Traduction de l'italien.
Dans cette centrifugeuse d'histoires et d'imaginaires, avec quelques clins d'œil (de Frozen à Harry Potter) comme dans un rêve coloré de pixels et de poésie, ils nous apportent des sons et des lumières, mais surtout le mimétisme de l'acteur, qui...
Lire plus
Traduction de l'italien.
Dans cette centrifugeuse d'histoires et d'imaginaires, avec quelques clins d'œil (de Frozenà Harry Potter) comme dans un rêve coloré de pixels et de poésie, ils nous apportent des sons et des lumières, mais surtout le mimétisme de l'acteur, qui donne corps et puissance à l'invisible, moderne et rétro à la fois. Et dans cette absence palpable il y a bien plus de vérité que dans tant de réalité virtuelle. Parmi les fumées de la scène le clown descend du nuage et nous emmène dans les nuages, le social devient social, partageant quelque chose de tactile, de suant, de très présent.
Les spectateurs les plus rusés et les plus disposés sont les enfants, qui gardent ce que Heidegger appelait la tonalité fondamentale de l'œuvre philosophique, l'émerveillement, et donc jouent le jeu, car non seulement ils voient que le roi est nu, mais ils savent aussi imaginer les vêtements de l'empereur. Ce sont eux qui interagissent avec plus de conviction, parfois transportés, voire littéralement, sur scène. Après une heure intense d'épreuves et de traversées dans le monde du rêve et de la fantaisie, du jeu et du théâtre, le réveil revient inlassablement sonner, et dans le visage étonné et choqué de ce voyageur chaplinien au bout de la nuit (dont il évoque, parmi les autres Le grand dictateur, entre les lignes d'un spectacle qui croise la tradition, l'évolution et l'essence du clown) l'horreur du Réel fait son chemin, avec sa cacophonie prosaïque et avec la condamnation quotidienne monotone à une dureté fulgurante. Mais soudain il se souvient, cet homme soudain revenu à l'Aldiqua, qu'il gardait dans sa poche un outil secret, petit (voire invisible) mais puissant, un peigne qui console ou une baguette magique qu'il crée. Dans un geste, dans un indice resté échoué, transparent et cohérent à la fois, de ce monde féerique et vivant, le souffle du rêve est toujours présent, le cœur capable de battre dans la grisaille du monde au son de un applaudissement. De cette porte ouverte sur le monde, et au-delà du monde (la capacité alchimique de s'en moquer), le clown quitte la scène, nous laissant dans la pièce, la tâche de sortir dans la rue, de sortir du couloir, et de rentrer chez soi avec un bout d'ailleurs, avec un geste pour pouvoir, en dessous, retirer le masque et (dépasser) vivre.
Fermer