Robert Hirsch revient au théâtre à 91 ans pour 75 représentations de "Avant de s'envoler", une pièce pleine de tendresse sur la difficulté d'être vieux, au Théâtre de l'Oeuvre à Paris jusqu'au 15 janvier.
Le comédien y incarne le rôle d'André, un vieil...
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Robert Hirsch revient au théâtre à 91 ans pour 75 représentations de "Avant de s'envoler", une pièce pleine de tendresse sur la difficulté d'être vieux, au Théâtre de l'Oeuvre à Paris jusqu'au 15 janvier.
Le comédien y incarne le rôle d'André, un vieil homme bougon à la mémoire trouée, pas très loin de son personnage dans "Le Père", également du dramaturge Florian Zeller, qui lui avait valu un Molière en 2014.
Florian Zeller lui a écrit une nouvelle fois un rôle sur mesure et le comédien prend visiblement un immense plaisir à remonter sur scène, un peu plus d'un an après le triomphe de "Le Père" qu'il aura joué pas moins de 350 fois, de 2012 à 2015.
L'intrigue pourrait se résumer en une phrase: un couple âgé, uni depuis 50 ans, reçoit la visite de ses deux filles, inquiètes de leur sort si l'un d'eux venait à décéder. Mais Florian Zeller a plus d'un tour dans son sac, et une construction habile injecte une dose de fantastique dans la pièce.
Lorsque le rideau se lève, André est debout, le regard perdu par la fenêtre, tandis que sa fille Anne tente de le persuader qu'il est temps de "modifier l'organisation" face à "la situation". Des fleurs arrivent, on croit comprendre que Madeleine, la fidèle compagne d'André, est morte, qu'il est seul et désemparé.
Mais voici Madeleine qui rentre guillerette des courses avec son autre fille, Elise, et le spectateur, déboussolé, bascule dans une pièce teintée de fantastique où les personnages sont dans un entre-deux, ni vivants ni morts, convoqués ou renvoyés dans l'au-delà selon les scènes.
Florian Zeller nous fait partager la difficulté de tenir debout, lorsqu'on est âgé, désemparé, fragile, face aux "jeunes" pleins de bonnes intentions. Les filles veulent le meilleur pour leur père, mais la maison de retraite est-elle vraiment la solution ou tout simplement le début de la fin?
André s'accroche à sa maison, ressent la présence du petit ami agent immobilier de sa fille comme une agression. La mise en scène de Ladislas Chollat joue de l'ambiguïté, donnant un caractère menaçant au jeune homme, que nous voyons désormais à travers les yeux du vieil homme assiégé.
Chaque spectateur, qu'il soit lui-même âgé, ou qu'il ait de vieux parents, a vécu des situations proches, et la pièce peut revêtir un aspect de catharsis pour une partie du public.
Les acteurs sont tous à la hauteur de l'immense comédien qu'est Robert Hirsch, d'Isabelle Sadoyan (Madeleine), 88 ans, à Anne Loiret, Claire Nadeau, François Feroleto et Léna Bréban.
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Robert HIRSCH et Isabelle SADOYAN (respectivement 91 et 88 ans) sont époustouflants de vivacité et de talent. Claire NADEAU, Anne LOIRET et Lena BREBAN leur donnent la réplique avec tout le talent qu'on leur connaît.
Du grand théâtre.
Un très beau moment à méditer... bravo...
J ajouté que le théâtre de l oeuvre est un très joli théâtre de paris qui se prête bien à cette atmosphère d intimité...avec aussi de très bons sièges et très bonne visibilité!
Odile
Rien à dire sur le jeu des comédiens. Excellent avec une mention particulière pour Robert Hirsch et Isabelle Sadoyan. En revanche, la pièce écrite par Florian Zeller est en dessous de ses précédentes créations. Le texte est convenu rendant la mise en scène confuse. Le trio Zeller, Chollat et Hirsch était pourtant très alléchant. CP.
Avec finesse et sensibilité, Florian Zeller laisse au spectateur le choix de son approche de cette pièce dont on sort bouleversé et enthousiasmé. La vie après la vie, l'amour qui dure entre deux inséparables, les mystères,le questionnement... Sublimement servie par Robert Hirsch, une fois encore au sommet de son art, et Isabelle Sadoyan, la pièce est une sorte d'hymne à l'amour éternel. A voir absolument pour la réflexion qui se poursuit bien au-delà de la magnifique représentation, où l'on peut rire et même pleurer.DMB