« Croyez-vous qu’un jour on découvrira qu’il existe une chimie des sentiments ? »
Paul Langevin à Marie Curie.
L’histoire de cette pièce débute en 1907 dans le laboratoire de Marie Curie. Cette dernière est veuve de Pierre Curie avec qui elle a reçu le prix Nobel de Physique en 1903 lors de leur découverte du radium.
Marie vit seule mais reçoit régulièrement des visites de sa sœur aînée Bronia, médecin militant ardemment pour l’indépendance de la Pologne, encore sous le joug de la Russie tsariste ; et Paul Langevin, brillant physicien et élève de Pierre Curie, follement amoureux de Marie, alors âgée de 43 ans.
C’est une autre image de Marie Curie qui nous est ici donnée de voir sur le plateau de la Reine Blanche. En effet, loin de l’image sévère de la physicienne qui ne vit que pour son travail, c’est ici une femme amoureuse et une sœur aimante que nous découvrons, préoccupée aussi par l’actualité du monde et notamment de celle de son peuple d’origine : la Pologne.
A présent qu’elle est veuve de Pierre Curie, elle est à nouveau considérée par les Français comme une étrangère. Cette défiance la fait intimement souffrir, elle qui a choisi Paris pour réaliser ses travaux et qui ne souhaite plus quitter cette ville de cœur.
Paul Langevin, lors de ses nombreuses visites échange avec cette dernière sur les résultats de ses propres travaux mais aussi sur la souffrance qu’il éprouve dans sa vie de couple.
Le récit s’achève en 1911, au moment où Marie Curie obtient un nouveau Prix Nobel. Pendant ces quelques années, dans cet espace-temps bien précis, les auteurs Jean-Louis Bauer et Elisabeth Bouchaud auront eu tout le loisir de raconter « la chimie des sentiments » expérimentée par Marie Curie, entre science, passion et exil.
Le laboratoire parisien de la célèbre physicienne sert de décor à l’intrigue, construit comme une sorte de refuge. C’est avant tout le lieu du travail pour Marie. Seules les personnes qui lui sont chères y ont accès.
Cette dernière est incarnée avec sensibilité par Elisabeth Bouchaud qui a également co-écrit la pièce. Passionnée par la femme derrière la figure de pionnière de la science, la comédienne précise : « Cette scientifique de génie était aussi belle et sensible, séduisante et vulnérable ».
Karim Kadjar joue avec fougue Paul Langevin, ce scientifique brillant, pris dans la tourmente entre sa passion dévorante pour Marie et sa vie de père et d’époux, sous le poids des diktats bien-pensants de l’époque.
Sabine Haudepin, enfin, est Bronia, la sœur de Marie, celle qui écoute, celle qui conseille. Celle enfin qui lui rappelle son sang bouillonnant de Polonaise.
« Beaucoup de choses sont dites sur le féminisme, sur le patriotisme, sur les rapports entre science et morale, sur les mœurs de l'époque, mais rien n’est appuyé. Un spectacle attachant », écrit Philippe Tesson du Figaro Magazine.
« Marie Curie est incarnée par Elisabeth Bouchaud elle-même qui rend convaincant et crédible son personnage de femme forte et déterminée, mais aussi sensible et fragile », souligne La Terrasse.
À la Reine Blanche, « scène des arts et des sciences », Le Paradoxe des Jumeaux ravira sans nul doute les passionnés d’Histoire, de théâtre et de sciences.
Mise en scène : Bernadette LE SACHE
Distribution : Sabine HAUDEPIN, Elisabeth BOUCHAUD, Karim KADJAR
Construction décors : Félix BARATIN
Peinture : Lisa FAVREAU, Juliette AZEMAR
Textiles : Adèle ARNAUD
Création lumière : Paul HOURLIER
Décor : Juliette AZEMAR
Création sonore : Stéphanie GIBERT
Costumes : Karen SERREAU