VIOLETTE TOUSSAINT : Quand j’ai débuté, je pensais que les hostilités mouraient avec l’être détesté. Mais les pierres tombales n’enferment pas la haine. J’ai assisté à des enterrements sans larmes. J’ai même assisté à des enterrements heureux. Il y a des morts qui arrangent tout le monde.
La toute première adaptation théâtrale du best-seller de l’autrice Valérie Perrin
Changer l’eau des fleurs, le best-seller multiplement récompensé de Valérie Perrin est porté à la scène pour la première fois au Théâtre Lepic dans une adaptation de Caroline Rochefort et Mikaël Chirinian, mis en scène par ce dernier et Salomé Lelouche.
Sur scène, dans une lumière intime et mystérieuse apparait un écrin de fer forgé. Une arche qui représente aussi bien les portes du cimetière de Brancion-en-Chalon que la maison de sa gardienne, Violette Toussaint. Le décor encadre astucieusement différents espaces et nous plonge dans un univers onirique et singulier, à l’image de la personnalité de son hôte.
Bienvenue dans le monde de Violette Toussaint où la mort côtoie le vivant
Au milieu des fleurs ornementales, sur le pas de la porte, Violette Toussaint nous accueille dans son monde plein de poésie et de couleurs. Elle nous y parle de la mort sans jamais la rendre triste, avec humour et malice. Elle se livre sur les rencontres qu’elle y fait, connaît chacun de ses « voisins » silencieux et consigne précieusement la moindre information à leur sujet.
« La mort ne prend pas de temps de pause. Elle ne connaît ni les grandes vacances, ni les jours fériés, ni les rendez-vous chez le dentiste. Les heures creuses, les périodes de grands départs, l'autoroute du Soleil, les trente-cinq heures, les congés payés, les fêtes de fin d'année, le bonheur, la jeunesse, l'insouciance, le beau temps, tout cela, elle s'en fiche. Elle est là, partout, tout le temps. Personne n'y pense vraiment, sinon on devient fou. » - Personnage de Violette Toussaint dans « Changer l’eau des fleurs »
Voilà maintenant 15 ans qu’elle est la gardienne de ce cimetière. Son quotidien est rythmé par son travail, comme par les confidences des gens de passage et des habitués. C’est alors qu’elle fait la rencontre de Julien Seul, un commissaire dont la mère vient de décéder et a exprimé comme dernière volonté de reposer auprès d’un certain Gabriel Prudent enterré là.
Le problème, c’est que Julien ne connaît rien de cette histoire. Il ignore tout du quelconque lien qui a pu exister entre sa mère et cet inconnu. Il soupçonne une erreur.
Violette voit à son tour sa vie et son équilibre basculer. Sa rencontre avec Julien fait émerger sa propre histoire enfouie qui ressurgit avec violence. L’occasion pour elle de renouer avec ses fantômes. Quoi de mieux qu’un cimetière pour en être le cadre propice ?
Sur scène, l’histoire de Violette Toussaint trouve une incarnation particulièrement touchante
Les acteurs s’emparent du texte avec délicatesse et nous transmettent une grande émotion, nous font passer du rire aux larmes sans jamais plonger dans le pathos. Le public est cueilli par la tendresse et la poésie de la mise en scène qui nous attache efficacement aux personnages, ainsi qu’à leurs histoires croisées.
« Mettre en scène « Changer l’eau des fleurs » c’est faire vivre l’univers de Violette. Un univers drôle, joyeux, coloré parfois mélancolique mais jamais triste. Un monde dans lequel les disparus, les vivants, les morts et les coccinelles se côtoient. » Salomé Lelouche et Mikaël Chirinian sur la mise en scène de « Changer l’eau des fleurs »
Ce spectacle évoque des thèmes universels : l’amour, la mort, le deuil. Nul besoin d’avoir lu le roman avant de voir la pièce. Le tour de force du spectacle est de nous faire unanimement parvenir l’histoire de Violette ainsi que son univers. Tout un chacun peut s’y reconnaître intimement.
Première : 10/11/21 - Dernière : 30/12/21
Distribution : Caroline ROCHEFORT, Morgan PEREZ, Mikaël CHIRINIAN
Mise en scène : Salomé LELOUCH, Mikaël CHIRINIAN
Création lumières : François LENEVEU
Adaptation : Caroline ROCHEFORT, Mikaël CHIRINIAN
Scénographie : Delphine BROUARD
Avec la voix de : Thibault DE MONTALEMBERT, Céline MONSARRAT
Vidéo : Mathias DELFAY
Création sonore & musicale : Pierre-Antoine DURAND