Ce spectacle possède à mes yeux trois grands mérites.
Tout d'abord rappeler aux jeunes générations quels féroces, burlesques et loufoques humoristes, rois des calembours, empereurs des jeux de mots étaient Pierre Dac et Francis Blanche.
Bien souvent, on ne retient d'eux que le...
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Ce spectacle possède à mes yeux trois grands mérites.
Tout d'abord rappeler aux jeunes générations quels féroces, burlesques et loufoques humoristes, rois des calembours, empereurs des jeux de mots étaient Pierre Dac et Francis Blanche.
Bien souvent, on ne retient d'eux que le célébrissime sketch du Sâr Rabindrana Duval. Un point c'est tout. Avec l'inénarrable prise de la smala d'Abd-el-Kader par les troupes du Duc d'Aumale, tatouée sur ce que vous savez.
Blanche et Dac, c'est bien autre chose. Et notamment en ce qui concerne Pierre Dac, créateur dans les années 30 du journal l'Os à Moelle.
Ensuite, le deuxième grand mérite est de nous faire nous souvenir quelle figure de la Résistance fut Pierre Dac.
L'humoriste décida assez tôt de quitter Paris, en 1941, pour rejoindre la capitale britannique. Il deviendra l'un des piliers de Radio Londres, parodiant des chansons connues tournant en dérision l'Allemagne nazie, écrivant des textes féroces contre les collabos français.
L'un de ces textes, adressé à Philippe Henriot, « La France, qu'est-ce que cela peut bien signifier pour lui ? », sera d'ailleurs dit sur scène.
Le troisième avantage de ce spectacle est de rappeler quel grand et prolifique parolier (plus de quatre-cents chansons) fut Francis Blanche, avec notamment « Le prisonnier de la tour », et une goguette sur le Boléro de Ravel. (Ces deux titres seront chantés sur scène.)
Pour info, Francis Blanche adaptera également en Français le célèbre chant de Noël « White Christmas » composé par Irving Berlin, sous le titre « Noël blanc ».
Alors après, oui, des questions se sont posées à moi.
Les articles de presse écrite du journal l'Os à Moelle supportent-ils d'être oralisés et portés sur une scène, peut-on dire du Pierre Dac et du Francis Blanche sur un rythme autre, beaucoup plus lent que le leur, peut-on mettre en scène sur un plateau des textes de radio sans un débit et un phrasé radio, le tout en « s'affranchissant de la cohérence dans ce montage de textes » (je cite le metteur en scène) ?
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