Malgré moi ne veut pas dire que j’ai décidé de faire revivre Molière contre mon gré. Bien au contraire ! Je n’ai pas pu faire autrement. C’est lui qui m’y a poussé en quelque sorte.
Ce n’est pas seulement Molière qui va reprendre vie, ce sont les comédiennes et les comédiens de sa troupe, ce sont ses amis Boileau, La Fontaine, le peintre Mignard, ce sont tous ses ennemis (et Dieu sait s’ils ont été nombreux !) et c’est aussi Louis XIV en personne. Ce sont les 15 dernières années d’une vie ballottée entre l’amour pour ses comédiennes (Madeleine et Armande Béjart, Catherine de Brie, Marquise du Parc) et l’amour du Théâtre. Ce sont quinze années d’une vie déchirée qui ne s’accomplit vraiment que sur les planches. Etait-il plus Dom Juan que Sganarelle, plus Alceste que Philinte, plus Scapin que Géronte, plus George Dandin que Monsieur Jourdain ? Il était tous ceux-là à la fois mais il était surtout Molière et c’est plus que suffisant.
Patron d’entreprise avant l’heure, Premier Farceur de France, auteur dramatique de génie, en triomphant de toutes les trahisons, en amour comme en amitié, attaqué de toutes parts, blessé, malade, agonisant, Molière nous prouve qu’il est toujours bien vivant et qu’il a su depuis plus de trois siècles nous transmettre sa passion du Théâtre, celle que nous allons partager aujourd’hui.
Francis Perrin