« On est immuablement victime de ses origines, de son histoire, de son éducation. C'est faux. Tout, dans la vie, n'est qu'une question de détermination et de désir. Tout n'est qu'une question d'opportunités, de rencontres et de chances à saisir. »
Le rideau se lève et nous sommes dans l’intimité d’une fête de famille juive.
L’ambiance est à la joie, à la danse et au chant. 
Au centre de la scène, attirant la lumière et les regards, Sam Tahar interprété par l’acteur moliérisé Valentin de Carbonnière donne le rythme. Il est beau, il a du succès dans les affaires et les femmes sont en admiration devant lui. Il est au sommet de sa gloire.
Seul son beau-père ne partage pas l’avis général et se méfie de cet homme, qui ne lui a présenté ni sa famille, ni ses amis. Quel secret cache-t-il ?
Nous suivons ce personnage entre Paris et New-York, le décor est sobre mais l’illusion est parfaite.
Nous voyageons des salons chics de la belle-famille du personnage principal au HLM de son enfance. La différence est saisissante.
Sept comédiens interprètent avec virtuosité la trentaine de personnages qui donnent vie au drame qui déroule sous nos yeux.
En effet, au fil de l’histoire, la vérité qui se dévoile est peu reluisante. Sam, arabe et musulman de naissance, a volé l’histoire et l’identité d’un ami issu de la communauté juive pour tenter de se faire une place dans le milieu des affaires New-Yorkais. Et comme si cela ne lui suffisait pas il va également séduire la compagne de son meilleur ami, une ex-conquête qu’il avait pourtant abandonnée dans sa folle course au succès. Mais son passé et ses nombreux mensonges vont le rattraper et le mettre en bien mauvaise posture.
Lui pardonnera-t-on ses trahisons et son imposture ?
Les thèmes de cette pièce à savoir le racisme, le mensonge, l’imposture, la réussite à tout prix, sont très actuels et traités de façon subtile. La complicité se crée malgré nous avec ce personnage dont le monde vacille. On tremble pour lui, tout en n’arrivant pas à lui pardonner ses actes.
La confrontation du monde d’où il vient et celui où il évolue nous dérange et nous questionne sur notre propre perception de l’autre.
« L’invention de nos vies » est donc une adaptation du roman best-seller de Karine Tuil édité aux Editions Grasset et finaliste de la sélection du prix Goncourt 2013.
Ce n’est pas la première fois qu’un roman de Karine Tuil est adapté sur scène ou au cinéma (on se souvient notamment du film sorti en 2021 « Les Choses humaines » réalisé par Yvan Attal, avec Charlotte Gainsbourg.) A cela nous voyions deux raisons : le réalisme de la description des personnages présent dans l’écriture de la romancière, qui permet de les imaginer de façon précise et qui crée l’envie de leur donner corps. Et en second le rythme bien-sûr, si cadencé et sans temps mort : c’est comme si l’histoire se déroulait déjà sous nos yeux à la lecture du roman.
« À la première lecture de ce roman, nous avons toutes deux eu la réelle sensation d’avoir effectué un marathon. La vitesse de son récit, la fièvre qui anime ses personnages, l’extrême modernité de ce qui s’y raconte, ce portrait intransigeant d’une société qui pousse à la réussite à tout prix, nous ont emportées et beaucoup émues. » expliquent Johanna Boyé et Leslie Menahem qui ont adapté la pièce.
« L’invention de nos vies » a été l’un des succès du Festival Off d’Avignon 2022 et ne manquera pas séduire les spectateurs parisiens !
« Suspense implacable, acteurs impeccables, tension maximale. Rien à redire sur l'efficacité de cette saga contemporaine. » - THEATRAL MAGAZINE
« Un spectacle palpitant servi par une troupe merveilleusement dirigée. » - FRANCE INFO
