Huis Clos
Sartre situe l’action de Huis Clos en Enfer.
Un garçon d’étage introduit sur la scène : un journaliste-publiciste nommé Garcin, Don Juan cynique, une ancienne employée des Postes, Inès, homosexuelle et une jeune mondaine, Estelle.
Questionnant leur présence dans ce lieu, ces trois morts qui sont trois salauds vont devoir s’interroger sur leur damnation et sur leurs actes dissimulés sous les masques du mensonge et de la lâcheté.
Le supplice de ce trio où toute alliance s’avère vite impossible est que chacun devient inéluctablement le bourreau de l’autre.
Et cela éternellement.
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À PROPOS
J’ai voulu dire : l’enfer, c’est les autres. Mais « l’enfer, c’est les autres » a toujours été mal compris. On a cru que je voulais dire par là que nos rapports avec les autres étaient toujours empoisonnés, que c’étaient toujours des rapports infernaux. Or, c’est autre chose que je veux dire. Je veux dire que si les rapports avec autrui sont tordus, viciés, alors l’autre ne peut-être que l’enfer. Pourquoi ? Parce que les autres sont au fond ce qu’il y a de plus important en nous-mêmes pour notre propre connaissance de nous-mêmes. (…) Quoique je dise sur moi, toujours le jugement d’autrui entre dedans. Ce qui veut dire que, si mes rapports sont mauvais, je me mets dans la totale dépendance d’autrui. Et alors en effet je suis en enfer !
Jean-Paul Sartre
Mettre aujourd’hui en scène Huis Clos de Jean-Paul Sartre, c’est simplement rappeler à l’homme comment il peut atteindre à la liberté. La tâche n’est pas de tout repos, car cela nécessite une analyse clairvoyante et impitoyable de la situation dans laquelle il se trouve. « Éplucher » sa vie passée vécue dans la mauvaise foi comme vont devoir le faire les trois personnages de Huis Clos, va devenir un enfer, chacun devant supporter le poids des autres. Mais ce n’est que lucide et conscient de ce qu’il est seul responsable de ses actes, que ses choix sont un choix absolu de lui-même, que le déterminisme est un leurre, que l’homme sera un homme libre, mais une liberté indissociable de la situation, donc une liberté toujours engagée.
Si cette pièce écrite en 1943 est encore représentée et étudiée aujourd’hui, c’est parce qu’elle parle avec force de nous, face à nous-mêmes et au monde.
Jean-Louis Benoit
Distribution : Marianne BASLER, Maxime D'ABOVILLE, Guillaume MARQUET, Mathilde CHARBONNEAUX, Antony COCHIN, BROCK
Mise en scène : Jean-Louis BENOIT
Plan d’accès Théâtre de l'Atelier
Comment se rendre au Théâtre de l'Atelier
- Anvers, Abbesses, Pigalle
- 30, 54
- Square d’Anvers, rue Dancourt