente « L’homme qui parle » : Il a le cœur moderne, c’est-à-dire qu’il ne peut supporter d’être jugé… Fait-il son procès ou celui de son temps ?... Lire plus

Dans sa prière d’insérer de l’édition de la Chute (1956) Camus présente « L’homme qui parle » : Il a le cœur moderne, c’est-à-dire qu’il ne peut supporter d’être jugé… Fait-il son procès ou celui de son temps ?
Pour adapter ce roman-monologue sur une scène de théâtre, il faut rentrer dans le film du personnage, c’est-à-dire deviner ce qu’il voit, ce qu’il ressent tandis qu’il parle car aussi bien, il y a ce que disent les gestes, le corps et que les mots seuls ne peuvent exprimer.  C’est tout l’intérêt de cette représentation théâtrale de la chute. Incarné par Stanislas de la TOUSCHE, Jean-Baptiste Clamence devient un personnage sur scène au même titre qu’un personnage Shakespearien ou plus évident pour nous qu’un personnage de Dostoïevski, Stavroguine dans les Possédés ou le narrateur des Carnets du sous-sol décrit comme un individu maniaco-dépressif.
Mais au fond, au-delà de sa description sociale – il s’agit d’un ancien avocat très prisé – qui se nomme Jean-Baptiste Clamence, il est un homme parmi les hommes qui est tout nu dès lors qu’il s’expose au jugement et au regard des autres. Le point de départ du cataclysme moral de cet individu est terrible. L’homme est obsédé par le souvenir d’une défaillance : il n’est pas venu au secours d’une jeune femme en train de se noyer. 
L’origine de cette défaillance pourrait être interprétée de diverses façons. La plus simple est de penser qu’il n’a pas eu le courage. Manquer de courage c’est aussi être humain mais Jean-Baptiste Clamence déteste cette image que lui renvoie son comportement, il la déteste au point qu’il la foule à ses pieds et à travers reconnait celle de l’homme en général.
Le réquisitoire contre la société de son temps est sous-tendu par la véhémence d’une douleur quasiment physique, l’homme a aussi bien mal dans son corps que dans son esprit.


La mise en scène de Géraud BENECH fait penser à un rêve éveillé, un cauchemar qui a cela de pittoresque qu’il nous transporte dans un bouge, un bar d’Amsterdam où se retrouvent des êtres qui fuient la solitude. Et il y a cet instrument magique du miroir qui ne cesse de s’agiter, de vaciller, se consumer comme une flamme telle la vie de cet homme.
Cette intrusion du fantastique donne de la chaleur au personnage, elle s’accorde à la fièvre qui l’habite si justement exprimée par Stanislas de la TOUSCHE.


Le personnage hanté par le souvenir de sa propre lâcheté, nous ne le voyons pas en quête du bonheur ni même de son salut. Pour excessive que puisse paraître son introspection bordée de cynisme, elle agit comme un volet qui frappe contre le mur, elle l’appareille au monde.


Le public se trouve dans la position de l’interlocuteur muet de Jean-Baptiste Clamence, certainement embarrassé, médusé par cette confession torrentielle.  Stanislas de la TOUSCHE ne donne même pas l’impression de jouer, il est cet homme qui se confesse, se livre corps et esprit pour regarder la nuit en face.  De chair et de sang, avec cet ego vacillant comme une mouche aveugle, en quête de lumière, l’homme qui parle nous émeut.

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Une belle performance d’acteur !

Un avocat très imbu de lui-même croise sur un pont une jeune fille prête à sauter à l’eau. Il continue son chemin, l’entend tomber, et ne se retourne pas. Sa vie dès lors prendra une tout autre tournure. Cette surprenante pièce, adaptée du roman éponyme d’Albert... Lire plus

Un avocat très imbu de lui-même croise sur un pont une jeune fille prête à sauter à l’eau.
Il continue son chemin, l’entend tomber, et ne se retourne pas.
Sa vie dès lors prendra une tout autre tournure.
Cette surprenante pièce, adaptée du roman éponyme d’Albert Camus, nous interroge sur notre égoïsme et la futilité de nos motivations.

Stanislas de la Tousche, seul en scène, fait vivre intensément son personnage. Une belle performance d’acteur !

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Camus porté en majesté !

Une adaptation libre et nécessaire du texte d’Albert Camus La chute au Théâtre de la Contrescarpe Programmée tous les mercredis et les jeudis à 19h au théâtre de la Contrescarpe, la pièce imaginée par Albert Camus et publiée chez Gallimard en 1956 retrouve une nouvelle... Lire plus

Une adaptation libre et nécessaire du texte d’Albert Camus La chute au Théâtre de la Contrescarpe

Programmée tous les mercredis et les jeudis à 19h au théâtre de la Contrescarpe, la pièce imaginée par Albert Camus et publiée chez Gallimard en 1956 retrouve une nouvelle jeunesse avec l’excellent Stanislas de la Tousche dans le rôle de Jean-Baptiste Clamence avec la mise en scène inventive de Géraud Bénech. Quelques accessoires bien trouvés permettent d’insuffler un vrai rythme à un monologue qui remet en cause les certitudes sur une vie réussie. La pièce montre bien que le blanc est noir, que le noir est blanc, et rien n’est acquis à l’homme, ni sa force, ni sa faiblesse ni son cœur.

 

Camus porté en majesté
Ce qui est considéré comme le dernier grand récit d’Albert Camus est un véritable réquisitoire contre les fausses certitudes de l’homme moderne. Avec un art consommé du mot et du verbe, l’auteur nobelisé remet en cause la réussite professionnelle, la reconnaissance collective et les conquêtes amoureuses en soulignant bien la vanité constante des choses, les flagorneries jamais entendues et tout ce qui construit l’édifice du vaniteux du XXe siècle. Un quidam visiblement imbu de lui-même si on tient compte de sa prolifique et inarrêtable faconde s’adresse à un inconnu dans un bar miteux d’Amsterdam nommé Mexico City. Ce rade dérisoire est le dernier royaume d’un mondain parisien échoué là suite à une disgrâce personnelle. Après un torrent de fleurs jetées sur son oeuvre de grand homme et de bon samaritain, le masque tombe et la véritable personnalité, longtemps autant cachée qu’ignorée, refait surface. Jean-Baptiste Clamence avoue ses travers et se définit comme un juge pénitent qui s’accuse soi-même afin de pouvoir devenir juge des autres. Le comédien rivalise de procédés oratoires pour coller au texte de Camus tout en prenant des libertés surprenantes, comme ce moment charnière où le personnage entend un corps tomber dans l’eau sans savoir sauver cette personne à la dernière extrémité de sa vie. Le moment où tout bascule passe sur un magnéto qui fait défiler une bande qui accompagne le comédien tout du long du spectacle. Avec une canne à pêche, il signifie son désir de sauver autrui, avec une ballerine, il figure ses conquêtes féminines, un miroir symbolise un côté sombre où des personnages démoniaques apparaissent. Là où la fête occupait l’existence d’un homme imbu de lui-même, le spectacle de la déchéance personnelle le fait descendre de son piédestal et se rendre compte de l’égoïsme de sa condition. Le texte, la mise en scène et le comédien sont au diapason pour faire réfléchir les spectateurs sur la force intrinsèque d’un texte essentiel de la littérature française.

Après de nombreuses présences à d’autres adaptations de ce texte de Camus, force est de constater que celle-ci est au-dessus du lot. Parfaitement interprété avec un texte déclamés au cordeau, La Chute redevient ce texte essentiel à lire et relire pour se donner une bonne dose de modestie et d’humilité. De quoi croire aux valeurs de justice et de responsabilité en mettant à distance les mirages de la société capitaliste, le bon moment pour revoir cette pièce tous les mercredis et jeudis soir de Juillet au Théâtre de la Contrescarpe à Paris !

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La parole est portée de manière émérite avec une éloquence sensible

Monologue dramatique d'après l'œuvre éponyme de Albert Camus interprété par Stanislas de la Tousche dans une mise en scène de Géraud Bénech. "La Chute" dernier opus de l'écrivain et philosophe Albert Camus, s'articule autour de la chute, entendue comme le péché... Lire plus

Monologue dramatique d'après l'œuvre éponyme de Albert Camus interprété par Stanislas de la Tousche dans une mise en scène de Géraud Bénech.

"La Chute" dernier opus de l'écrivain et philosophe Albert Camus, s'articule autour de la chute, entendue comme le péché originel, et la thèse de la culpabilité consubstantielle à la nature humaine dans une variation athée de la morale judéo-chrétienne qu'il aborde dans le registre de la controverse philosophique.

Albert Camus a précisé qu'il dressait "le portrait d'un petit prophète comme il y en a tant aujourd'hui. Ils n'annoncent rien du tout, et ne trouvent pas mieux à faire que d'accuser les autres en s'accusant eux-mêmes". Un homme singulier, et dont le nom Jean-Baptiste Clamence renvoie symboliquement au prophète biblique Jean le Baptiste clamant dans le désert, se révélant un vaniteux pratiquant une autosatisfaction sans limite quant à sa supériorité intellectuelle, délivre sa confession de p(r)êcheur pour qui "chaque homme témoigne du crime de tous les autres".

Ce témoignage-confession sous forme dialogale de convention avec un interlocuteur muet est celui d'un homme obsédé par un acte, non sa commission mais son omission, qui ressort à la confrontation avec soi-même sur le mode du plaidoyer et/ou réquisitoire d'un homme révélant non seulement sa culpabilité mais sa duplicité.

Travaillent régulièrement de concert, ainsi pour le superbe "Derniers entretiens" d'après l'oeuvre de Louis-Ferdinand Céline, le comédien Stanislas de la Tousche et le metteur en scène Géraud Bénech présentent une transposition scénique qui rend compte de la dualité consubstantielle du personnage, ainsi que ce dernier l'indique en évoquant "la fine crête qui sépare l'hyperacuité de la folie".

L'ambiguité de la confrontation avec soi-même, à laquelle s'ajoute l'invocation, d'autant plus brillante qu'elle émane d'un ancien avocat, de la circonstance atténuante tenant à l'universalité du comportement humain se révèle, en l'espèce, on dans le bar orignel mais "in door" dans l'espace intime d'un cabinet de travail.

La parole est portée de manière émérite avec une éloquence sensible par Stanislas de la Tousche qui navigue subtilement entre la vraie fausse humilité du repentant et le faux vrai cynisme du "pécheur".

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It Art Bag
Superbe pièce interprétée à merveille par le talentueux comédien

« C’est une superbe pièce que nous présente le metteur en scène Géraud Bénech interprétée à merveille par le talentueux comédien Stanislas de la Tousche. »

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BAZ'ART
Un texte puissant, impeccablement servi !

"La Chute" au Théâtre de la Contrescarpe : un texte puissant, impeccablement servi Quel bonheur de pouvoir retourner au Théâtre de la Contrescarpe où Baz'art a pu voir tant de beaux spectacles ces dernières années, comme Fausse note de Didier Caron ou Pas d'souci du... Lire plus

"La Chute" au Théâtre de la Contrescarpe : un texte puissant, impeccablement servi

Quel bonheur de pouvoir retourner au Théâtre de la Contrescarpe où Baz'art a pu voir tant de beaux spectacles ces dernières années, comme Fausse note de Didier Caron ou Pas d'souci du génial Philippe Fertray ! Un bonheur décuplé quand la pièce du Grand Retour s'avère aussi puissante que bien interprétée.

Nous voici dans un bar miteux, quelque part en Hollande. Un homme, Jean-Baptiste Clamence (Stanislas de la Tousche) se tient debout, ou du moins, essaie, fortement ébranlé par un état d'ébriété qui va le pousser à la confidence.

Pendant une heure, il raconte, s'épanche, se dévoile. Tantôt avec désespoir, tantôt avec colère. Parfois avec cynisme. Il nous parle d'une Chute, ou plutôt, de plusieurs. Celle d'une femme, un soir, dans la Seine : une femme qu'il n'a pas voulu secourir et dont le souvenir le hante. De celle qui a été la sienne, depuis le drame, aussi. Jadis homme du monde, brillant avocat, apprécié des femmes, Jean-Baptiste Clamence a connu la déchéance et se présente désormais comme comédien, ou "juge-pénitent" à qui veut bien l'entendre et accepte de l'écouter.

Les mots puissants d'Albert Camus sont incroyablement incarnés par Stanislas De la Tousche, impeccable du début à la fin, quelles que soient les émotions traduites dans ce soliloque déversé comme un intarissable torrent.

La mise en scène sobre et efficace de Géraud Bénech allie habiles effets de lumière et sonores qui nous projettent tantôt dans l'obscurité d'un bar bruyant, tantôt en pleine rue, au bord d'une eau glacée. Des images vidéo viennent s'ajouter à ces effets techniques, mettant l'homme face à lui-même, face au reflet de son égoïsme, de sa lâcheté, de sa culpabilité.

Albert Camus a voulu nous offrir une peinture sans fards de l'homme occidental à travers cet homme qui a subi la Chute - ou l'a précipitée. C'est parfois troublant, souvent touchant, toujours puissant.

"La Chute" est une pièce exigeante à voir, à soutenir, maintenant que, ô bonheur, nos théâtres ont rouvert leurs portes. Bravo !

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A voir à lire
Époustouflante adaptation de La Chute.

Alors que cette année célèbre le triste anniversaire des soixante ans de la mort d’Albert Camus, l’un des plus grands intellectuels français, quel plus beau cadeau pouvaient lui faire Géraud Benech et Stanislas De La Touche avec cette époustouflante adaptation de La Chute, court roman aux... Lire plus

Alors que cette année célèbre le triste anniversaire des soixante ans de la mort d’Albert Camus, l’un des plus grands intellectuels français, quel plus beau cadeau pouvaient lui faire Géraud Benech et Stanislas De La Touche avec cette époustouflante adaptation de La Chute, court roman aux allures de monologue intérieur.

Résumé : La Chute c’est celle d’un homme, Jean-Baptiste Clamence. Alors qu’il s’enivre dans un bar d’Amsterdam, il va faire la rencontre d’un français à qui, sous couvert de servir de guide, va en réalité se dévoiler. S’il le fait au départ sous un jour des plus favorables, petit à petit, son autoportrait se fait de plus en plus aigre, cynique, mesquin et se termine par l’aveu d’une culpabilité qu’il tente de taire depuis des années.
Critique : Sur sa machine à écrire, il tape frénétiquement, buvant avidement avec l’air de celui qui boit, mais qui n’a plus soif, sans prêter à attention à nous. Puis, alors que la salle se remplit peu à peu, il nous jette enfin un regard pour nous toiser de son regard inquisiteur, comme si nous étions entrés par effraction, sans lui demander son avis.

Alors qu’il est seul sur scène, des bruits de fêtes se font entendre, le décor est planté Stanislas de la Touche devient Jean-Baptiste Clamence, héros camusien iconique, parfois considéré comme l’alter ego de l’auteur.
Semblant errer sans but dans cette fête, il va faire la rencontre d’un Français qu’on ne verra jamais et dont on ne sait rien, avec qui il va se mettre à parler.
Comme dans le texte de Camus, le choix est fait de laisser cet homme dans l’ombre, pour accentuer la solitude du héros qu’on pourrait qualifier sans difficulté de tragique, car c’est là que réside toute la violence du texte, dans la solitude de l’homme moderne, pour reprendre les mots de Camus.
Rapidement Jean-Baptiste Clamence se présente à son nouvel ami sous un jour des plus plaisants, avec parfois une pointe de vantardise propre à celui qui cherche l’approbation de son auditoire. Pourtant, très vite, le monologue de Clamence prend une toute autre dimension et devient plus introspectif, plus intime. Petit à petit, la carapace se fissure et il se donne à voir tel qu’il est vraiment, n’hésitant pas à se décrire sous un jour plus cynique, mesquin, comme lorsqu’il avoue jubiler à l’idée de faire l’aumône ou lorsqu’il parle de ses conquêtes amoureuses et de sa façon de traiter les femmes.
Si, dans le texte de Camus, l’intime est à ce point dévoilé, Géraud Bénech et Stanislas de la Touche, à travers leur mise en scène, ont fait le choix de l’accentuer, pour faire raisonner un peu plus en nous ce texte écrit il y a plus de soixante ans et dont la modernité reste toujours aussi saisissante.
En effet, si l’intime est à ce point central dans l’adaptation à l’instar de l’œuvre originale, c’est qu’il est au cœur de l’évolution du personnage. Il ne fait aucun doute que Clamence était au départ l’homme qu’il décrit avec délectation, mais un événement tragique va venir bousculer ses certitudes et le transformer en cet être cynique qui se donne à voir.

Le récit de Camus est parfois abrupt, tant le personnage semble passer d’un état à un autre, tel un corps porté par les flots. La prestation de Stanislas de la Touche parvient, avec beaucoup de justesse, à transposer le texte sur scène. L’acteur est constamment en équilibre pour conférer au propos ce qu’il faut de pathos et de cynisme, sans jamais exagérer le trait. Stanislas de la Touche donne vie sous nos yeux au héros camusien, avec une incroyable facilité.
De plus, le choix de la mise en scène et du décor épuré accentuent cet effet de solitude et participent au sentiment de malaise que le spectateur ressent parfois à l’écoute des confidences du héros. Le spectateur assiste impuissant à la chute de cet homme, mais pas à celle de l’acteur qui, au contraire du héros, s’élève grâce à sa prestance.

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Un spectacle profond, actuel voire intemporel.

On se régale de ce texte qui a - sans doute - contribué à l'attribution du Prix Nobel de Littérature, qui a récompensé Albert CAMUS en 1957. Une jolie promenade dans l'univers existentiel du héros Clarence, marri de ne pas avoir sauvé une jeune fille se jetant d'un pont et de s'y noyer.... Lire plus

On se régale de ce texte qui a - sans doute - contribué à l'attribution du Prix Nobel de Littérature, qui a récompensé Albert CAMUS en 1957.

Une jolie promenade dans l'univers existentiel du héros Clarence, marri de ne pas avoir sauvé une jeune fille se jetant d'un pont et de s'y noyer.

Un spectacle profond, actuel voire intemporel.

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Magnifique mise en scène ! Intense et sobre !

La chute. Théâtre littéraire à la contrescarpe. Nouveau horaires Jean-Baptiste Clamence se confie à un inconnu, dans un bar douteux d’Amsterdam. Il se présente comme « juge-pénitent », étrange profession consistant à s’accuser soi-même afin de pouvoir... Lire plus

La chute. Théâtre littéraire à la contrescarpe. Nouveau horaires
Jean-Baptiste Clamence se confie à un inconnu, dans un bar douteux d’Amsterdam. Il se présente comme « juge-pénitent », étrange profession consistant à s’accuser soi-même afin de pouvoir devenir juge.
Il se raconte : naguère avocat à Paris, il mena une brillante carrière. Respecté de tous et ayant une haute opinion de lui-même, il se considérait au-dessus du jugement du commun des mortels. En parfait accord avec lui-même, sa vie était une fête, et il était heureux.
Jusqu’au soir où il passa sur un pont duquel il entendit une jeune fille se jeter. Il poursuivit son chemin, sans lui porter secours. Cette chute entraîna celle, morale, de Clamence et marqua le début de sa quête existentielle.
Depuis 10 ans, Géraud Bénech, metteur en scène et Stanislas de la Tousche, comédien explore la littérature et l’emmène au théâtre.

Après le merveilleux Céline, Derniers entretiens joué au théâtre de la contrescarpe et au poche Montparnasse, Cette année est l’occasion de revisiter, de façon théâtrale, ce récit écrit par l’une des figures les plus marquantes de la pensée du XXe siècle.

Loin des affrontements historiques et idéologiques des années 1950 (Guerre froide, décolonisation, forte influence du marxisme dans les courants de pensée en Europe), qui lui donnaient des allures de manifestes, cette étrange confession s’inscrit à présent dans un contexte plus émouvant et proche de nos sensibilités contemporaines, davantage tournées vers l’intime et le personnel.

Un homme rompu à l’art de la parole, brillant avocat comme il se décrit... comédien comme il se prétend, va se mettre à nu dans un « jeu de la vérité » sans concessions.
Un homme rompu à l’art de la parole, brillant avocat comme il se décrit... comédien comme il se prétend, va se mettre à nu dans un « jeu de la vérité » sans concession ?
La mise en perspective théâtrale de ce texte s’appuie sur la stratégie d’écriture de Camus. Le spectateur, tout comme le lecteur, n’est pas pris à partie directement. La parole de Jean-Baptiste Clamence, portée par le comédien Stanislas de la Tousche, est adressée à cet interlocuteur invisible qu’il tente de convertir et d’entraîner dans sa chute salvatrice. Petit à petit, sans s’en apercevoir, alors que la confession avance, on se sent tous concernés, pris à partie et presque gênés de voir à quel point le mensonge, si souvent usité, peut faire des dégâts colossaux.

Qui est ce personnage qui se désigne sous le nom de Jean-Baptiste Clamence. À qui s’adresse-t-il ?

La magnifique mise en scène de Géraud Bénech, à la fois intense et sobre met la place du miroir en évidence et à chaque instant, le spectateur est confronté à plusieurs informations. Jeu d'acteur, bande sonore, projections. Le tout se mêle en un jeu d'illusions et ajoute encore, une folle intensité à cette introspection. Un texte, tout en ambigüité voulue par Camus et très bien retranscrit par Stanislas de la Tousche, à la mélopée très particulière.
” Ces nuits-là, ces matins plutôt car la chute se produit à l’aube, je sors, je vais, d’une démarche emportée, le long des canaux. Dans le ciel livide, les couches de plumes s’amincissent, les colombes remontent un peu. Une lueur rosée annonce, au ras des toits, un nouveau jour de ma création (...) Alors planant par la pensée sur tout ce continent qui m’est soumis sans le savoir, buvant le jour d’absinthe qui se lève, ivre enfin de mauvaises paroles, je suis heureux. Je suis heureux, vous dis-je, je vous interdis de ne pas croire que je suis heureux, je suis heureux à mourir ! ”

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Une œuvre majeure, sur le sujet majeur l’individualisme de l’homme moderne.

Jean-Baptiste Clamence est un avocat français émigré au Pays bas, à Amsterdam. Il vit une vie parfaite, à tous niveau, jusqu’au jour où un bruit assourdissant brise cette perfection. Le bruit d’un corps s’abattant sans l’eau calme du fleuve, quelque minutes après... Lire plus

Jean-Baptiste Clamence est un avocat français émigré au Pays bas, à Amsterdam. Il vit une vie parfaite, à tous niveau, jusqu’au jour où un bruit assourdissant brise cette perfection. Le bruit d’un corps s’abattant sans l’eau calme du fleuve, quelque minutes après qu’il soit passé sur le pont. Glacé par la stupéfaction de cette situation, il ne parvient pas à faire quoi que ce soit.
Jean-Baptiste Clamence est un être à qui tout sourit. Le travail, la famille, les femmes. Il est formidable et tout le monde le lui rend.
Le jour où il passe sur un pont traversant la Seine, et que la jeune femme qu’il avait aperçue alors, se jette dans le fleuve, tout son être est pétrifié. Il ne sait pas quoi faire. Il attend, il se questionne. Il se dit que quelqu’un va faire quelque chose, qu’il n’est pas seul. Mais personne n’agit. Et il poursuit sa route. 

À ce moment-là, sa vie parfaite bascule. Sa culpabilité remonte à la surface. Sa vie est menée que par une chose : la crainte du jugement dernier. Il n’est plus si parfait que ça, il se sent épié par les autres (et on sait bien que l’Enfer c’est les autres …). Le regard des autres le traumatise. Il pense que tout le monde considère qu’il a laissé mourir cette femme, qu’il aurait pu la sauver. Mais est-ce vrai ? Personne ne peut l’affirmer. 
Parlons de la mise en scène de Géraud Bénech. Il faut expliquer tout d’abord que Jean-Baptiste Clamence s’adresse à quelqu’un. Quelqu’un qu’il croise dans un bar. Mais que nous ne voyons pas. Dans un décor savamment épuré, chaque objet a sa signification. 
Il passe de chez lui à la salle du bar en quelques mots. La scène est donc partagée entre les deux lieux. Mais le bar est-il réel ? Parle-t-il véritablement à quelqu’un ou est-ce finalement son jugement dernier qu’il matérialise ici ? 

Précisément au milieu de ces deux espaces, un mannequin représentant cette femme, dans le fond mais qui prend la place la plus importante de la scène. 
Le mannequin éclairé, qu’on voit tout au long de la pièce, qui nous regarde, nous rappelle la culpabilité de Clamence, qui pèsera toute sa vie sur lui. Cette femme avec qui il vit désormais, sans la connaitre. 
Une œuvre majeure, sur le sujet majeur l’individualisme de l’homme moderne. L’homme moderne qui ne voit plus que son propre intérêt, sa propre vie, au point de passer son chemin sur la détresse de l’autre. 
Parce qu’en fait, qui n’a rien sur la conscience ? Même quelque chose dont on n’est pas responsable ? C’est toute cette question qu’aborde Camus dans cette œuvre. 

 

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Les avis des spectateurs sur La Chute

Annie
Annie - membre depuis 1  mois 5
Remarquable ! D’abord le texte de Camus et puis un comédien hors norme.

Calendrier et tarifs - La Chute

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