Sur le plateau de l’Artistic Théâtre se dessine un salon bourgeois éclairé à la lumière bleutée que filtrent de grandes baies vitrées en fond de scène. Dans la pénombre une femme tient solidement un pistolet dirigé vers un fauteuil roulant où l’on distingue la forme d’un corps avachi. Le tableau est accompagné d’une musique inquiétante, prélude d’une pièce digne d’un roman noir cousu de suspense.
Frédérique Lazarini met en scène « Un visiteur inattendu », une des rares pièces de théâtre policières d’Agatha Christie. Si « la reine du crime », comme on l’appelle, est principalement connue pour ses romans, cette pièce de théâtre n’a rien à leur envier. En effet, nous y retrouvons tous les ingrédients de ses plus grands polars.
L’intrigue s’ouvre sur une affaire de meurtre qui semble des plus claires, aux premiers abords…
« Frédérique Lazarini met en scène "Un visiteur inattendu" avec une troupe irréprochable. Comme souvent chez Agatha Christie, les apparences sont trompeuses. Fausses pistes, rebondissements, mettent le public dans sa poche jusqu'au final. » - LE FIGAROSCOPE
Michael Stocker, un homme dont la voiture s’est abimée dans un brouillard épais fait irruption dans la demeure des Warwick pour trouver de l’aide. Il tombe nez à nez avec Laura Warwick, pistolet à la main, face au cadavre de son mari Richard. Elle affirme l’avoir assassiné. Sous le charme de cette femme, Michael prend le parti de l’aider à dissimuler son crime.
Rapidement, cette supposée meurtrière gagne toute l’indulgence du spectateur. Son meurtre est un mal pour un bien car l’assassiné est un horrible personnage. Ancien chasseur, alcoolique et homme méchant, jadis au volant il a tué un enfant lors d’un accident de voiture et n’en tire aucun regret ; on dit aussi qu'il s'amusait à tirer sur les chats qui passaient devant ses fenêtres.
S’en suit donc l’enquête sans grande compassion d’un jovial inspecteur, au cœur de cette maison aux habitants bien singuliers.
Le spectateur entre dans la pièce comme dans un bon roman. Avec humour, Agatha Christie sème ingénieusement une multitude de pistes et la situation s’avère moins évidente qu’elle n’y paraissait.
C’est un ballet d’aveux, de confessions et d’alibis qui est proposé au public. Chaque scène est prétexte à de nouveaux soupçons et nous jubilons d’avoir accès, par le biais de la forme théâtrale, à des moments volés hors du champ de l’enquête.
« Avec la gaieté qui reste sa marque, Frédérique Lazarini offre un plaisir sophistiqué en créant un spectacle tout en clins d’œil et nourri d'un certain mélodrame » - TT TELERAMA
La scénographie de François Cabanat se démarque par son esthétisme sophistiqué et son ingéniosité. Par un jeu de volets coulissants, les grandes baies vitrées de la maison se transforment en écrans.
La pièce est ponctuée de projections en noir et blanc qui rappellent l’univers d’Hitchcock. Une image obsédante se répète : celle d’un jeune garçon blond qu’on suppose être l’enfant tué par Richard au volant.
La bande son d’Henri Coueignoux participe efficacement à l’installation d'une ambiance angoissante proche du roman noir.
« Frédérique Lazarini met en scène cette enquête policière loufoque et fantastique à l'inspiration revendiquée : Hitchcock, les princes de l'épouvante, le Grand-Guignol. Le jeu baroque des comédiens rappelle les mélodrames de Douglas Sirk. » - LA TERRASSE
Si tout dans ce spectacle, prête aux frissons, le texte d’Agatha Christie sublimé par la mise en scène de Frédérique Lazarini, se révèle plein de malice.
Les comédiens, virtuoses, travaillent dans une vraie composition de personnages aux personnalités fortes tirant sur la caricature. Nous rions souvent de leurs interactions avec l’inspecteur Thomas, jovial personnage complice du public et liant de l’intrigue.
Une soirée d’enquête et de suspense à ne pas manquer à l’Artistic Théâtre !
« Dans une scénographie de toute beauté, signée par l’excellent François Cabanat, Frédérique Lazarini met en scène avec un sacré savoir-faire cet univers digne d’un Hitchcock. Les admirateurs de la reine Christie vont être comblés et les autres vont se régaler à ce divertissant drame policier. » - L’ŒIL D’OLIVIER
Distribution : Sarah BIASINI, Pablo CHERREY-ITURRALDE, Cédric COLAS, Antoine COURTRAY, Stéphane FIEVET, Emmanuelle GALABRU, Françoise PAVY, Robert PLAGNOL
Mise en scène : Frédérique LAZARINI
Adaptation : Gérald SIBLEYRAS, Sylvie PEREZ
Bande son : Henri COUEIGNOUX
Costumes : Dominique BOURDE
Vidéo : Hugo GIVORT, VARDDEN
Assistante à la mise en scène : Lydia NICAUD
Lumières & scénographie : François CABANAT
