Ils s'appellent Laheu et Blason. Ils habitent deux maisons jumelles, ce dernier avec sa fille, l'autre avec son fils. Les deux maisons ont une terrasse commune.
Un lien de voisinage, quand ça s'y met, on ne fait pas plus fort ; comme attache, c'est plus fort que le mariage, que l'amitié ou l'amour-passion ; et puis c'est autre chose.
Il semble que rien ne puisse leur arriver, tellement ils sont bien calés dans leur microcosme, tous les quatre. Et puis il leur en arrive des masses. Le monde extérieur leur tombe dessus. C'est un tourbillon, une tempête qui dévaste, arrache tout, qui dresse les deux bonshommes l'un contre l'autre dans un égarement sans nom ; Alice et Ulysse, leurs enfants, on pourrait dire qu'ils s'accrochent, comme à un bout d'épave : s'engloutiront-ils ?
Et puis, qui aurait pu le prévoir ? Le microcosme se recompose, le lien de voisinage se reforme, décidément il y a là quelque chose qui est plus fort que tout.
Il suffit de dire ça et voilà qu'une nouvelle tornade… mais les choses cette fois tournent autrement.
La terrasse est le lieu de rencontre où s'expriment amitiés et rancunes.
La pièce est formidable. On est très proche du théâtre antique ou du mythe version XXIe siècle.
Les 4 comédiens jouent leur partition respective avec talent. Une mention particulière à Lionel Abelanski tout en puissance et truculence et au jeune Loïc Mobihan qui sait parfaitement faire ressortir la complexité de son personnage.
En fait du grand théâtre bien écrit et bien joué.
A voir absolument.