Quatre saisons avec Vivaldi et Piazolla
Au Théâtre du Ranelagh, à Paris, Les Saisons-Vivaldi Piazzolla, avec Irène Jacob en narratrice et Marianne Piketty au violon, font dialoguer les mots, les notes et les couleurs.
Entre la musique d’Antonio Vivaldi et celle d’Astor...
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Quatre saisons avec Vivaldi et Piazolla
Au Théâtre du Ranelagh, à Paris, Les Saisons-Vivaldi Piazzolla, avec Irène Jacob en narratrice et Marianne Piketty au violon, font dialoguer les mots, les notes et les couleurs.
Entre la musique d’Antonio Vivaldi et celle d’Astor Piazzolla, il n’y a pas des siècles d’écart mais des saisons de proximité ! Pour s’en convaincre, il faut braver le froid et se rendre avant le 22 février au Ranelagh, à Paris, où se joue l’un de ces spectacles qui, dès les premières secondes, font jaillir la chaleur en hiver.
Le maître vénitien, chacun le sait, a composé en 1725 ses célébrissimes Quatre Saisons, auxquelles l’Argentin a fait écho de 1965 à 1970 avec ses Quatre Saisons de Buenos Aires imprégnées de tango.
Les Saisons-Vivaldi Piazzolla, mises en scène par Cécile Jacquemont, font dialoguer les deux répertoires en un jeu de miroirs. Chacun donne le rythme à son tour, crée d’un mouvement l’urgence, suggère l’apaisement, avive les émotions.
UN CONTE EN MUSIQUE ET EN COULEURS
Le spectacle, que l’on peut aimer dès le collège, unit aussi la musique, la poésie, la peinture et la danse, en une incessante synesthésie. En narratrice impliquée, Irène Jacob, yeux ouverts sur le monde, corps de brindille jouant entre immobilité et mouvement, tournoie autour de ses partenaires comme le vent faisant frémir les autres éléments.
Sa voix apporte vie au conte, tandis qu’à ses côtés s’envole la violoniste Marianne Piketty, qui emmène son ensemble du Concert idéal, et s’évade le peintre Laurent Corvaisier, qui réalise une fresque colorée – unique à chaque représentation – sous nos regards.
AU RYTHME DES SAISONS
Tous donnent vie à une histoire du poète belge Carl Norac. Dans les mots de celui-ci, il y a « elle », « demoiselle isolée dans une forêt d’Europe ». Elle qui parle aux arbres : « Eh les branchus, comment ça va aujourd’hui ? ». Et il y a « lui », « garçon égaré dans les rues de Buenos Aires » qui « dessine des paysages » dans la ville et cherche l’amour…
« Elle » et « lui », deux enfants aux antipodes l’un de l’autre, vivant chacun au rythme de ses saisons. « Elle » et « lui », faits pour s’aimer, mais se rencontreront-ils seulement ? Il est possible de rêver à un tel miracle dès lors que l’on croit à l’alliance des couleurs, des mots et des notes…
JEAN-YVES DANA
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