En cette fin d’année, les scènes parisiennes déploient une palette de spectacles d’une grande richesse. Entre émotions, rires sincères et féeries intemporelles, la création se montre plus éclatante que jamais, et offre au public une saison où chaque soir réserve une nouvelle découverte !
« Vous permettez » : la politesse comme champ de bataille comique
Au Funambule Montmartre, « Vous permettez » transforme un simple dîner en véritable terrain miné où l’art de faire bonne impression vire au sport de combat… feutré.
L'autrice et metteuse en scène Manon RONY orchestre avec une précision savoureuse la rencontre improbable de deux couples soudain réunis par leurs enfants ; enfants qui, bien sûr, brillent par leur absence.
Entre sourires contraints, jugements ravalés et répliques qui claquent comme des portes à la FEYDEAU, la soirée glisse subtilement du cordial au franchement cocasse.
Julien HETEAU, PÉNÉLOPE PERDEREAU, Xavier THIAM et Salomé MANDELLI composent un quatuor parfaitement synchronisé, naviguant entre embarras tendre et mauvaise foi assumée.
Cette comédie observe avec finesse ce moment où les adultes, n’ayant plus l’énergie de jouer les diplomates, laissent filtrer ce qu’ils pensent vraiment.
Drôle, fine et incroyablement humaine, la pièce capture avec justesse ce que chacun a déjà vécu : un dîner où l’on fait semblant… puis plus vraiment.
« Marius » : Pagnol ressuscité avec éclat au Théâtre le Ranelagh
Au Théâtre le Ranelagh, Jean-Philippe DAGUERRE offre à « Marius » une renaissance fidèle et profondément chaleureuse, qui restitue toute la poésie de Marcel PAGNOL.
Transposée dans le Marseille des années 1960, cette mise en scène généreuse retrouve l’âme du Vieux-Port, son accent chantant, ses élans du cœur et ses tiraillements familiers.
Entre le désir d’ailleurs et l’amour de toujours, Marius, Fanny et César rejouent ce triangle mythique avec une sincérité bouleversante, portée par une troupe remarquable : Juliette BEHAR, Romain LAGARDE, Teddy MELIS, Christophe MIE, … sept comédiens qui ne jouent plus vraiment, mais sont Marseille, ses couleurs, ses contradictions et sa tendresse brute.
Les dialogues ciselés, la scénographie simple et lumineuse, et la direction précise de DAGUERRE composent un spectacle populaire, drôle et émouvant.
Un retour aux sources, d’une beauté lumineuse, qui donne déjà envie de retrouver « Fanny » et « César » dans ce « Marius » mis en scène par Jean-Philippe DAGUERRE.
« C’est comme ça » : une tragi-comédie délicieusement absurde sur nos choix impossibles
Avec « C’est comme ça », Marc ARNAUD signe au Théâtre de la Pépinière une comédie mordante qui transforme un dilemme intime en avalanche de situations aussi cocasses que bouleversantes.
Mathias, coincé entre l’enterrement de sa mère et la naissance programmée de son enfant, se retrouve littéralement tiraillé entre deux mondes : celui des vivants, bruyant et rempli d’injonctions, et celui des morts, incarné par une mère fantôme qui n’a visiblement pas dit son dernier mot.
La pièce joue brillamment avec cette frontière ténue, convoquant prêtre, employée de mairie, sœur directe, père maladroit et jeune femme du funérarium, tous experts… pour embrouiller encore davantage le héros.
Une distribution irréprochable donne chair à cette valse hilarante où chacun projette ses attentes, ses peurs, ses petites manies – avec notamment Grégory MONTEL alias Mathias en futur père de famille submergé.
Drôle, sensible et d’une humanité déconcertante, « C’est comme ça » observe nos contradictions avec une précision douce-amère. Une véritable pépite comique.
« La fille d’Ipanema » : une odyssée intime au rythme de la Bossa Nova
Avec « La fille d’Ipanema », Suzanne LEGRAND signe un seul-en-scène délicat et vibrant, porté par la douceur solaire du Brésil et les zones d’ombre d’une histoire familiale longtemps tue, actuellement au Théâtre de la Huchette.
À 19 ans, elle s’envole vers Rio pour rencontrer ce père qu’elle ne connaît qu’à travers un disque de Bossa Nova ; un objet devenu presque mythologique, seul lien entre deux continents et deux silences.
Sur scène, entourée de deux musiciens, elle déroule ce récit initiatique où la musique est plus qu’un décor : c’est une mémoire, un guide, une langue universelle.
Rire, émotions, saudade et éclats de vérité s’entremêlent dans une narration à la fois sensible et rythmée, magnifiée par la mise en scène attentive de Justine HEYNEMANN.
« La fille d’Ipanema » est une invitation au voyage, à la réconciliation et à la découverte de soi, portée par une présence lumineuse et profondément sincère.
« Casse-Noisette » : la féerie intemporelle revient illuminer le 13ᵉ Art
Le British Festival Ballet déploie toute la magie de « Casse-Noisette » sur la scène du Théâtre le 13ᵉ Art, proposant une version somptueuse de ce grand classique qui traverse les générations.
Au soir de Noël, la petite Marie voit son Casse-Noisette s’animer et l’entraîner dans un rêve chorégraphique où jouets, confiseries et soldats prennent vie sous la musique enchanteresse de Piotr Ilitch TCHAÏKOVSKY interprétée par un orchestre live.
Costumes étincelants, décors féeriques et variations élégantes composent un spectacle dans lequel se mêlent virtuosité technique et poésie visuelle.
Pensé pour émerveiller enfants et adultes, ce ballet capture l’esprit des fêtes avec une grâce rare. Un rendez-vous incontournable pour tous ceux qui souhaitent retrouver, le temps d’une soirée, l’émerveillement de Noël. Réservez vite votre soirée pour ce classique qui vous mettra dans l'ambiance des fêtes de fin d'année.
Il ne vous reste plus qu’à franchir les portes de nos salles pour vivre ces histoires merveilleuses et vous laisser surprendre par la beauté du spectacle vivant. Alors, faites-vous ce cadeau : sortez, applaudissez, partagez… la scène n’attend plus que vous.
